Les compagnies aériennes Air France et Emirates Airlines ont annoncé l’annulation de leurs vols à destination de Beyrouth le 23 février, jour des funérailles de Hassan Nasrallah, en raison de préoccupations sécuritaires. Cette décision fait suite à des craintes exprimées par plusieurs autorités concernant le risque de tirs de balles perdues, une pratique courante au Liban lors des cérémonies publiques de grande ampleur. Plusieurs vols commerciaux ont déjà été touchés par des tirs de balles perdues par le passé, ce qui renforce l’inquiétude des compagnies aériennes face aux événements à venir.
Des annulations pour raisons sécuritaires
Air France et Emirates ont officiellement informé leurs passagers que tous les vols vers Beyrouth prévus le 23 février sont annulés ou reportés. Cette décision intervient alors que la capitale libanaise se prépare à accueillir des dizaines de milliers de personnes pour les funérailles de Hassan Nasrallah, ancien secrétaire général du Hezbollah, assassiné le 27 septembre 2024.
Selon des sources au sein des compagnies aériennes, le principal motif de cette annulation est la crainte de tirs en l’air, une pratique souvent observée lors des grandes manifestations publiques et des funérailles au Liban. Ces balles perdues représentent un danger potentiel pour la sécurité des avions à l’approche ou au décollage de l’aéroport international de Beyrouth.
Des vols déjà touchés par des tirs de balles perdues par le passé
Le danger des tirs de balles perdues au Liban n’est pas une simple hypothèse. Plusieurs incidents ont déjà impliqué des avions civils au fil des années. En 2017, un avion de la Middle East Airlines (MEA) avait été touché par une balle perdue alors qu’il était stationné sur le tarmac de l’aéroport international Rafic Hariri. L’incident n’avait pas fait de blessé, mais il avait mis en lumière le risque réel que représentent ces tirs non maîtrisés.
Plus récemment, en 2022, un appareil d’Emirates Airlines a été endommagé après avoir été atteint par une balle perdue lors d’une fusillade dans les environs de l’aéroport. Bien que l’incident ait été rapidement maîtrisé, il a entraîné un renforcement des consignes de sécurité pour les vols internationaux opérant vers Beyrouth.
Avec la forte mobilisation attendue pour les funérailles de Nasrallah, les experts en sécurité aérienne craignent que ces tirs ne mettent en danger les vols commerciaux, justifiant ainsi la décision d’Air France et d’Emirates d’annuler leurs trajets.
Les circonstances de l’assassinat de Hassan Nasrallah
La mort de Hassan Nasrallah a été un choc pour le Hezbollah et ses alliés. L’ancien secrétaire général du mouvement chiite a été assassiné le 27 septembre 2024 lors d’une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier général du Hezbollah à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Cette attaque a été menée par l’armée de l’air israélienne, utilisant des chasseurs F-15I qui ont largué plus de 80 bombes, détruisant le complexe souterrain ainsi que des bâtiments avoisinants.
Israël a confirmé son implication dans cette opération, déclarant que Nasrallah n’était plus une menace. La disparition de Nasrallah a laissé un vide au sein du Hezbollah, qui a rapidement désigné Naim Qassem comme son successeur pour éviter une crise interne.
Un impact sur les passagers et le trafic aérien
L’annulation des vols d’Air France et d’Emirates vers Beyrouth perturbera le trafic aérien à l’aéroport international de la capitale libanaise, un hub clé pour les voyageurs et les marchandises transitant entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie.
Les passagers affectés se voient proposer un report de leur vol à une date ultérieure ou un remboursement intégralde leur billet. Toutefois, certaines sources indiquent que les autorités libanaises tentent de rassurer les compagnies aériennes afin d’éviter d’autres annulations et de minimiser l’impact économique sur le secteur aérien du pays.
Les autorités libanaises sous pression
Face à cette situation, les autorités libanaises tentent de prendre des mesures pour assurer la sécurité autour de l’aéroport de Beyrouth. Selon des sources locales, un dispositif sécuritaire renforcé sera mis en place aux abords de la capitale pour limiter les risques de tirs de balles perdues.
Cependant, la capacité du gouvernement à contenir de tels incidents est incertaine, d’autant plus que le Hezbollah mobilise massivement ses partisans pour les funérailles de Nasrallah. Naim Qassem, successeur de Nasrallah à la tête du mouvement chiite, a déjà appelé à une large participation populaire, ce qui pourrait compliquer le maintien de l’ordre.
Un risque d’annulations en cascade ?
Si Air France et Emirates ont été les premières à annuler leurs vols, d’autres compagnies pourraient suivre le même chemin si les risques sécuritaires restent élevés.
Les experts en aviation recommandent aux autorités libanaises de renforcer les interdictions de tirs en l’air et de déployer des forces de sécurité autour de l’aéroport pour rassurer les transporteurs internationaux.
Cependant, dans un contexte de tensions accrues au Liban et de défiance à l’égard des consignes des autorités, il reste incertain si ces mesures seront suffisantes pour éviter de nouvelles perturbations dans les jours à venir.