Selon le dernier rapport monétaire de la Banque du Liban (BDL), la balance des paiements (BOP) a enregistré un surplus de 390,6 millions de dollars en février 2024. Cette performance est nettement inférieure au surplus de 1 638,1 millions de dollars observé à la même période l’année précédente. Ce recul substantiel reflète les défis économiques auxquels le pays continue de faire face. Cependant, cette annonce si elle reste positive ne doit pas faire oublier que le Liban n’honore plus sa dette étrangère depuis avril 2020. Si celle-ci était prise en compte, la balance des paiements pourrait être négative.
Évolution des Actifs Nets Étrangers (ANEs)
Les Actifs Nets Étrangers (ANEs) de la BDL ont augmenté de 264,9 millions de dollars, tandis que ceux des banques commerciales ont augmenté de 125,7 millions de dollars en février 2024. Ces chiffres, bien que positifs, masquent des dynamiques sous-jacentes plus complexes, notamment la dévaluation de la livre libanaise (LBP) et l’ajustement des politiques monétaires de la BDL, incluant l’adoption d’un nouveau taux de change de 89 500 LBP/USD.
Détails sur les ANEs des banques commerciales
L’analyse des ANEs des banques commerciales révèle une dynamique intéressante. En février, la diminution des actifs et des passifs étrangers reflète les ajustements du marché en réponse à la nouvelle politique de taux de change. Plus spécifiquement, les passifs du secteur financier non-résident ont chuté de manière significative de 17,78 % pour atteindre 2,73 milliards de dollars. De même, les dépôts des clients non-résidents ont diminué de 2,36 % pour s’établir à 20,96 milliards de dollars.
Par ailleurs, les créances sur le secteur financier non-résident ont connu une hausse de 5,87 %, atteignant 4,37 milliards de dollars. En revanche, les créances sur les clients non-résidents ont chuté de 25,5 %, se réduisant à 936 millions de dollars. Ces évolutions sont probablement dues à des retraits accrus de dépôts en devises par des non-résidents, ainsi qu’à une réticence accrue à investir dans le secteur financier libanais en raison de l’incertitude économique.
Implications pour l’économie libanaise
Les fluctuations observées dans les ANEs des banques commerciales et la BDL ont des implications profondes pour l’économie libanaise. La baisse des dépôts non-résidents suggère une confiance décroissante des investisseurs étrangers dans la stabilité financière du Liban. En même temps, la hausse des créances sur le secteur financier non-résident peut signaler des tentatives des banques libanaises de diversifier leurs actifs en réponse à la crise monétaire.
