La situation à Beyrouth s’est subitement tendue après que des incidents entre forces de l’ordre en charge de sécuriser le parlement et manifestants aient éclaté à proximité de la municipalité de Beyrouth, alors qu’une cérémonie d’hommage aux victimes de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020 se déroulait en présence du patriarche maronite Béchara Boutros Rahi.

La cérémonie s’est déroulée à peine à 50 mètres du cratère causé par l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, explosion qui avait fait plus de 200 morts et plus de 6500 blessés, ce jour-là. Etaient présents les familles des victimes.

Le prélat a indirectement dénoncé les appels à la violence en ce jour, estimant, lors de son sermon qu’il s’agit plutôt de réconforter des coeurs meurtris.

Ayez confiance et croyez en Dieu, car Dieu vous aime, souffre avec vous, vit en vous et apaise vos peines ; Le 4 août dernier, Jésus était sur la croix avec nous, et aujourd’hui il nous appelle à la résurrection. (…) La valeur de nos victimes et la destruction de la moitié de la capitale Beyrouth est inestimable, et le prix réel est leur sang mêlé au sang du Christ, qui nous a rachetés par un sang généreux, et c’est le prix le plus précieux jamais payé par nos martyrs et leurs familles

Le patriarche a également rappelé les paroles du Pape François ce matin, qui a exprimé ses pensées et ses prières aux victimes avant d’appeler la communauté internationale à aider le Liban avec des actions et non juste des mots.

La justice, a poursuivi le Patriarche Rahi, est une demande de tout le peuple libanais qui exige de savoir qui a amené le nitrate d’ammonium, qui en a retiré une partie, où elles ont été envoyées, qui a été au courant du danger que cette cargaison représentait, qui a demandé à la surveiller et qui a été à l’origine de l’explosion.

Les forces de sécurité appellent les manifestants à se disperser

Les forces de sécurité intérieure ont publié un communiqué appelant les manifestants à se disperser après ces incidents, indiquant devoir prochainement charger en raison d’une tentative d’incendie du portail amenant au parlement. Ils avaient déjà précédemment tiré des grenades lacrymogènes face à des protestataires qui lançaient des pierres.

Par ailleurs, La Croix Rouge Libanaise indique avoir soigné 54 personnes qui auraient été incommodées par les tirs des gaz lacrymogènes ou blessés par les pierres. Certains individus ont même dû être transportés dans des hôpitaux pour être pris en charge.

Egalement, a été incendié un bureau de l’immeuble dit de Lazarieh que les manifestants pensaient par erreur appartenir au ministère de l’économie.

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