Les obligations libanaises cotées à l’étranger ont fortement baissé suite à l’annonce de la démission, hier, du Premier Ministre Saad Hariri au 13ème jour des manifestations.

Ainsi, selon Bloomberg, déjà confrontées à un abaissement des notes accordées par les principales agences de notation Moody’s et Fitch, les obligations arrivant à échéance en 2020 ne sont plus qu’à 72,385 USD contre 100 USD de valeur nominale à émission. Cette baisse pourrait encore s’aggraver en cas de prolongation de la vacance du pouvoir au Grand Sérail. Quant au rendement, il atteindrait désormais plus de 34.6% voir 38% pour d’autres émissions obligataires, en raison des risques que représentent de tels investissements. Il n’est en effet pas garanti que l’état libanais puisse tenir ses engagements.

Pour rappel, les dernières obligations arrivées à échéance en mai ont été remboursées, non pas par le ministère des finances mais par la Banque du Liban (BDL) sur ses réserves en devise. Certaines sources indiquent que la banque centrale pourrait faire de même en novembre, faute que le Ministère des finances ait pu faire émettre une nouvelle tranche obligataire pour un montant de 2 milliards de dollars. Ainsi, l’état devrait alors à la Banque du Liban d’importantes sommes, 1.15 milliards en mai puis 1.5 milliards en novembre (en plus de 500 millions de dollars à payer au titre du service de la dette).

Il s’agira également d’attendre les intentions du prochain gouvernement quant à l’application d’un programme de réformes économiques ou encore des mesures visant à limiter les déficits publics qui atteignent 150% du PIB.

Selon une dépêche de Reuters citant une étude d’IHS Markit data, le risque de défaut du Liban a augmenté à 26% l’année prochaine et 59% au cours des 5 prochaines années. Cette étude note également une dégradation systématique de la plupart des indicateurs libanais depuis 2018.

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