dimanche, mai 18, 2025

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Nawaf Salam : combattre la corruption systémique au Liban

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La corruption comme obstacle à la gouvernance
Lors de son discours récent, Nawaf Salam a vivement dénoncé la corruption qui gangrène le système libanais. Selon Al Joumhouriyat (15 janvier 2025), Salam a déclaré : « Le Liban est pris en otage par un réseau de corruption systémique qui détruit l’État et bloque tout progrès ». Cette affirmation reflète le désespoir de nombreux Libanais face à une gouvernance marquée par des détournements de fonds publics, des nominations clientélistes et une inefficacité institutionnelle. Salam pointe particulièrement l’absence de mécanismes de reddition des comptes, qui permet aux acteurs corrompus de prospérer sans crainte de sanctions.
Une menace pour l’économie et la société
La corruption systémique a des répercussions directes sur l’économie libanaise, déjà fragilisée par des années de mauvaise gestion et de crises politiques. Selon Al Akhbar (15 janvier 2025), les détournements de fonds publics représentent chaque année plus de 3 milliards de dollars, soit environ 5 % du PIB libanais. Ce phénomène alimente également une méfiance généralisée envers les institutions publiques, freinant les investissements étrangers et les efforts de reconstruction.

Les secteurs les plus touchés

Les services publics en crise
Les secteurs stratégiques tels que l’électricité, l’eau et les infrastructures sont parmi les plus affectés. Selon Nida’ Al Watan (15 janvier 2025), la mauvaise gestion du secteur de l’électricité a coûté à l’État plus de 40 milliards de dollars depuis 1990, soit près de la moitié de la dette publique. Le ministère de l’Énergie est particulièrement critiqué pour ses pratiques opaques et l’attribution de contrats à des entreprises proches des figures politiques influentes. La gestion de l’électricité, par exemple, coûte des milliards de dollars à l’État sans offrir une couverture fiable à la population.
La justice paralysée
Le système judiciaire, censé être le garant de l’État de droit, est également miné par des pratiques corruptives. Selon Transparency International, le Liban se classe au 154ᵉ rang sur 180 pays dans l’Indice de perception de la corruption 2024, ce qui reflète l’ampleur des problèmes dans les institutions publiques. Des nominations basées sur l’appartenance politique plutôt que sur le mérite compromettent son indépendance. Nawaf Salam a souligné la nécessité d’un renforcement des institutions judiciaires pour rétablir la confiance des citoyens et instaurer une véritable culture de la responsabilité.

Origines de la corruption systémique au Liban

Un héritage du confessionnalisme politique
La corruption systémique au Liban trouve ses racines dans le système confessionnel instauré par le Pacte National de 1943. Ce système répartit les postes-clés entre les communautés religieuses, favorisant le clientélisme et les nominations basées sur l’appartenance communautaire plutôt que sur la compétence. Cette répartition confessionnelle a permis la consolidation de réseaux d’influence, où les dirigeants politiques utilisent les ressources de l’État pour récompenser leurs partisans et maintenir leur pouvoir.
Les effets de la guerre civile
La guerre civile libanaise (1975-1990) a aggravé ce phénomène en affaiblissant les institutions publiques. Les milices qui dominaient la scène durant le conflit ont transformé leurs structures militaires en réseaux politiques et économiques, consolidant leur contrôle sur des secteurs-clés de l’économie. Selon Ad Diyar (15 janvier 2025), « ces milices ont intégré les rouages de l’État après la guerre, institutionnalisant la corruption à un niveau systémique ».

Exemples récents de corruption

Scandales liés à l’électricité
Le secteur de l’électricité est emblématique de la mauvaise gestion et des détournements de fonds au Liban. Depuis des années, l’État subventionne des entreprises privées pour importer du carburant destiné à la production électrique. Cependant, des enquêtes ont révélé que plus de 30 % de ces fonds, soit environ 1,2 milliard de dollars par an, étaient détournés, laissant des millions de Libanais sans électricité fiable.
Subventions et pénuries
Un autre scandale majeur concerne les subventions sur les produits de première nécessité. En 2022, environ 250 millions de dollars de subventions sur le carburant ont été détournés vers des réseaux de contrebande, privant le marché local de ressources essentielles. Selon Al Quds (15 janvier 2025), « plusieurs millions de dollars de subventions ont disparu sans laisser de traces, exacerbant la crise humanitaire ».

Les conditions pour débloquer l’aide internationale

Transparence et réformes structurelles
Les institutions financières internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, ont conditionné leur aide à la mise en place de réformes structurelles. Parmi ces réformes figurent :

  • La réduction des subventions inefficaces, notamment dans les secteurs de l’énergie et des produits de base.
  • La réforme du secteur bancaire, incluant une meilleure gouvernance et des mécanismes de transparence pour restaurer la confiance.
  • L’établissement d’une commission indépendante de lutte contre la corruption.

Un soutien conditionnel mais vital
Selon Al Joumhouriyat (15 janvier 2025), le FMI insiste également sur la nécessité d’adopter des lois garantissant une gestion rigoureuse des finances publiques et une plus grande indépendance des organes de contrôle. Sans ces réformes, les aides resteront gelées, aggravant la situation économique et sociale du pays.

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Newsdesk Libnanews
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