Le retour diplomatique de Donald Trump au Moyen-Orient
Le président américain Donald Trump a entamé, le 13 mai 2025, une tournée au Moyen-Orient, débutant par une visite officielle en Arabie saoudite. Cette initiative intervient quelques mois après sa réélection, et s’inscrit dans une volonté déclarée de restructuration des relations diplomatiques entre les États-Unis et les puissances du Golfe. Selon Al Liwa’(13 mai 2025), Trump a affirmé vouloir « établir un équilibre durable par des partenariats stratégiques renforcés ».
L’agenda de cette visite inclut également des étapes prévues à Abou Dhabi et Doha, au cours desquelles la délégation américaine entend renforcer les canaux bilatéraux sécuritaires et économiques avec les États du Conseil de coopération du Golfe.
Des sources diplomatiques citées par Al Bina’ soulignent que cette tournée reflète une approche directe et bilatérale privilégiée par l’administration Trump, rompant avec les cadres multilatéraux et les coalitions internationales traditionnelles.
L’évolution du cadre stratégique américain : retrait et délégation
L’un des axes majeurs de cette nouvelle stratégie repose sur un désengagement partiel des États-Unis de plusieurs fronts militaires actifs. Al Bina’ rapporte que l’administration américaine a récemment officialisé l’arrêt de son soutien logistique à la coalition saoudienne au Yémen, dans le cadre d’un accord de retrait progressif.
Parallèlement, Washington a initié des discussions indirectes avec le Hamas à travers le canal qatarien, comme l’indique Al Quds (13 mai 2025). Ces discussions, qualifiées de « dialogue humanitaire conditionné », ne font pas l’objet d’un cadre officiel, mais s’insèrent dans un dispositif élargi de coordination régionale.
Toujours selon Al Bina’, les États-Unis privilégient désormais une « diplomatie de relais », impliquant des partenaires tels que le Qatar, l’Égypte et Oman, en charge de la mise en œuvre opérationnelle de certains engagements humanitaires ou sécuritaires.
Aucun nouvel envoi de troupes américaines dans la région n’a été signalé depuis janvier 2025. Le commandement central américain (CENTCOM) a confirmé que les effectifs déployés au Moyen-Orient restent stables et que toute opération future fera l’objet d’un mandat limité.
Cessez-le-feu à Gaza : contours d’un accord informel
La séquence diplomatique actuelle comprend également l’examen d’un cessez-le-feu partiel entre le Hamas et Israël. Al Quds rapporte que la libération, le 13 mai 2025, du soldat israélo-américain Idan Alexander par le Hamas a servi de catalyseur pour une série de pourparlers discrets menés à Doha.
Le Hamas, par voie de communiqué relayé dans Al Bina’, a exprimé sa disposition à entamer une trêve durable, conditionnée par la levée du blocus, l’ouverture de couloirs humanitaires, la reconstruction de Gaza, ainsi qu’un échange de prisonniers.
Des représentants américains participent aux discussions en cours à Doha, aux côtés de négociateurs qataris. Aucun cadre de traité formel n’a été évoqué à ce stade.
Al Liwa’ note que les États-Unis ont choisi de ne pas établir de mandat direct, préférant laisser les médiateurs régionaux piloter la coordination sur place. Les discussions ne sont pas publiques et ne donnent lieu à aucun communiqué conjoint avec les factions concernées.
Israël en marge : tensions avec Tel-Aviv
La position du gouvernement israélien dans cette séquence diplomatique est décrite comme secondaire. Al Qudssouligne que l’opération de remise du soldat Alexander a été conduite sans consultation formelle de Tel-Aviv.
Le même journal rapporte que le soldat a refusé toute rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu après sa libération, citant des sources proches de la famille du militaire.
Al Akhbar (13 mai 2025) évoque un malaise dans l’appareil sécuritaire israélien, lié à la multiplication d’initiatives diplomatiques impliquant des acteurs non étatiques ou régionaux, sans participation israélienne directe.
La presse israélienne s’est faite l’écho de critiques exprimées à l’égard de l’administration américaine, accusée de contourner les circuits diplomatiques traditionnels en nouant des alliances ponctuelles avec des médiateurs arabes.
Médiateurs régionaux : montée en puissance de Doha et Le Caire
La diplomatie qatarie est activement mobilisée depuis plusieurs semaines dans les discussions relatives à Gaza. Al Qudsprécise que les autorités de Doha accueillent actuellement des délégations du Hamas, des émissaires américains et des représentants de plusieurs ONG internationales impliquées dans l’aide humanitaire.
Le Qatar assure également la coordination de la remise de certains prisonniers, et a mobilisé le Croissant-Rouge et des unités logistiques à cet effet.
L’Égypte joue un rôle complémentaire, notamment à travers le contrôle du poste frontalier de Rafah et la gestion des flux humanitaires. Al Bina’ rapporte que les autorités égyptiennes ont renforcé leur présence sécuritaire dans le Sinaï dans le cadre d’une coordination discrète avec les États-Unis.
Aucune initiative onusienne n’a été mentionnée dans les journaux consultés. L’ONU, bien que présente sur le plan humanitaire, n’est pas impliquée dans les négociations diplomatiques en cours, selon les mêmes sources.
Conditions et obstacles à une trêve durable
La consolidation d’un accord de cessez-le-feu à Gaza reste confrontée à plusieurs obstacles. Al Akhbar indique que des factions armées non alignées avec le Hamas rejettent tout engagement de trêve sans garanties militaires.
Certaines unités locales, selon le journal, poursuivent les tirs sporadiques de roquettes vers les localités frontalières israéliennes. Les autorités israéliennes, de leur côté, n’ont pas encore reconnu l’existence d’un cadre de négociation structuré.
Le ministère de la Défense israélien n’a émis aucune déclaration sur les conditions posées par le Hamas. Al Akhbar cite des sources militaires selon lesquelles « une trêve sans concessions sécuritaires serait difficilement soutenable pour les forces armées ».
En l’absence d’un traité signé, les observateurs présents dans la bande de Gaza relèvent une baisse relative des hostilités mais soulignent le risque d’une reprise en cas de rupture des engagements non formalisés.