dimanche, avril 27, 2025

Les derniers articles

Articles liés

Le Hezbollah remet la majorité de ses positions militaires au sud du Litani à l’armée libanaise​

- Advertisement -

La transition des positions militaires : un tournant stratégique pour le Liban

Le Hezbollah, mouvement chiite armé et influent au Liban, a franchi une étape significative dans le cadre du cessez-le-feu conclu avec Israël. D’après une source proche du groupe, environ 190 des 265 positions militaires identifiées au sud du fleuve Litani ont été remises à l’armée libanaise. Ce développement s’inscrit dans la mise en œuvre progressive des termes du cessez-le-feu du 27 novembre, qui avait mis fin à plus d’un an de conflit intense.

Ce cessez-le-feu, en vigueur depuis l’automne 2024, impose que seules deux forces puissent opérer dans la région méridionale du Liban : la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) et l’armée nationale libanaise. L’objectif est clair : stabiliser la région frontalière et éloigner les risques d’escalade avec Israël, alors que les tensions ont longtemps persisté malgré les engagements diplomatiques.

La remise des positions militaires représente ainsi une avancée majeure dans le processus de désescalade, et pourrait redessiner les équilibres sécuritaires du sud du pays. Cette opération est d’autant plus symbolique qu’elle concerne une zone historiquement sensible, située à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Le contexte du cessez-le-feu du 27 novembre 2024

Ce cessez-le-feu est intervenu après plus d’une année de combats entre le Hezbollah et Israël. Deux mois d’affrontements intenses avaient précédé la signature de l’accord, marqués par des échanges de tirs quasi quotidiens et des incursions de part et d’autre de la frontière.

La résolution adoptée prévoyait notamment que le Hezbollah démantèle l’ensemble de ses infrastructures militaires au sud du Litani. Le mouvement devait également redéployer ses combattants vers le nord de ce fleuve stratégique, établissant ainsi une zone tampon destinée à limiter les risques d’incidents frontaliers.

Israël, de son côté, était censé retirer ses troupes du Liban avant le 18 février 2025. Toutefois, après avoir manqué un premier délai fixé à janvier, l’État hébreu maintient encore aujourd’hui une présence militaire dans cinq emplacements jugés stratégiques par ses autorités. Cette situation complique la pleine application du cessez-le-feu et alimente les critiques internationales.

Une remise progressive des sites militaires

La source proche du Hezbollah, ayant requis l’anonymat, a confirmé que sur les 265 positions recensées par les observateurs, environ 190 ont déjà été transférées à l’armée libanaise. Ce chiffre témoigne d’une volonté réelle du mouvement de respecter ses engagements, bien que certaines positions restent encore sous son contrôle direct.

Ce processus progressif illustre les difficultés d’une transition ordonnée dans un contexte aussi volatil. Les autorités libanaises, appuyées par les forces de la FINUL, travaillent à sécuriser les zones reprises et à établir une présence militaire étatique stable dans ces territoires longtemps dominés par le Hezbollah.

Il est à noter que ce transfert s’inscrit dans une dynamique plus large de restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais, conformément aux résolutions internationales adoptées précédemment.

Les appels au désarmement se multiplient

Dans un discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise (1975-1990), le président Joseph Aoun a renouvelé son appel en faveur du désarmement du Hezbollah. S’exprimant avec fermeté, il a rappelé que l’usage des armes en dehors du cadre de l’État constituait une menace directe pour l’intégrité du Liban.

Selon ses mots : « Parce que nous croyons tous unanimement que le port d’armes hors de l’autorité de l’État met en péril les intérêts du Liban, il est temps de déclarer : ‘Le Liban ne peut être protégé que par l’État, l’armée et les forces de sécurité.’ »

Cette déclaration reflète un consensus croissant au sein de la classe politique libanaise, soucieuse de restaurer la primauté des institutions étatiques sur les forces paramilitaires.

La pression américaine s’intensifie

La communauté internationale, et plus particulièrement les États-Unis, accentue également ses pressions sur le gouvernement libanais pour accélérer le désarmement du Hezbollah. La semaine dernière, Morgan Ortagus, sous-émissaire spéciale américaine pour le Moyen-Orient, a abordé ce sujet lors de ses entretiens avec les hauts responsables libanais.

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision libanaise LBCI, elle a déclaré sans ambiguïté : « Nous continuons de faire pression sur ce gouvernement pour qu’il remplisse pleinement les conditions de cessation des hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices. »

Elle a également insisté sur l’urgence de la situation, affirmant que cette opération devait être menée « dès que possible ». Cette déclaration s’inscrit dans la politique constante de Washington, qui considère le Hezbollah comme un obstacle majeur à la stabilité du Liban et de la région.

Une commission de suivi internationale mobilisée

Il est important de rappeler que les États-Unis président le comité chargé de superviser l’application du cessez-le-feu. Ce comité réunit également la France et d’autres partenaires internationaux impliqués dans la stabilisation du Liban.

Cette instance joue un rôle crucial dans le suivi des engagements pris par les différentes parties, et dans la résolution des différends persistants concernant les zones encore contestées. Le maintien de la pression diplomatique vise à garantir que le processus engagé aboutira à une normalisation durable de la situation sécuritaire au sud du Liban.

Les séquelles du conflit et l’affaiblissement du Hezbollah

Le conflit qui a opposé le Hezbollah à Israël s’est aggravé après l’attaque perpétrée en octobre 2023 par des militants du Hamas à partir de la bande de Gaza. En solidarité avec les Palestiniens, le Hezbollah a alors multiplié les tirs en direction du nord d’Israël, provoquant une escalade rapide.

Ces mois d’échanges de tirs ont culminé en septembre 2024 avec un affrontement généralisé qui a laissé le Hezbollah considérablement affaibli, tant sur le plan militaire que logistique.

Selon les autorités libanaises, les hostilités ont causé la mort de plus de 4 000 personnes, un bilan lourd qui pèse encore sur le pays et alimente la volonté collective d’éviter une nouvelle flambée de violence.

Une souveraineté nationale en construction

Le transfert des positions militaires du Hezbollah à l’armée libanaise constitue une avancée significative vers la restauration de la souveraineté nationale. Ce processus, s’il aboutit pleinement, renforcera le rôle de l’État comme garant de la sécurité et de l’intégrité du territoire libanais.

Cette évolution est également un signal fort adressé à la communauté internationale, témoignant de la capacité du Liban à reprendre le contrôle de ses affaires sécuritaires, malgré les défis internes et les pressions extérieures.

La situation reste néanmoins fragile. Le retrait complet du Hezbollah au nord du Litani, le désarmement effectif de ses combattants, ainsi que le départ des dernières troupes israéliennes encore présentes sur le sol libanais seront déterminants pour consolider les progrès réalisés jusqu’à présent.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A lire aussi