Lors d’un dîner annuel organisé par la section de Zahle du Courant Patriotique Libre (CPL) à l’hôtel Qadri, Gebran Bassil, leader du parti, a insisté sur la nécessité de développer la ville de Zahle, tout en dénonçant les conséquences désastreuses du blocage présidentiel pour le Liban.
Zahle : une ville économique à revitaliser
Bassil a ouvert son discours en soulignant l’importance économique de la ville de Zahle et la nécessité d’un plan de développement approprié. Il a regretté que, malgré les tentatives de rénover le marché de la ville depuis un an et demi, aucun progrès significatif n’ait été réalisé. Il a exprimé son soutien aux efforts visant à moderniser la ville et a réaffirmé l’engagement du CPL aux côtés des habitants de Zahle pour tout projet de développement.
L’impasse présidentielle : une menace pour la stabilité du Liban
Le chef du CPL a ensuite abordé la crise présidentielle en cours, qu’il considère comme une « véritable catastrophe » pour le pays. Selon Bassil, le fait de lier l’élection présidentielle à des enjeux extérieurs constitue une « grosse erreur » qui profite avant tout à Israël, car cela affaiblit le Liban sur la scène internationale en le privant d’une direction claire et unie. Bassil a déclaré : « Lier la présidence à des considérations extérieures est un crime contre le Liban et un cadeau empoisonné à Israël, qui préférerait négocier avec un Liban sans État ».
Référence à l’héritage de l’imam Moussa Sadr
Faisant référence à la commémoration de la disparition de l’imam Moussa Sadr, Bassil a salué l’héritage de ce dernier en soulignant son importance pour l’identité libanaise. Il a évoqué les dangers d’une guerre imminente avec Israël, affirmant que le Liban ne pouvait pas se permettre de mener une guerre sur son territoire, mais devait plutôt se concentrer sur le renforcement de son économie et la construction d’un État fort. Bassil a cité Sadr, affirmant que « combattre la corruption et établir la justice sociale équivalent à s’armer contre Israël ». Il a ajouté que ce principe reste fondamental pour le CPL.
La cohabitation et le refus de l’isolement
L’un des points centraux du discours de Bassil était son engagement en faveur de la cohabitation intercommunautaire au Liban. Il a affirmé que le modèle de coexistence entre chrétiens et musulmans constitue une richesse unique pour le pays, citant encore une fois l’imam Moussa Sadr. Bassil a condamné toute tentative d’isolement et a plaidé pour un dialogue ouvert avec toutes les composantes de la société libanaise, en soulignant que le refus d’une politique isolationniste est essentiel pour préserver l’unité nationale.
Le dossier de la présidence : la voie du dialogue
Abordant la question épineuse de l’élection présidentielle, Bassil a réaffirmé la position du CPL en faveur d’un consensus national. Il a proposé d’associer les sessions parlementaires successives à des séances de dialogue pour parvenir à un accord sur le candidat présidentiel. Selon lui, il est impératif de ne pas laisser une minorité, qui ne détient pas le tiers des sièges, bloquer l’élection présidentielle. Bassil a également exprimé son soutien à l’appel au dialogue lancé par le président de la Chambre, Nabih Berri, tout en insistant sur l’importance de ne pas exclure quiconque des consultations et des discussions.
Les dangers de l’attente et le rôle crucial de la présidence
Bassil a mis en garde contre l’attente d’événements externes, comme la guerre à Gaza, pour décider de l’élection présidentielle au Liban. Selon lui, cette attente met en péril la stabilité du pays et profite à Israël, qui pourrait en tirer avantage lors des négociations avec un Liban affaibli. Il a souligné que l’élection d’un président est la clé pour débloquer les crises multiples que traverse le pays, y compris la crise des réfugiés, particulièrement ressentie à Zahle.
Le Courant Patriotique Libre : unité et engagement
Sur le plan interne, Bassil a souligné l’importance de l’unité et de la discipline au sein du CPL. Il a appelé à un soutien total envers le député Sélime Aoun et la section locale de Zahle. Bassil a insisté sur la nécessité de préserver la liberté et la démocratie au sein du parti, tout en respectant les décisions prises collectivement. Il a également rappelé l’importance de ne pas nuire aux anciens membres du parti et de rester fidèle à l’esprit du CPL, qui constitue, selon lui, un « grand abri » pour ses membres.
Un appel à la résilience et à la vigilance
Gebran Bassil a conclu son discours en appelant à la résilience et à la vigilance face aux défis qui se posent au Liban. Il a rappelé que l’unité du parti et l’engagement envers la nation sont essentiels pour surmonter les crises actuelles. Le CPL, a-t-il affirmé, doit continuer à jouer un rôle central dans la protection des intérêts du Liban, tout en restant ouvert au dialogue et à la coopération avec toutes les forces politiques du pays.