Le pape émérite Benoit XVI est décédé, annonce le Vatican. Né le 16 avril 1927 à Marktl en Bavière, Joseph Aloisius Ratzinger avait été élu 265ème pape le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI succédant ainsi au Pape Jean Paul II jusqu’à sa renonciation en 2013 pour une vie de silence et de prière, retiré dans le monastère Mater Ecclesiae en Italie.

Réputé conservateur durant son mandat, Benoit XVI s’était précédemment fait connaitre comme théologien, et connu pour sa défense de la doctrine catholique traditionnelle et pour ses efforts pour promouvoir l’unité entre les différentes branches du christianisme.

Son successeur, le Pape François avait appelé, ces derniers jours à prier en faveur de Benoit XVI dont on disait la santé comme chancelante.

Désirant très tôt se consacrer à la religion, entrant dès 1939 dans un séminaire religieux, il a été pourtant forcé d’intégrer les jeunesses hitlériennes durant la 2ème guerre mondiale comme de nombreux jeunes pourtant réfractaires aux nazis, pour ensuite effectuer, aux derniers de la guerre, son service militaire obligatoire au sein de la Wehrmacht et d’être interné.

Dès sa libération, il commence sa formation de prêtre et rencontrera de grands théologiens français et sera ordonné prêtre 29 juin 1951.

C’est à ce titre qu’il participera aux conciles du Vatican II, en étant à l’époque considéré comme un réformateur, estimant que l’Église devait revenir aux sources de la théologie catholique en remontant à la Bible et aux Pères de l’Église afin de pouvoir revivifier l’enseignement de la théologie et permettant de revitaliser la vie catholique

Le 24 mars 1977, le pape Paul VI le nomme archevêque de Munich et Freising par le Pape Paul VI. Il sera consacré archevêque le 23 mai de cette même année. Le Pape Paul VI le nommera également  nommé cardinal-prêtreavec le titre cardinalice de Santa Maria Consolatrice al Tiburtino, le 27 juin.

Benoit XVI était également un proche de Jean Paul II avec qui il échangeait une correspondance depuis 1974. C’est à ce titre que le Pape d’origine polonaise le nomme préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, l’un des dicastères de la curie romaine, ce qui l’amène, le 15 février 1982, à renoncer à la charge pastorale de l’archidiocèse de Munich et de Freising. Il dinera dès lors avec lui chaque vendredi.

Cette tâche ne sera pour autant pas facile, cette fonction déchainant ses contradicteurs.

Benoit XVI, un pape également engagé au Liban en faveur d’une coexistence entre les religions

Le Pape Benoit XVI s’était rendu au Liban en septembre 2012, pour une visite de 3 jours. Il effectuera notamment une messe le 17 septembre 2012 en présence de 350 000 personnes présentes au centre-ville de la capitale, Beyrouth.

Précédemment, le Pape Benoit avait souligné, dans un discours prononcé au Palais Présidentiel de Baabda, la place particulière du Liban, appelant au respect mutuel et du droit des hommes.

Au Liban, la Chrétienté et l’Islam habitent le même espace depuis des siècles. Il n’est pas rare de voir dans la même famille les deux religions. Si dans une même famille cela est possible, pourquoi cela ne le serait-il pas au niveau de l’ensemble de la société ? La spécificité du Moyen-Orient se trouve dans le mélange séculaire de composantes diverses. Certes, elles se sont combattues, hélas aussi ! Une société plurielle n’existe qu’à cause du respect réciproque, du désir de connaître l’autre et du dialogue continu. Ce dialogue entre les hommes n’est possible que dans la conscience qu’il existe des valeurs communes à toutes les grandes cultures, parce qu’elles sont enracinées dans la nature de la personne humaine. Ces valeurs qui sont comme un substrat, expriment les traits authentiques et caractéristiques de l’humanité. Elles appartiennent aux droits de tout être humain. Dans l’affirmation de leur existence, les différentes religions apportent une contribution décisive. N’oublions pas que la liberté religieuse est le droit fondamental dont dépendent beaucoup d’autres. Professer et vivre librement sa religion sans mettre en danger sa vie et sa liberté doit être possible à quiconque. La perte ou l’affaiblissement de cette liberté prive la personne du droit sacré à une vie intègre sur le plan spirituel.
Le pape Benoit, le 15 septembre 2012.

Nul doute que cette leçon reste jusqu’à ce jour plus que jamais valide.

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