Au travers des atteintes à la liberté d’expression, c’est aussi la liberté d’opinion sur base d’informations diverses qui permettent de construire une analyse indépendante qui est visée.

C’est la diversité d’opinion et le débat public justement sur base de bonnes informations qui abouti à un fonctionnement démocratique des institutions et d’un pays. Aussi, c’est la démocratie libanaise elle-même qui se voit être menacée.

Sur les sites d’informations officiels, de nombreuses informations sont désormais passées sous silence depuis l’avènement du gouvernement Mikati III contrairement à ce qui était encore d’usage ces dernières années, comme s’il ne fallait pas évoquer les manifestations – à moins qu’elles ne soient que trop importantes pour les marquer de l’opprobre. En 2019. l’Agence Nationale d’Information publiait ainsi de nombreuses photographies de ces manifestations. Niet aujourd’hui, un simple entrefilet suffit.

Depuis de nombreuses années, les relations entre deepstate et notamment banques et médias avaient abouti à une désinformation de la population mal informée de la réalité financière. Ce facteur est l’un des facteurs prépondérant dans l’élaboration du schéma Ponzi largement décrié par la communauté internationale.

De nombreux journalistes soulignaient déjà précédemment les liens entre médias et hommes politiques où hommes politiquement exposés déjà actionnaires de leurs médias ou encore les liens entre annonceurs et ces derniers qui finançaient sous condition ces entreprises. Aujourd’hui, en fin de compte, on n’est mieux servi que par soi-même, un certain banquier a même financé le lancement d’un site d’information en ligne ou plutôt de désinformation financière et politique.

Parallèlement, un projet de loi est sur la table depuis de nombreuses années. Celui-ci prévoit une sorte de mise au pas de nombreux médias. Jouant précédemment sur la transparence, publiant ce projet sur son site internet, il semble désormais que la proposition est introuvable.

Dernière offensive en date, celle menée principalement au barreau des avocats mené par Nader Gaspard, un homme déjà considéré, dès son élection, comme étant celui des partis, suite à la proposition d’Alexandre Najjar, pourtant écrivain, propriétaire de l’Orient Littéraire, de facto, un des premiers qui devrait défendre la liberté d’expression, mais aussi avocat de banquiers ou encore de personnes liées au secteur des finances comme Michel Meccataf et sa société qui étaient accusés de transfert illégaux de devises étrangères. Selon cette proposition, avalisée par les membres du conseil d’administration du barreau, tout avocat qui désire s’exprimer dans les médias doit désormais demander la permission de l’organisation.

Ce projet est pourtant assez controversé, à l’exemple de la question de députés par ailleurs avocats. Devront-ils demander la permission du conseil de l’ordre des avocats pour pouvoir même s’exprimer au Parlement, devant les médias?

Le prédécesseur de Nader Gaspard, le désormais député Melhem Karam, a noté que cette proposition contredit la constitution libanaise et la déclaration des droits de l’homme dont le pays des cèdres est pourtant signataire.

Ce bras-de-fer intervient alors que Nizar Saghieh est convoqué par le barreau, jusqu’à être menacé de voir être retiré sa licence d’exercice après l’avoir pourtant exercé durant 29 ans.

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