De tous les carnavals du monde il y en a un au Liban qui anime les ruelles de la vieille ville d’Al Mina Tripoli le dernier dimanche précédant le lundi pur orthodoxe. Sous le thème africain – d’où le nom du carnaval Zambo – les participants fidèles au rendez-vous se sont rassemblés dimanche dès l’aube dans les ruelles de la vieille ville.

Ils sont munis de masques, de perruques colorées, de plumes d’indiens…bref,  grands et petits enduits de noir, or et argent se laissent emporter par la joie du moment. Le carnaval devient une manifestation artistique quoique rudimentaire mais agréablement surprenante ! Apres une nuit de forte pluie, le soleil commence à couvrir Al Mina promettant plus de joie.

Le carnaval Zambo est une tradition qui a perdu ses origines à Al Mina. Mais on raconte que des grecs installés jadis dans la ville célébraient leur carnaval juste avant le carême. Aussi dit-on que des soldats sénégalais à l’époque du mandat français  qui se déguisaient en costumes africains pour célébrer mardi gras, auraient inspiré le choix du thème du carnaval. Depuis, les habitants de la ville perpétuent la tradition qui attire depuis presque un siècle un grand public. La parade se fait au rythme des tambours et des cris des  participants. Une atmosphère de grande joie s’accroit alors que le flux de personnes déguisées parcoure les ruelles en chantant et dansant avant de se dirige vers la mer. Là, les plus courageux se jettent dans la méditerranée où prend fin le festival.

Cette tradition est aussi une manifestation culturelle unique en son genre au Liban qui unit chrétiens et musulmans. Une occasion pour se défouler et d’apprécier les charmes d’Al Mina. Dans les ruelles des anciens quartiers se cachent une belle architecture, de vieux métiers sans oublier les étalages dans les souks. Le bord de mer et son îlot ouvert aux promeneurs, les restaurants, le port des pécheurs et le marché aux poissons sont les incontournables d’Al Mina qui fut dans le temps la Tripolis des phéniciens.

Raghida Samaha
Née au Liban dans une famille qui aime parcourir le pays à la découverte de son histoire et son terroir. Raghida Samaha a fait des études en langues vivantes. Sa prédilection pour les voyages, les arts et les anciennes civilisations l’ont amené à suivre une formation de guide touristique au Ministère de Tourisme Libanais. En 2006-2007 un DES en journalisme francophone lui a permis de traduire ses découvertes dans le magazine Cedar Wings; un moyen d’attire l’attention des lecteurs au sujet des trésors du pays.

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