Une doctrine militaire façonnée par la nécessité stratégique
Israël a toujours adopté une posture militaire proactive, caractérisée par une approche dite de stratégie du fait accompli. Cette doctrine repose sur un principe simple mais efficace : imposer une nouvelle réalité sur le terrain avant d’engager toute négociation politique ou diplomatique, rendant ainsi toute remise en cause difficile, voire impossible. Ce mode opératoire a marqué l’histoire militaire et diplomatique d’Israël depuis sa création en 1948 et s’est progressivement institutionnalisé comme une ligne directrice incontournable de sa politique de défense et d’expansion.
Dès la guerre d’indépendance de 1948, Israël a utilisé cette stratégie pour consolider ses gains territoriaux. Après la fin du conflit, les accords d’armistice signés avec les pays arabes ont été fondés sur une base de statu quo militaire, consacrant les conquêtes territoriales israéliennes et renforçant la position de l’État hébreu sur la scène internationale. La guerre des Six Jours en 1967 en est une illustration encore plus frappante. En l’espace de six jours, Israël a conquis la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Sinaï égyptien et le plateau du Golan syrien. Ces territoires, acquis par la force, ont servi de levier diplomatique lors des négociations ultérieures, Israël conditionnant leur restitution à des garanties de sécurité.
Cette logique s’est poursuivie lors des guerres suivantes et des interventions militaires répétées. L’invasion du Liban en 1982, sous prétexte d’éliminer la menace de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a conduit à une occupation prolongée du sud du Liban jusqu’en 2000. Pendant près de 18 ans, Israël a maintenu une présence militaire en invoquant des impératifs sécuritaires, malgré les pressions internationales. Cette occupation a été justifiée par la nécessité de créer une zone tampon destinée à empêcher les attaques de groupes armés libanais et palestiniens. Cependant, la résistance locale, notamment à travers la montée en puissance du Hezbollah, a fini par contraindre Israël à se retirer sous la pression militaire et politique.
Aujourd’hui, la stratégie du fait accompli ne se limite plus uniquement aux interventions militaires massives. Elle s’applique désormais à des actions plus subtiles et graduelles, qui visent à modifier progressivement les rapports de force sur le terrain. L’un des exemples les plus récents est le maintien des forces israéliennes dans certaines zones du sud du Liban malgré l’accord de cessez-le-feu signé en janvier 2025. Selon Al Joumhouria (13 février 2025), Israël refuse d’appliquer un retrait total avant le 18 février 2025, arguant que la situation sécuritaire n’est pas stabilisée et que la présence de certaines cellules armées du Hezbollah justifie un maintien temporaire des troupes.
Cette tactique permet à Israël de contrôler le rythme et les conditions du retrait, transformant ainsi un engagement initialement contraignant en une négociation où Tel-Aviv peut exiger des garanties supplémentaires avant toute évacuation. Nahar (13 février 2025) souligne que cette posture contraint le gouvernement libanais à dialoguer sur des bases défavorables, puisque tout refus d’Israël de partir immédiatement se traduit par un statu quo qui lui est favorable. Ainsi, la stratégie du fait accompli ne repose pas uniquement sur une conquête physique, mais aussi sur une maîtrise du temps et des rapports de force diplomatiques.
En outre, cette politique israélienne s’inscrit dans une logique plus large de gestion de la sécurité nationale, un concept central dans la doctrine militaire du pays. Israël considère que toute concession territoriale doit être conditionnée par des garanties sécuritaires solides, qui passent généralement par une présence militaire prolongée dans des zones stratégiques. Cette approche a été appliquée à plusieurs reprises, notamment dans le cas du plateau du Golan. Annexé unilatéralement en 1981, ce territoire syrien occupé est désormais intégré aux infrastructures économiques et sécuritaires israéliennes, malgré les condamnations internationales répétées.
Selon Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025), cette politique du fait accompli repose aussi sur un cadre légal et administratif soigneusement élaboré. En Cisjordanie, Israël utilise une combinaison de lois militaires, de décisions judiciaires et d’implantations civiles pour justifier l’annexion progressive du territoire. Les colonies israéliennes sont d’abord créées sous forme de postes avancés illégaux, avant d’être progressivement légalisées par l’État. Cette méthode rend toute négociation sur un futur État palestinien de plus en plus compliquée, chaque nouvelle colonie devenant une « réalité incontournable » du paysage politique et géographique.
Le sud du Liban pourrait suivre un schéma similaire si la pression diplomatique ne s’intensifie pas pour contraindre Israël à un retrait total. L’expérience de 1982-2000 a montré qu’une présence militaire prolongée favorise l’émergence d’une logique d’occupation permanente, où des infrastructures sécuritaires et des réseaux d’influence se mettent en place progressivement. Al Quds (13 février 2025) rapporte que l’armée israélienne a déjà installé des équipements de surveillance avancés dans les localités encore occupées, ce qui laisse penser que Tel-Aviv pourrait chercher à maintenir un contrôle indirect, même en cas de retrait officiel.
Cette stratégie repose également sur un rapport asymétrique avec la communauté internationale. Israël sait que ses actions militaires sont souvent dénoncées mais rarement sanctionnées de manière concrète. En jouant sur le temps et la complexité des procédures diplomatiques, Tel-Aviv parvient à imposer ses décisions sans subir de conséquences majeures. El Sharq Newspaper (13 février 2025) note que les États-Unis, bien qu’appellant Israël à respecter ses engagements, évitent toute mesure coercitive qui pourrait réellement forcer Tel-Aviv à accélérer son retrait. Ce soutien tacite renforce la viabilité de la stratégie du fait accompli, car il garantit à Israël une marge de manœuvre significative sans crainte immédiate de représailles.
En définitive, la doctrine militaire israélienne repose sur un équilibre subtil entre action rapide sur le terrain et gestion prolongée des négociations diplomatiques. La stratégie du fait accompli permet à Israël de créer une pression constante sur ses adversaires, les forçant à composer avec une situation qu’ils n’ont pas choisie. Cette approche s’est avérée efficace à plusieurs reprises, bien que son succès ne soit jamais garanti à long terme. L’exemple du retrait du sud du Liban en 2000 montre que si l’opposition locale devient trop forte et que le coût politique ou militaire d’une occupation dépasse les bénéfices escomptés, Israël peut être contraint de revoir sa position.
Cependant, en l’absence d’un rapport de force suffisant pour le contraindre immédiatement, Tel-Aviv peut continuer à utiliser cette méthode pour remodeler progressivement les dynamiques régionales. Le défi pour le Liban et la communauté internationale est donc de trouver un moyen efficace de contrer cette stratégie, sans tomber dans le piège d’une confrontation directe qui risquerait d’entraîner une escalade incontrôlable.
Une occupation déguisée sous couvert de sécurité
L’application de la stratégie du fait accompli par Israël au Liban illustre parfaitement son mode opératoire lorsqu’il s’agit d’imposer un rapport de force favorable sur le terrain. Bien que l’accord de cessez-le-feu signé en janvier 2025 sous l’égide des États-Unis et de la France prévoyait un retrait total des troupes israéliennes avant le 18 février 2025, Tel-Aviv a rapidement trouvé des justifications pour prolonger son déploiement militaire dans plusieurs localités du sud du Liban. Cette occupation de facto, bien que présentée comme temporaire, suit un schéma déjà observé dans d’autres territoires disputés où Israël refuse de se retirer avant d’avoir consolidé un avantage stratégique.
Selon Nahar (13 février 2025), plusieurs villages libanais situés près de la frontière restent sous contrôle israélien, notamment Tallet al-Awida, al-Hamamiss, al-Aziyeh, al-Labouneh et Jabal Balat. L’armée israélienne justifie cette présence par la nécessité de « garantir la sécurité des frontières » et d’empêcher une reprise des activités du Hezbollah. Ce prétexte sécuritaire est récurrent dans la doctrine militaire israélienne et a déjà été utilisé pour prolonger des occupations militaires dans d’autres zones du Moyen-Orient.
Un précédent historique : l’occupation du sud du Liban (1982-2000)
L’histoire récente montre que cette logique de présence militaire prolongée a déjà été appliquée par Israël au Liban par le passé. Lors de l’invasion de 1982, l’armée israélienne avait initialement pénétré le territoire libanais avec pour objectif affiché d’éliminer la menace posée par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Cependant, ce qui devait être une intervention militaire de courte durée s’est rapidement transformé en une occupation de 18 ans, avec l’installation d’une zone de sécurité dans le sud du Liban, officiellement justifiée par la protection des colonies israéliennes du nord contre les attaques de groupes armés.
Durant cette période, Israël a non seulement maintenu une présence militaire, mais a aussi encouragé et soutenu la formation de forces supplétives locales, comme l’Armée du Liban Sud (ALS), dirigée par le général Antoine Lahd. Cette milice pro-israélienne a joué un rôle clé dans l’administration de cette zone tampon, permettant à Israël d’exercer un contrôle indirect tout en minimisant l’engagement de ses propres troupes.
Aujourd’hui, bien que le contexte soit différent, la persistance israélienne à maintenir une présence militaire dans le sud du Liban malgré les accords de cessez-le-feu rappelle cette stratégie d’occupation progressive. Selon Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025), des rapports militaires indiquent que l’armée israélienne a commencé à renforcer ses positions en installant des équipements de surveillance avancés et des infrastructures militaires légères. Cette installation de matériel à caractère permanent laisse présager une volonté de prolonger la présence israélienne au-delà de l’échéance officielle du retrait.
L’enjeu du Hezbollah dans cette équation
Un autre facteur clé qui explique la stratégie israélienne au Liban est le rôle du Hezbollah. Depuis le retrait israélien de 2000, le mouvement chiite est devenu l’un des acteurs militaires et politiques les plus influents du pays. Pour Israël, la présence du Hezbollah dans le sud du Liban constitue une menace existentielle, en raison de son arsenal de roquettes et de sa capacité à mener des attaques transfrontalières. Selon Al Quds (13 février 2025), l’un des objectifs non déclarés d’Israël en maintenant des troupes dans certaines localités du sud est d’imposer un contrôle militaire indirect sur la zone et de limiter la capacité d’action du Hezbollah.
En refusant de partir complètement, Israël cherche ainsi à envoyer un signal clair : tout renforcement du Hezbollah dans la région entraînera une prolongation de la présence israélienne. Cette dynamique de chantage militaire force Beyrouth à négocier sous pression, dans un contexte où toute escalade pourrait dégénérer en conflit armé ouvert.
Le Hezbollah, de son côté, observe cette situation avec méfiance. Selon El Sharq Newspaper (13 février 2025), des hauts responsables du mouvement ont laissé entendre que si Israël ne se retire pas avant la date prévue, une réponse militaire pourrait être envisagée. Cette menace, bien que mesurée, ajoute une tension supplémentaire à une situation déjà explosive.
Une pression diplomatique inefficace
Le gouvernement libanais tente de mobiliser la diplomatie internationale pour accélérer le retrait israélien, mais les résultats restent limités. Selon Al Sharq Al Awsat (13 février 2025), Beyrouth a officiellement saisi l’ONU et demandé une condamnation des violations israéliennes du cessez-le-feu. Cependant, cette initiative se heurte aux blocages traditionnels du Conseil de sécurité, où les États-Unis empêchent toute résolution contraignante qui irait à l’encontre des intérêts israéliens.
En parallèle, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), chargée de surveiller l’application du cessez-le-feu, se trouve dans une situation délicate. Son mandat ne lui permet pas d’intervenir directement pour contraindre Israël à partir, ce qui limite considérablement son efficacité. Nida’ Al Watan (13 février 2025) souligne que la FINUL a documenté plus de 100 violations israéliennes du cessez-le-feu depuis janvier, mais ces rapports n’ont eu aucun impact concret sur la situation.
Face à cette impasse diplomatique, Israël continue d’avancer progressivement ses pions en consolidant ses positions sur le terrain. Cette approche lui permet non seulement de retarder son retrait, mais aussi d’imposer de nouvelles conditions aux discussions en cours avec le Liban et les médiateurs internationaux.
Vers une nouvelle zone de tension permanente ?
Si Israël réussit à maintenir sa présence militaire dans le sud du Liban au-delà de la date prévue pour son retrait, la situation risque d’évoluer vers un conflit gelé, où aucune des parties ne souhaite réellement déclencher une guerre totale, mais où des tensions sporadiques persistent indéfiniment. Ce scénario est similaire à celui observé en Cisjordanie, où l’occupation israélienne se prolonge sous prétexte de sécurité, sans jamais aboutir à un règlement politique définitif.
La stratégie du fait accompli appliquée au Liban repose donc sur une double logique :
- Créer une situation sur le terrain qui force le gouvernement libanais à négocier sous contrainte.
- Établir un précédent qui pourra être utilisé dans de futures négociations régionales, notamment sur la question des frontières et du désarmement du Hezbollah.
Un test pour la politique de sécurité israélienne
Si Israël parvient à prolonger sa présence militaire au Liban sans subir de sanctions internationales, cela renforcera la viabilité de sa stratégie du fait accompli et pourrait encourager des initiatives similaires dans d’autres zones contestées. Toutefois, si la résistance locale et la pression internationale s’intensifient, Tel-Aviv pourrait être contraint de revoir ses ambitions.
L’avenir du sud du Liban dépendra donc de la capacité du Liban à mobiliser ses alliés internationaux, mais aussi de la volonté d’Israël à éviter une escalade qui pourrait lui coûter cher sur le plan militaire et diplomatique.
Un instrument de négociation imposé par la force
Israël a souvent utilisé l’occupation prolongée comme un moyen de renforcer sa position dans les négociations internationales. En maintenant une présence militaire dans des territoires disputés, Tel-Aviv impose un rapport de force qui contraint ses adversaires à négocier sous pression. Cette tactique est aujourd’hui appliquée au sud du Liban, où l’armée israélienne refuse de se retirer totalement malgré l’accord de cessez-le-feu. Selon Al Sharq Al Awsat (13 février 2025), cette situation permet à Israël de décider unilatéralement du rythme et des conditions de son retrait, obligeant ainsi le gouvernement libanais à faire des concessions pour accélérer le processus.
Le fait de conserver certaines positions stratégiques au Liban n’est pas un hasard. Israël sait que chaque jour supplémentaire passé sur le territoire libanais renforce son emprise sur la situation. En contrôlant des localités clés, l’armée israélienne empêche une stabilisation complète du sud du Liban et crée un climat d’incertitude qui affaiblit le gouvernement libanais sur la scène internationale. Nahar (13 février 2025) souligne que cette stratégie vise avant tout à rendre la situation floue et incertaine pour éviter que le Liban ne puisse restaurer rapidement sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.
La diplomatie libanaise sous pression
En prolongeant son occupation, Israël place Beyrouth dans une situation délicate. Le gouvernement libanais se retrouve contraint de négocier alors qu’il n’a pas de réelle marge de manœuvre. Tant que les troupes israéliennes restent présentes, il ne peut revendiquer un retour complet à la souveraineté nationale. Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025) explique que cette tactique vise à forcer le Liban à accepter certaines conditions sécuritaires avant un retrait définitif.
Israël cherche notamment à obtenir des garanties sur la présence du Hezbollah dans le sud. Tel-Aviv exige que Beyrouth prenne des engagements pour limiter l’activité militaire du mouvement chiite, en échange d’un retrait plus rapide. Cette approche repose sur une pression asymétrique : en maintenant une menace constante sur le Liban, Israël pousse les autorités libanaises à faire des concessions qu’elles n’auraient pas acceptées dans un cadre normalisé.
Un modèle déjà appliqué en Cisjordanie et au Golan
Cette stratégie d’occupation prolongée pour forcer des concessions n’est pas nouvelle. Israël l’a déjà appliquée avec succès dans d’autres territoires disputés, notamment en Cisjordanie et sur le plateau du Golan. En Cisjordanie, les colonies israéliennes ont progressivement transformé le rapport de force, empêchant toute possibilité de retour aux frontières de 1967. Aujourd’hui, avec plus de 700 000 colons israéliens installés en territoire palestinien, Israël peut imposer des conditions draconiennes à toute discussion sur un éventuel État palestinien.
Le plateau du Golan suit la même logique. Occupé en 1967 et annexé en 1981, ce territoire syrien est aujourd’hui complètement intégré à Israël, malgré les condamnations internationales. L’objectif israélien a été de retarder toute discussion sur son statut jusqu’à ce que la situation soit considérée comme irréversible. Cette stratégie fonctionne car Israël privilégie les actions sur le terrain aux déclarations diplomatiques, créant ainsi une réalité impossible à démanteler sans une confrontation majeure.
L’inaction de la communauté internationale
Israël sait que la communauté internationale réagit lentement et inefficacement face aux violations du droit international. Selon Al Quds (13 février 2025), cette lenteur diplomatique joue en faveur de Tel-Aviv, qui profite de cette inertie pour prolonger sa présence militaire et avancer progressivement ses pions.
L’ONU, bien que saisie par le Liban, ne dispose d’aucun moyen coercitif pour forcer Israël à se retirer immédiatement. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) est limitée dans ses capacités d’intervention et ne peut qu’observer et rapporter les violations. Selon El Sharq Newspaper (13 février 2025), la FINUL a déjà enregistré plus de 100 violations du cessez-le-feu par Israël depuis janvier 2025, mais ces rapports restent lettre morte.
Les grandes puissances, notamment les États-Unis, adoptent une posture ambiguë. Nida’ Al Watan (13 février 2025) explique que Washington appelle Israël à respecter l’accord de cessez-le-feu, mais refuse d’exercer de véritables pressions sur son allié. Cette impunité diplomatique encourage Israël à poursuivre son occupation sans craindre de conséquences réelles.
Un chantage qui fragilise le Liban
En plus d’être un levier de pression militaire et diplomatique, la présence israélienne dans le sud du Liban affaiblit directement l’économie libanaise. Les tensions persistantes dispersent les investissements et freinent le redémarrage économique dans une région déjà durement éprouvée par les crises successives. Selon Al Liwa’ (13 février 2025), plusieurs entreprises locales hésitent à relancer leurs activités dans les zones proches de la frontière, craignant une reprise des combats.
Cette instabilité pousse également une partie de la population libanaise à l’exode, aggravant une crise humanitaire latente. De nombreuses familles vivant dans le sud du pays ont quitté leurs villages, ne sachant pas si la situation va s’améliorer ou empirer. Cette pression psychologique s’ajoute aux dommages économiques causés par l’incertitude sécuritaire.
Le Hezbollah et l’équilibre fragile
La persistance israélienne à ne pas se retirer complètement du Liban met aussi le Hezbollah dans une position délicate. Jusqu’à présent, le mouvement chiite a retenu ses forces, préférant attendre une issue diplomatique avant de décider d’une éventuelle riposte. Cependant, plus le temps passe, plus la pression augmente sur ses dirigeants pour agir.
Selon Ad Diyar (13 février 2025), les factions les plus radicales du Hezbollah exhortent Hassan Nasrallah à ne pas tolérer la prolongation de l’occupation israélienne. Cette situation pourrait rapidement dégénérer en conflit ouvert, si des attaques sporadiques commencent à viser les positions israéliennes. Une telle escalade risquerait de faire basculer la région dans une nouvelle guerre, alors que le Liban peine déjà à se remettre des conflits précédents.
Vers une normalisation de l’occupation ?
Si Israël parvient à maintenir sa présence militaire sans réaction forte du Liban ou de la communauté internationale, la situation pourrait évoluer vers une normalisation progressive de l’occupation. Cela signifierait qu’au fil des mois, l’opinion publique s’habituerait à cette présence, permettant à Israël d’intégrer ces zones dans son dispositif sécuritaire permanent, comme cela a été fait en Cisjordanie et sur le Golan.
Cette perspective inquiète fortement les dirigeants libanais, qui savent qu’une occupation prolongée risque de devenir une nouvelle réalité difficile à inverser. Si aucune action n’est entreprise pour contraindre Israël à respecter l’accord de cessez-le-feu, cette situation pourrait se figer pour des années, transformant le sud du Liban en une nouvelle zone de tension permanente.
Une tactique bien rodée : imposer l’occupation avant de négocier
L’utilisation du fait accompli par Israël ne se limite pas au sud du Liban. Depuis plusieurs décennies, cette stratégie a été systématiquement appliquée dans d’autres territoires disputés, notamment en Cisjordanie et sur le plateau du Golan. Dans ces régions, Israël a su tirer profit des conflits pour établir une présence militaire permanente, transformant progressivement une occupation temporaire en une intégration quasi définitive de ces territoires sous son contrôle.Le modèle israélien repose sur une méthode progressive :
Occupation militaire après un conflit armé
Mise en place d’infrastructures et de colonies israéliennesModification des réalités administratives et économiquesBlocus diplomatique pour empêcher tout retour à la situation d’origineSelon Al Quds (13 février 2025), cette approche a permis à Israël de sécuriser des gains territoriaux durables, sans jamais être réellement contraint par des résolutions internationales. La lenteur de la communauté internationale et l’appui des États-Unis offrent à Israël un bouclier politique suffisant pour mener ces politiques sans crainte de sanctions majeures.
Le cas de la Cisjordanie : une occupation devenue irréversible ?Depuis la guerre des Six Jours en 1967, Israël occupe la Cisjordanie, un territoire pourtant censé être la base d’un futur État palestinien. Malgré plusieurs cycles de négociations et des accords de paix avortés, la colonisation israélienne a continué de s’intensifier.
Aujourd’hui, selon Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025), plus de 700 000 colons israéliens vivent dans des implantations construites en Cisjordanie, rendant quasi impossible toute restitution du territoire aux Palestiniens.
L’objectif israélien est clair :Créer une réalité démographique et administrative irréversible
Empêcher l’établissement d’un État palestinien viableRenforcer le contrôle militaire et économique de la zoneIsraël justifie cette colonisation par des arguments sécuritaires, affirmant que la présence de colons protège le pays contre d’éventuelles attaques terroristes. Mais Nahar (13 février 2025) souligne que cette stratégie s’inscrit avant tout dans un plan d’annexion progressive, où chaque nouvelle colonie rend de plus en plus difficile toute solution à deux États.
Les autorités israéliennes utilisent également une politique législative complexe pour rendre l’occupation permanente. Les colonies, initialement installées comme avant-postes illégaux, sont progressivement régulariséespar des décisions de justice et intégrées au réseau administratif israélien.
Selon El Sharq Newspaper (13 février 2025), cette tactique permet à Israël de gagner du temps et de rendre toute réversibilité extrêmement coûteuse sur le plan politique et diplomatique.
Le plateau du Golan : un exemple de succès pour la stratégie israélienne ?
Le plateau du Golan syrien, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981, représente l’un des succès les plus éclatants de cette stratégie du fait accompli. Ce territoire montagneux, stratégiquement situé, offre à Israël une barrière naturelle contre la Syrie et un avantage militaire considérable.Contrairement à la Cisjordanie, où la colonisation est un processus en cours, le Golan est déjà complètement intégréa u territoire israélien.
Selon Al Sharq Al Awsat (13 février 2025), 90% des infrastructures du Golan sont aujourd’hui sous administration israélienne, et la présence syrienne y est quasi inexistante.Le soutien américain a été un élément clé dans cette stratégie. En 2019, l’administration de Donald Trump a reconnu officiellement la souveraineté israélienne sur le Golan, renforçant ainsi l’idée que les gains territoriaux obtenus par la force peuvent être légitimés par le temps.
Cette reconnaissance a mis en échec les revendications syriennes et validé la méthode israélienne de gestion des territoires conquis.
D’après Ad Diyar (13 février 2025), Israël voit dans le Golan un modèle applicable au sud du Liban. Tant que la pression militaire et diplomatique reste insuffisante, Israël peut espérer maintenir son contrôle sur certaines localités du Liban en invoquant les mêmes arguments sécuritaires.
Pourquoi cette stratégie fonctionne-t-elle ?L’efficacité de la stratégie du fait accompli repose sur plusieurs facteurs clés :L’absence de réaction immédiate : Dès lors qu’Israël prend le contrôle d’un territoire, les acteurs régionaux mettent souvent du temps à organiser une réponse, permettant à Tel-Aviv de consolider sa position.Le soutien des grandes puissances : Les États-Unis, principal allié d’Israël, bloquent systématiquement toute résolution contraignante à l’ONU.
L’affaiblissement des adversaires : Israël profite des divisions internes de ses ennemis pour imposer sa présence sans réelle résistance organisée.
L’installation d’infrastructures permanentes : Que ce soit en Cisjordanie, sur le Golan ou au Liban, Israël construit des routes, des bases militaires et des systèmes de surveillance qui compliquent toute tentative de retrait forcé.D’après Al Liwa’ (13 février 2025), ces éléments rendent toute négociation déséquilibrée. Les adversaires d’Israël, qu’il s’agisse des Palestiniens, des Syriens ou des Libanais, doivent réclamer un retour en arrière, alors qu’Israël peut se contenter de défendre un statu quo déjà favorable.
Le Liban face au risque de normalisation de l’occupation
Si la communauté internationale ne prend pas de mesures fortes pour contraindre Israël à se retirer du sud du Liban, ce scénario risque de se reproduire encore une fois. Selon Nida’ Al Watan (13 février 2025), le fait qu’Israël ne respecte pas la date butoir du 18 février 2025 pour son retrait est un signal inquiétant.
Si cette situation perdure, Israël pourrait finir par :
Établir une présence militaire permanente sous prétexte de sécurité
Mettre en place des zones de surveillance et des postes avancés
Négocier un retrait partiel en échange de concessions libanaises
Le Hezbollah et le gouvernement libanais sont bien conscients de cette menace, mais leurs moyens d’action restent limités. Une riposte militaire entraînerait un conflit majeur, tandis que la diplomatie est entravée par l’influence américaine.
Une stratégie efficace, mais à quel prix ?
Si la stratégie du fait accompli a permis à Israël de consolider plusieurs gains territoriaux dans le passé, elle n’est pas sans risques.
Elle alimente les tensions régionales et crée des conflits latents
Elle force Israël à maintenir une mobilisation militaire permanenteElle renforce les dynamiques de résistance et d’opposition
Selon El Sharq Newspaper (13 février 2025), les dirigeants israéliens savent que toute occupation prolongée finit par engendrer une réaction violente. C’est ce qui s’est passé avec le Hezbollah après 1982, et ce qui pourrait se reproduire si Israël persiste à ne pas respecter son engagement de retrait du Liban.
Une stratégie efficace mais risquée à long terme
Si la stratégie du fait accompli a permis à Israël de sécuriser des gains territoriaux au fil des décennies, elle présente aussi des limites importantes qui pourraient remettre en cause son efficacité dans le contexte actuel. Au sud du Liban, la prolongation de la présence militaire israélienne risque d’entraîner une escalade incontrôlable, notamment en raison de la présence du Hezbollah et de la fragilité du gouvernement libanais.
L’une des principales faiblesses de cette stratégie réside dans sa dépendance à la réaction des forces opposées. Al Quds (13 février 2025) souligne que si Israël a pu maintenir une occupation prolongée en Cisjordanie et sur le Golan, c’est en grande partie parce que ses adversaires n’avaient pas les capacités militaires ou diplomatiques suffisantespour la contester efficacement. Or, au Liban, la situation est différente : le Hezbollah dispose d’une force militaire importante et d’un réseau de soutien régional solide, notamment avec l’Iran et la Syrie.
Le Hezbollah : une menace sérieuse pour la stratégie israélienne
Israël sait que chaque prolongation de son occupation militaire augmente le risque d’une confrontation directe avec le Hezbollah. Contrairement aux Palestiniens en Cisjordanie, qui dépendent principalement de la diplomatie internationale, le Hezbollah a la capacité de riposter militairement. Selon Nahar (13 février 2025), le Hezbollah observe avec attention l’évolution de la situation et pourrait décider d’intervenir si Israël dépasse une certaine limite en termes de présence prolongée.
D’après des sources proches du mouvement chiite, rapportées par Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025), la direction du Hezbollah considère déjà que la présence israélienne dans certaines localités du sud constitue une « violation inacceptable » de l’accord de cessez-le-feu. Si aucun retrait n’est annoncé d’ici le 18 février 2025, des options de représailles ciblées pourraient être mises en place, notamment par le biais d’attaques de roquettes ou d’opérations de guérilla contre les positions israéliennes encore en place.
Un tel scénario compromettrait la stabilité de la région et risquerait de déclencher une nouvelle guerre, comparable à celle de 2006. Cette fois-ci, cependant, le contexte est plus complexe : Israël et le Hezbollah disposent d’arsenaux beaucoup plus sophistiqués qu’il y a près de vingt ans, ce qui augmenterait le risque d’un conflit plus destructeur.
Une stratégie qui pourrait se retourner contre Israël
Si Israël parvient à maintenir une présence prolongée sans provoquer d’affrontement immédiat, il se heurtera à une autre limite de sa stratégie : le facteur temps joue en faveur de l’opposition locale. En Cisjordanie, par exemple, malgré l’occupation prolongée et l’expansion des colonies, Israël doit faire face à une résistance constante, avec des tensions récurrentes et des soulèvements réguliers.
Selon El Sharq Newspaper (13 février 2025), le maintien des troupes israéliennes au Liban pourrait accélérer la radicalisation des populations locales, qui pourraient progressivement se rallier davantage au Hezbollah. Une génération entière de jeunes Libanais grandirait dans un contexte de confrontation directe avec Israël, renforçant le cycle de violence et rendant toute normalisation impossible à long terme.
Al Liwa’ (13 février 2025) met en avant un autre risque : l’usure militaire. Israël, bien qu’ayant une armée technologiquement avancée, ne peut pas se permettre un engagement militaire prolongé dans le sud du Liban sans subir des conséquences sur ses autres fronts. L’armée israélienne est déjà mobilisée sur plusieurs théâtres d’opérations, notamment face à la menace iranienne et aux tensions en Cisjordanie. Une prolongation de la présence militaire au Liban risquerait donc d’épuiser ses ressources, notamment en raison des coûts élevés de maintien des forces sur le terrain.
Le rôle incertain des puissances internationales
L’une des principales inconnues de cette crise réside dans l’attitude des grandes puissances, notamment des États-Unis et de l’Union européenne. Israël a toujours bénéficié du soutien diplomatique de Washington, qui lui a permis d’agir sans subir de véritables sanctions. Cependant, Nida’ Al Watan (13 février 2025) indique que certaines voix commencent à s’élever au sein de l’administration américaine, appelant Tel-Aviv à ne pas dépasser certaines limites afin d’éviter une escalade incontrôlable.
La position européenne est plus nuancée. Selon Al Joumhouria (13 février 2025), la France et l’Allemagne ont exprimé leur inquiétude face à la situation et pourraient exercer des pressions diplomatiques pour que le retrait israélien soit effectif avant la fin du mois. Cependant, ces pressions restent limitées, car l’Union européenne ne dispose pas de leviers concrets pour contraindre Israël à se retirer immédiatement.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, lui, demeure paralysé par le veto américain, ce qui empêche toute résolution contraignante. Cette impasse diplomatique permet à Israël de gagner du temps, mais aggrave la frustration des autorités libanaises, qui voient leur marge de manœuvre réduite.
Une escalade inévitable si aucune solution n’est trouvée ?
Si Israël ne retire pas ses troupes dans les prochaines semaines, plusieurs scénarios sont possibles :
- Une intervention militaire du Hezbollah : Une attaque ciblée sur les positions israéliennes pourrait dégénérer en conflit ouvert.
- Une pression internationale accrue : Si les tensions s’aggravent, des pays comme la France ou l’Allemagne pourraient intensifier leurs pressions diplomatiques sur Israël.
- Un retrait partiel sous conditions : Israël pourrait choisir de se retirer progressivement, en obtenant certaines garanties sécuritaires en échange.
Cependant, selon Al Sharq Al Awsat (13 février 2025), la situation actuelle est si complexe qu’aucune solution simple ne semble émerger. Chaque acteur du conflit a ses propres intérêts et contraintes, rendant toute issue pacifique difficile à mettre en œuvre.
Une stratégie efficace mais risquée à long terme
Si la stratégie du fait accompli a permis à Israël de sécuriser des gains territoriaux au fil des décennies, elle présente aussi des limites importantes qui pourraient remettre en cause son efficacité dans le contexte actuel. Au sud du Liban, la prolongation de la présence militaire israélienne risque d’entraîner une escalade incontrôlable, notamment en raison de la présence du Hezbollah et de la fragilité du gouvernement libanais.
L’une des principales faiblesses de cette stratégie réside dans sa dépendance à la réaction des forces opposées. Al Quds (13 février 2025) souligne que si Israël a pu maintenir une occupation prolongée en Cisjordanie et sur le Golan, c’est en grande partie parce que ses adversaires n’avaient pas les capacités militaires ou diplomatiques suffisantespour la contester efficacement. Or, au Liban, la situation est différente : le Hezbollah dispose d’une force militaire importante et d’un réseau de soutien régional solide, notamment avec l’Iran et la Syrie.
Le Hezbollah : une menace sérieuse pour la stratégie israélienne
Israël sait que chaque prolongation de son occupation militaire augmente le risque d’une confrontation directe avec le Hezbollah. Contrairement aux Palestiniens en Cisjordanie, qui dépendent principalement de la diplomatie internationale, le Hezbollah a la capacité de riposter militairement. Selon Nahar (13 février 2025), le Hezbollah observe avec attention l’évolution de la situation et pourrait décider d’intervenir si Israël dépasse une certaine limite en termes de présence prolongée.
D’après des sources proches du mouvement chiite, rapportées par Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025), la direction du Hezbollah considère déjà que la présence israélienne dans certaines localités du sud constitue une « violation inacceptable » de l’accord de cessez-le-feu. Si aucun retrait n’est annoncé d’ici le 18 février 2025, des options de représailles ciblées pourraient être mises en place, notamment par le biais d’attaques de roquettes ou d’opérations de guérilla contre les positions israéliennes encore en place.
Un tel scénario compromettrait la stabilité de la région et risquerait de déclencher une nouvelle guerre, comparable à celle de 2006. Cette fois-ci, cependant, le contexte est plus complexe : Israël et le Hezbollah disposent d’arsenaux beaucoup plus sophistiqués qu’il y a près de vingt ans, ce qui augmenterait le risque d’un conflit plus destructeur.
Une stratégie qui pourrait se retourner contre Israël
Si Israël parvient à maintenir une présence prolongée sans provoquer d’affrontement immédiat, il se heurtera à une autre limite de sa stratégie : le facteur temps joue en faveur de l’opposition locale. En Cisjordanie, par exemple, malgré l’occupation prolongée et l’expansion des colonies, Israël doit faire face à une résistance constante, avec des tensions récurrentes et des soulèvements réguliers.
Selon El Sharq Newspaper (13 février 2025), le maintien des troupes israéliennes au Liban pourrait accélérer la radicalisation des populations locales, qui pourraient progressivement se rallier davantage au Hezbollah. Une génération entière de jeunes Libanais grandirait dans un contexte de confrontation directe avec Israël, renforçant le cycle de violence et rendant toute normalisation impossible à long terme.
Al Liwa’ (13 février 2025) met en avant un autre risque : l’usure militaire. Israël, bien qu’ayant une armée technologiquement avancée, ne peut pas se permettre un engagement militaire prolongé dans le sud du Liban sans subir des conséquences sur ses autres fronts. L’armée israélienne est déjà mobilisée sur plusieurs théâtres d’opérations, notamment face à la menace iranienne et aux tensions en Cisjordanie. Une prolongation de la présence militaire au Liban risquerait donc d’épuiser ses ressources, notamment en raison des coûts élevés de maintien des forces sur le terrain.
Le rôle incertain des puissances internationales
L’une des principales inconnues de cette crise réside dans l’attitude des grandes puissances, notamment des États-Unis et de l’Union européenne. Israël a toujours bénéficié du soutien diplomatique de Washington, qui lui a permis d’agir sans subir de véritables sanctions. Cependant, Nida’ Al Watan (13 février 2025) indique que certaines voix commencent à s’élever au sein de l’administration américaine, appelant Tel-Aviv à ne pas dépasser certaines limites afin d’éviter une escalade incontrôlable.
La position européenne est plus nuancée. Selon Al Joumhouria (13 février 2025), la France et l’Allemagne ont exprimé leur inquiétude face à la situation et pourraient exercer des pressions diplomatiques pour que le retrait israélien soit effectif avant la fin du mois. Cependant, ces pressions restent limitées, car l’Union européenne ne dispose pas de leviers concrets pour contraindre Israël à se retirer immédiatement.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, lui, demeure paralysé par le veto américain, ce qui empêche toute résolution contraignante. Cette impasse diplomatique permet à Israël de gagner du temps, mais aggrave la frustration des autorités libanaises, qui voient leur marge de manœuvre réduite.
Une escalade inévitable si aucune solution n’est trouvée ?
Si Israël ne retire pas ses troupes dans les prochaines semaines, plusieurs scénarios sont possibles :
- Une intervention militaire du Hezbollah : Une attaque ciblée sur les positions israéliennes pourrait dégénérer en conflit ouvert.
- Une pression internationale accrue : Si les tensions s’aggravent, des pays comme la France ou l’Allemagne pourraient intensifier leurs pressions diplomatiques sur Israël.
- Un retrait partiel sous conditions : Israël pourrait choisir de se retirer progressivement, en obtenant certaines garanties sécuritaires en échange.
Cependant, selon Al Sharq Al Awsat (13 février 2025), la situation actuelle est si complexe qu’aucune solution simple ne semble émerger. Chaque acteur du conflit a ses propres intérêts et contraintes, rendant toute issue pacifique difficile à mettre en œuvre.
Un soutien historique des États-Unis à Israël : une protection diplomatique assurée
Depuis sa création en 1948, Israël bénéficie d’un soutien inébranlable des États-Unis, qui s’est traduit par un appui militaire, financier et diplomatique constant. Cette relation privilégiée a permis à Israël d’adopter des politiques agressives dans la région, en sachant qu’aucune sanction majeure ne serait imposée par Washington.
Dans le cas du Liban, cette dynamique se reproduit. Selon Al Sharq Al Awsat (13 février 2025), les États-Unis exercent officiellement une pression sur Israël pour qu’il respecte l’accord de cessez-le-feu, mais refusent d’imposer des mesures contraignantes. Cette posture ambiguë permet à Israël de gagner du temps, tout en évitant de froisser son principal allié.
Au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis bloquent systématiquement toute résolution contraignante contre Israël, rendant impossible l’adoption de sanctions ou d’interventions militaires sous mandat onusien. Al Quds(13 février 2025) souligne que plusieurs pays arabes ont tenté de déposer une résolution exigeant un retrait immédiat des forces israéliennes, mais Washington a opposé son veto, empêchant toute avancée sur le plan diplomatique.
Ce soutien inconditionnel s’explique par plusieurs facteurs :
- Une alliance stratégique au Moyen-Orient : Israël est le principal allié militaire des États-Unis dans la région, garantissant une présence occidentale face aux puissances hostiles comme l’Iran.
- Le poids du lobby pro-israélien aux États-Unis : Des organisations influentes comme l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) exercent une pression constante sur l’administration américaine pour protéger les intérêts israéliens.
- Une perception de sécurité mutuelle : Washington considère qu’un Israël fort et dominant est un élément clé pour maintenir un équilibre stratégique au Moyen-Orient.
L’Europe : entre critiques et passivité diplomatique
Contrairement aux États-Unis, l’Union européenne adopte une position plus critique vis-à-vis d’Israël, notamment en ce qui concerne la colonisation en Cisjordanie et les violations du droit international. Cependant, ces critiques restent largement symboliques et ne s’accompagnent d’aucune mesure coercitive significative.
Selon Nahar (13 février 2025), la France et l’Allemagne ont exprimé leur inquiétude concernant la prolongation de la présence israélienne au Liban et ont appelé à un respect strict de l’accord de cessez-le-feu. Mais ces déclarations restent faibles en comparaison avec la réalité du terrain, où Israël continue d’ignorer les pressions européennes.
L’Europe est divisée sur la question israélienne, certains pays comme l’Allemagne et la Hongrie adoptant une ligne plus favorable à Tel-Aviv, tandis que d’autres, comme l’Espagne et l’Irlande, plaident pour des sanctions économiques. Mais l’absence d’un consensus européen empêche toute initiative concrète susceptible de contraindre Israël à modifier sa position.
Les États européens disposent pourtant de leviers économiques pour influencer Israël. L’Union européenne est l’un des principaux partenaires commerciaux d’Israël, avec des accords de coopération dans divers secteurs, notamment la technologie et la défense. Al 3arabi Al Jadid (13 février 2025) indique que certains députés européens ont proposé une suspension partielle des accords de libre-échange entre Israël et l’UE si Tel-Aviv persistait à violer les résolutions internationales. Cependant, cette proposition a peu de chances d’aboutir, en raison de l’opposition des États pro-israéliens au sein de l’Union.
Les Nations unies : un rôle limité par les blocages américains
L’Organisation des Nations unies (ONU) est censée jouer un rôle de médiateur neutre dans les conflits internationaux, mais sa capacité d’action est souvent paralysée par les jeux d’influence des grandes puissances.
Concernant la situation au Liban, Al Sharq Newspaper (13 février 2025) souligne que l’ONU a documenté plus de 100 violations israéliennes du cessez-le-feu en quelques semaines, mais aucune mesure concrète n’a été prise pour faire respecter l’accord.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) est sur place depuis 1978 pour surveiller la frontière israélo-libanaise, mais son mandat est limité. La FINUL n’a pas le droit d’utiliser la force contre Israël, ce qui la réduit à un rôle d’observateur passif. Selon Al Liwa’ (13 février 2025), la FINUL a demandé un renforcement de son mandat, mais cette requête a été immédiatement rejetée par Israël et les États-Unis.
L’ONU se retrouve donc dans une impasse diplomatique, incapable d’imposer une solution et réduite à des déclarations de principe qui n’ont aucun impact sur le terrain.
Les acteurs régionaux : un soutien limité au Liban
Le Liban tente d’obtenir un soutien de ses voisins arabes pour faire pression sur Israël, mais les résultats sont mitigés.
- L’Égypte et la Jordanie entretiennent des relations diplomatiques avec Israël et préfèrent éviter une confrontation directe avec Tel-Aviv.
- Les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont signé les Accords d’Abraham en 2020, privilégient la coopération économique avec Israël plutôt qu’une opposition politique.
- L’Algérie et le Qatar, plus critiques envers Israël, ont plaidé pour une réaction plus ferme de la Ligue arabe, mais sans succès.
Selon Nida’ Al Watan (13 février 2025), cette absence d’unité arabe affaiblit considérablement la position du Liban. Alors que dans les années 1970-1980, la cause palestinienne et la lutte contre Israël étaient des priorités pour le monde arabe, les intérêts économiques et les dynamiques régionales ont depuis pris le dessus.
Le seul soutien fort dont bénéficie le Liban vient de l’Iran, qui soutient directement le Hezbollah. Cependant, ce soutien est perçu comme un facteur de déstabilisation par plusieurs acteurs internationaux, ce qui complique davantage la situation diplomatique de Beyrouth.
Un risque de marginalisation du Liban sur la scène internationale ?
Si la communauté internationale ne réagit pas de manière plus ferme à la présence prolongée d’Israël au Liban, Beyrouth pourrait se retrouver dans une position encore plus fragile sur le plan diplomatique.
Selon Ad Diyar (13 février 2025), le principal danger est que le conflit libanais ne devienne plus une priorité pour les grandes puissances, qui sont déjà focalisées sur d’autres crises, comme la guerre en Ukraine ou les tensions en mer de Chine méridionale.
Cette marginalisation progressive pourrait :
- Réduire les chances d’un règlement rapide de la situation au sud du Liban.
- Renforcer la dépendance du Liban vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah, ce qui compliquerait encore plus ses relations avec l’Occident.
- Permettre à Israël de normaliser sa présence militaire, créant une nouvelle zone de tensions permanentesdans la région.