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Israël prolonge sa présence militaire au Liban : jusqu’où ira l’occupation ?

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Israël et la prolongation de sa présence militaire

Depuis la fin de la guerre de 2006 et la mise en place de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, Israël est censé avoir retiré toutes ses troupes du territoire libanais. Toutefois, plusieurs zones du Sud-Liban restent sous occupation partielle, ce qui alimente les tensions entre Tel-Aviv, le gouvernement libanais et le Hezbollah. Les autorités israéliennes justifient ce maintien militaire par des impératifs sécuritaires, notamment la nécessité de prévenir une montée en puissance du Hezbollah le long de la frontière​.

D’après des sources militaires israéliennes citées par Al Akhbar (08/02/2025)l’armée israélienne considère que la présence de ses troupes dans certaines zones stratégiques est essentielle pour éviter que le Hezbollah ne prenne le contrôle total du Sud-Liban. Selon ces mêmes sources, Israël refuse de donner des garanties précises sur un retrait prochain, expliquant que la situation reste trop instable pour abandonner certaines positions clés. Cette posture entre directement en contradiction avec la résolution 1701, qui stipule que les forces armées libanaises doivent assurer la sécurité de la région, avec le soutien de la FINUL (Forces intérimaires des Nations unies au Liban)​.

Dans un discours récent, le Premier ministre israélien a défendu cette présence militaire, affirmant que « tant que la menace du Hezbollah persiste, Israël se réserve le droit d’assurer sa sécurité par tous les moyens nécessaires ». Cette déclaration a immédiatement suscité des critiques à Beyrouth, où le gouvernement libanais considère que ces propos confirment une stratégie israélienne visant à maintenir une occupation déguisée du Sud-Liban​.

La prolongation de cette présence militaire a également des répercussions humanitaires et économiquesDes milliers d’habitants des villages proches de la zone frontalière sont empêchés de retourner chez eux, tandis que les infrastructures restent en grande partie détruites depuis la guerre de 2006. L’armée israélienne empêche régulièrement des agriculteurs libanais d’accéder à leurs terres, ce qui provoque des tensions locales et des manifestations dans les régions concernées​.

Tensions accrues et dénonciations libanaises

Face au maintien prolongé de l’occupation israélienne au Sud-Liban, les autorités libanaises ont multiplié les dénonciations, considérant cette situation comme une violation flagrante de la souveraineté nationale et du droit internationalLe président Joseph Aoun a récemment réaffirmé que la stabilité de la région dépendait d’un retrait total des forces israéliennes, exhortant la communauté internationale à faire pression sur Tel-Aviv pour qu’il respecte la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU​.

Dans une déclaration officielle, le gouvernement libanais a dénoncé un « double standard » dans l’application des résolutions onusiennes, accusant Israël de se soustraire à ses obligations avec la complicité de certaines puissances occidentales. Selon Al 3arabi Al Jadid (08/02/2025)Beyrouth a adressé une lettre aux Nations unies pour réclamer une action urgente, arguant que « toute prolongation de cette occupation déguisée risque d’alimenter une nouvelle flambée de tensions dans la région »​.

Le Hezbollah, principal acteur militaire du Sud-Liban, a lui aussi réagi vivement à cette situation, qualifiant la présence israélienne de « provocation permanente » et menaçant de reprendre les hostilités si Israël ne respecte pas ses engagements de retrait. Selon Al Quds (08/02/2025)le parti chiite a intensifié ses patrouilles et ses opérations de surveillance à la frontière, envoyant un signal clair à Israël et à la communauté internationale. Cette montée en puissance militaire du Hezbollah a renforcé les craintes d’une possible escalade, en particulier alors que les tensions restent vives après les derniers affrontements de décembre 2024​.

La population locale, particulièrement affectée par cette situation, a organisé plusieurs manifestations pour protester contre l’occupation israélienne et réclamer un retour des civils dans les villages toujours soumis aux restrictions militaires israéliennesDes agriculteurs du Sud-Liban ont rapporté être empêchés d’accéder à leurs terres, tandis que des familles déplacées depuis 2006 continuent d’attendre une solution durable​.

L’ONU et la communauté internationale face à l’impasse

Alors que le Liban appelle à une intervention de l’ONU pour contraindre Israël à respecter la résolution 1701, la réponse de la communauté internationale reste prudente et inefficaceLes Nations unies ont réitéré leur engagement en faveur du retrait israélien, mais aucun mécanisme coercitif n’a été mis en place pour imposer cette décision​.

Dans un communiqué officiel, l’ONU a déclaré que « le respect de la résolution 1701 est essentiel pour la stabilité du Liban et de la région », tout en déplorant l’absence de progrès concrets sur le terrainLa FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), chargée de surveiller la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, a rapporté plusieurs violations israéliennes des engagements pris. Toutefois, aucune sanction n’a été annoncée contre Israël, ce qui alimente le sentiment d’impunité dénoncé par les responsables libanais​.

La France et l’Union européenne ont adopté une position plus ferme, appelant Israël à respecter ses engagements et à éviter toute nouvelle escalade. Paris, en particulier, a intensifié ses contacts avec Tel-Aviv, plaidant pour une solution diplomatique qui garantirait un retrait progressif des forces israéliennes. Cependant, la réalité du terrain montre peu de volonté de la part d’Israël d’accéder à ces demandes, ce qui fragilise les efforts diplomatiques occidentaux​.

Cette impasse met en lumière les limites de l’influence internationale dans la gestion du conflit. Alors que le Liban réclame une application stricte du droit international, la puissance militaire et diplomatique d’Israël lui permet de contourner les pressions internationales sans conséquences majeures. Certains analystes estiment que seule une pression conjointe des grandes puissances pourrait contraindre Israël à revoir sa politique, mais un consensus en ce sens reste encore hors de portée​.

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Newsdesk Libnanews
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