Le chef salafiste Ahmad Assir a accusé la Sureté Générale de l’avoir torturé suite à son arrestation le 15 août 2015. Ces propos ont été tenus devant le tribunal militaire alors qu’il était interrogé sur son implication dans une ambuscade ayant visé une unité de l’Armée Libanaise et conduite par ses sympathisants dans le quartier de Minyeh-Dinnieh de la localité de Bhenin en 2014.

Le dirigeant salafiste est accusé, dans le cadre de cette affaire, d’avoir des liens avec Khaled Hoblos, un autre cheikh salafiste, sous les arrêts depuis avril 2015. Il est accusé d’avoir financé et entrainé les hommes de ce dernier et de les avoir inciter à assassiner des militaires libanais.

Ahmad Assir a accusé la Sureté Générale de l’avoir torturé afin d’obtenir ses aveux, ce que démentent les responsables de cette institution.

“La cour s’ait que j’ai été torturé, insulté et que j’ai eu les mains attachées durant 4 jours.” a indiqué le dirigeant religieux salafiste, accusant également les enquêteurs de l’avoir privé de sommeil durant 4 jours. Il a également accusé le chef de la Sureté Générale de l’avoir frappé sur la tête.

Ahmad Assir est jugé en compagnie de 33 autres personnes pour son implication dans des actes terroristes ayant visé l’armée libanaises. Ces combats avaient fait 18 morts du coté de l’armée libanaise et 40 morts du coté des partisans d’Ahmad Assir.

La prochaine session de la cour de justice aura lieu le 13 mars prochain.

Pour rappel, le Tribunal Militaire avait déjà condamné à mort le Cheikh salafiste Ahmad Assir le 28 septembre 2017 pour son implication dans des attaques contre l’Armée Libanaise. Il s’était fait arrêté en 2015 lors d’une tentative de passage à l’étranger via l’Aéroport International de Beyrouth.

Ahmad Assir s’est fait connaître pour ses actions et discours contre le Hezbollah  et parle d’une campagne d’oppression des sunnites depuis l’assassinat en 2005 du premier ministre libanais Rafic Hariri, qui était -lui aussi- originaire de Saïda et de confession musulmane sunnite. Devenu Imam, en 1989, il prêche à la mosquée Bilal Bin Rabah. Il serait crédité d’une large influence dans la communauté sunnite libanaise dont il aurait récupéré les déçus de la marche du 14 mars et du Courant du futur.

Se présentant d’abord comme leader d’un mouvement pacifique, il a radicalisé à partir de 2011 ses actions multipliant les provocations en se rendant notamment à Kfardebian dans le Kesrouan Chrétien, projetant de créer des milices armées sunnites ensuite, et expulsant les membres de la communauté chiite habitant près de sa mosquée.

Depuis 2012, plusieurs combats armés ont éclaté entre ses partisans et ses opposants politiques. Il sera lui-même désormais accompagné de gardes du corps armés. Il se rendra notamment en Syrie pour combattre aux cotés des rebelles syriens à partir de 2013 suite à la création du mouvement des Phalanges de la Résistance Libre (anti Hezbollah). Le 23 juin de la même année, Ahmad Assir et ses partisans attaqueront l’armée libanaise suite à l’arrestation de ces partisans à un point contrôle. Il se retranchera ensuite dans le quartier d’Abra toujours à Saida. L’affrontement se terminera le lendemain avec la fuite du cheikh, la mort de 18 soldats et 11 hommes armés. Certaines rumeurs indiquaient précédemment que l’Organisation de l’Etat Islamique, communément appelée Daech souhaitait le nommer Emir du Liban.

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