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Emmanuel Macron : Stabilisation et ambitions gazières au Liban

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Le 17 janvier 2025, Emmanuel Macron a effectué une visite officielle au Liban, une étape cruciale dans les relations historiques entre les deux nations. Ce déplacement intervient dans un contexte de crise multiforme où l’effondrement économique, la paralysie politique et les tensions sociales ont atteint un niveau critique. Macron, perçu comme un médiateur influent, a tenté de relancer le processus politique et de mobiliser la communauté internationale pour répondre aux défis économiques du Liban. Cette visite s’inscrit également dans une stratégie géopolitique visant à stabiliser le Moyen-Orient.

Objectifs politiques de Macron

L’un des objectifs centraux de la visite était de débloquer la formation d’un gouvernement dirigé par Nawaf Salam, désigné Premier ministre en 2024 après l’élection de Joseph Aoun à la présidence. Emmanuel Macron a plaidé pour un gouvernement inclusif capable de répondre aux exigences des institutions internationales, notamment en matière de réformes. Macron a insisté sur des réformes essentielles, telles que la lutte contre la corruption et la transparence budgétaire, comme conditions préalables à toute aide internationale substantielle. « Le Liban ne peut plus se permettre de perdre du temps », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, soulignant l’urgence de restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux. Macron a également tenu des discussions avec Nabih Berri, président du Parlement, et Naim Kassem, le nouveau leader du Hezbollah, afin de surmonter les blocages politiques. Bien que ces réunions aient permis d’ouvrir un dialogue, les divisions internes entre factions rivales restent profondes.

Soutien économique et conférence internationale

Macron a annoncé une conférence internationale prévue à Paris visant à mobiliser des fonds pour reconstruire les infrastructures du Liban et relancer son économie. Il a détaillé les secteurs prioritaires et les attentes des donateurs internationaux, soulignant que l’efficacité de cette aide dépendra de l’engagement du Liban à mettre en œuvre des réformes concrètes. Les priorités incluent l’énergie avec des projets de modernisation des centrales électriques et le développement des énergies renouvelables, la santé publique avec la réhabilitation des hôpitaux publics et l’amélioration de l’accès aux soins, et les infrastructures avec la reconstruction des routes, ponts et réseaux hydrauliques essentiels pour relancer l’activité économique. La France s’est engagée à fournir une aide initiale de 500 millions d’euros, tout en sollicitant des engagements similaires de l’Arabie saoudite, du Qatar et d’autres partenaires internationaux. Toutefois, Macron a averti que ces fonds seraient conditionnés à des garanties de transparence et à la mise en œuvre des réformes nécessaires.

Relance des explorations gazières avec Total

Un point central de la visite a été la relance des explorations gazières dans les blocs maritimes libanais en partenariat avec Total. Ces ressources représentent une opportunité stratégique pour le Liban, capable de générer des milliards de dollars de revenus. Les réserves potentielles pourraient transformer l’économie libanaise, offrant une source de revenus pour réduire la dette publique. Cependant, les différends frontaliers avec Israël ralentissent ces projets. Macron a proposé une médiation pour résoudre ces conflits et garantir la sécurité des travaux. La stabilité politique est essentielle pour encourager les investissements de Total et d’autres entreprises internationales.

Soutien militaire et stabilisation sécuritaire

La sécurisation du sud du Liban, où les violations israéliennes de la résolution 1701 de l’ONU sont fréquentes, est un autre axe clé. Macron a réaffirmé le soutien militaire français, notamment à travers des programmes de formation et la livraison d’équipements modernes à l’armée libanaise. Faiblement équipée, l’armée peine à assurer la sécurité face aux défis internes et externes. La France a également souligné l’importance de maintenir la présence de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), qui joue un rôle crucial dans la stabilisation de la région.

Réactions locales et citations marquantes

La visite de Macron a suscité des réactions variées au Liban. Joseph Aoun a déclaré : « Le Liban est reconnaissant envers la France pour son soutien indéfectible. Cette visite est un rappel que nous ne sommes pas seuls dans cette crise. » Nawaf Salam a insisté : « Les engagements annoncés par la France sont une opportunité unique. Il est de notre responsabilité d’agir rapidement pour en maximiser l’impact. » Dans la société civile, des voix critiques se sont exprimées. « Nous avons entendu beaucoup de promesses dans le passé, mais les résultats ne suivent jamais », a déclaré Leila Farhat, une avocate de Beyrouth.

Analyse des précédentes initiatives françaises

Depuis l’explosion du port de Beyrouth en 2020, la France a organisé plusieurs conférences d’aide pour le Liban. Bien que ces initiatives aient permis de mobiliser des fonds, elles n’ont pas produit les résultats escomptés en raison des blocages politiques et du manque de transparence. Macron a insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux pour éviter les détournements de fonds, un problème récurrent lors des précédentes aides. Les tensions internes entre factions politiques continuent de freiner la mise en œuvre des réformes nécessaires.

Impact sur le Moyen-Orient et vision stratégique

Au-delà des enjeux locaux, la visite de Macron s’inscrit dans une stratégie plus large pour renforcer la stabilité régionale. En soutenant le Liban, la France vise également à contrer l’influence croissante de l’Iran et à préserver ses intérêts dans le bassin méditerranéen.

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Newsdesk Libnanews
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