L’héritage de l’Accord de Taëf
Lors d’une intervention récente, le président Joseph Aoun a réaffirmé son attachement à l’Accord de Taëf, signé en 1989 pour mettre fin à la guerre civile libanaise. Selon Al Liwa’ (15 janvier 2025), Joseph Aoun a déclaré : « L’Accord de Taëf est notre boussole, il doit guider nos actions pour construire un Liban stable et unifié ». Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par des divisions politiques et confessionnelles croissantes, ravivant les débats sur la pertinence de cet accord.
Une boussole pour la réconciliation nationale
Joseph Aoun considère que l’Accord de Taëf reste un cadre essentiel pour garantir l’équilibre confessionnel et promouvoir une gouvernance inclusive. Cependant, il insiste sur la nécessité d’une application complète des dispositions prévues, notamment en matière de décentralisation et de renforcement de l’État.
Les limites de l’application de l’Accord
Des réformes inachevées
Plus de trois décennies après sa signature, l’Accord de Taëf n’a été que partiellement appliqué. Selon Ad Diyar (15 janvier 2025), les dispositions relatives au désarmement des milices et à la décentralisation administrative restent largement ignorées. Cette situation a contribué à l’émergence de tensions communautaires et à une gouvernance fragmentée.
Le désarmement : un défi toujours présent
Le maintien des armes par certaines factions, notamment le Hezbollah, est un point central de contention. Selon Al Akhbar (15 janvier 2025), Joseph Aoun a souligné que « la souveraineté de l’État ne peut être restaurée sans un désarmement total, conformément aux termes de l’Accord de Taëf ». Cependant, ce sujet demeure sensible et alimente les tensions internes et régionales.
Les perspectives pour revitaliser l’Accord
Un dialogue inclusif
Joseph Aoun appelle à un dialogue national pour surmonter les blocages actuels. Il propose la création d’une commission multipartite chargée de réévaluer les dispositions de l’Accord de Taëf et de formuler des recommandations pour leur mise en œuvre. Selon Nida’ Al Watan (15 janvier 2025), cette initiative vise à rétablir la confiance entre les différentes communautés et à renforcer les institutions étatiques.
La décentralisation comme priorité
La décentralisation est l’un des piliers de l’Accord de Taëf qui pourrait apporter des solutions concrètes aux défis économiques et sociaux du Liban. Joseph Aoun plaide pour une redistribution des ressources et des pouvoirs vers les municipalités, leur permettant ainsi de répondre efficacement aux besoins locaux. Selon Al Quds (15 janvier 2025), « une véritable décentralisation pourrait réduire les disparités régionales et améliorer la transparence dans la gestion publique ».
Les obstacles à surmonter
La polarisation politique
L’un des principaux défis pour revitaliser l’Accord de Taëf est la polarisation extrême entre les blocs politiques. Selon Al Joumhouriyat (15 janvier 2025), les divisions confessionnelles et les rivalités partisanes entravent tout consensus, rendant difficile l’adoption de réformes majeures.
Les pressions extérieures
Les ingérences étrangères, notamment de l’Iran et de l’Arabie Saoudite, compliquent davantage le processus de réconciliation. Ces puissances soutiennent différentes factions libanaises, ce qui alimente les tensions internes et ralentit la mise en œuvre des réformes.