La procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun, aurait obtenu la coopération de plusieurs banques libanaises dans le cadre de son enquête concernant le transfert illégal de fonds à l’étranger dont sont soupçonnés des dirigeants de banques, actionnaires de banque, hommes d’affaire et politiciens. Pour rappel, plus de 5 milliards de dollars auraient été ainsi transférés illégalement dans la foulée de l’instauration d’un contrôle informel des capitaux en novembre 2020, rien que pour la moitié de l’année 2020.

La magistrate tenterait ainsi d’obtenir le retour de 4 milliards de dollars.

“Ces fonds ont été retirés en dollars frais de la banque centrale et ont été retournés en dollars bancaires (lollars) dont la valeur était équivalente à 1/5 du taux de change du marché noir, indique le quotidien Al Akbhar.

Selon des informations obtenues par des sources proches de Libnanews, une holding actionnaire d’une banque libanaise aurait ainsi transféré une somme de 45 millions de dollar au Liban, échangée en livre libanaise au marché noir à 12 000 LL/USD à l’époque et racheté des dollars au taux officiel de 1507 LL/USD avant de les retransférer illégalement à l’étranger. Elle aurait ainsi fait une importante plus value.

Si la BLOM Bank, Creditbank et Saradar Bank ont accepté de coopérerez avec la juge Ghada Aoun et de lever le secret bancaire de plusieurs comptes pour faciliter son enquête sur le transfert illégal présumé de fonds, d’autres banques comme la Banque Audi et leurs dirigeants ont été inculpés pour entrave à la justice. Une demande similaire de levée du secret bancaire des dirigeants de banque et des membres des conseils d’administrations de 15 établissements a également été demandée.

Selon le quotidien Al Akhbar, Le 11 novembre 2009, la banque centrale avait accepté d’accorder aux banques une grande quantité de dollars à condition qu’elles soient utilisées exclusivement au Liban et avec un taux d’intérêt qui atteignait 20 %. Il s’est avéré plus tard que 15 banques ont retiré ces fonds, estimés à 8,3 milliards de dollars, entre novembre 2019 et mars 2020. (…) Les banques ont renvoyé les fonds à la banque centrale par le biais de leur liquidité lollar et ont envoyé environ 4 milliards de dollars à l’étranger pour couvrir les engagements envers les banques correspondantes et les transferts au profit de personnalités locales influentes, des membres des conseils d’administration de ces banques et de certains déposants de haut niveau, indique le quotidien.

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