Alors que des contacts auraient été entrepris afin de lui trouver un successeur, le premier ministre Naijb Mikati aurait convoqué le gouverneur de la Banque du Liban à assister au conseil des ministres qui devrait se tenir mercredi prochain. Cependant, le chef de l’état, le Général Michel Aoun aurait estimé qu’il était malvenu pour Riad Salamé de se présenter devant les ministres alors qu’il fait l’objet d’une inculpation pour détournement de fonds lors d’un entretien avec Najib Mikati qui s’est déroulé hier au Palais Présidentiel de Baabda.

Par ailleurs, les ministres liés à la Présidence de la République ainsi que ceux du Hezbollah pourraient à leur tour annoncer leur boycott de ce conseil des ministres, annonce le quotidien Nidaa al Watan, estimant que cette invitation revient à légitimiser Riad Salamé.

Pour rappel, le premier ministre avait invité Riad Salamé en raison des pénuries de carburants suite à une décision de la Banque du Liban limitant l’injection de devises nécessaires à l’achat de cette matière première.

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  1. Un mal qui répand la terreur,
    Mal que le Ciel en sa fureur
    Inventa pour punir les crimes de la terre[n. 1],
    La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
    Capable d’enrichir en un jour l’Achéron[n. 2],
    Faisait aux animaux la guerre.
    Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
    On n’en voyait point d’occupés
    À chercher le soutien d’une mourante vie[n. 3] ;
    Nul mets n’excitait leur envie ;
    Ni loups ni renards n’épiaient
    La douce et l’innocente proie.
    Les tourterelles se fuyaient :
    Plus d’amour, partant[n. 4] plus de joie.
    Le Lion tint conseil, et dit : « Mes chers amis,
    Je crois que le Ciel a permis
    Pour nos péchés cette infortune ;
    Que le plus coupable de nous
    Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
    Peut-être il obtiendra la guérison commune.
    L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents[n. 5]
    On fait de pareils dévouements[n. 6] :
    Ne nous flattons[n. 7] donc point ; voyons sans indulgence
    L’état de notre conscience.
    Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
    J’ai dévoré force moutons.
    Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense[n. 8] ;
    Même il m’est arrivé quelquefois de manger
    Le berger.
    Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
    Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
    Car on doit souhaiter selon toute justice
    Que le plus coupable périsse.
    – Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon roi ;
    Vos scrupules font voir trop de délicatesse.
    Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce.
    Est-ce un péché ? Non non. Vous leur fîtes, Seigneur,
    En les croquant beaucoup d’honneur;
    Et quant au berger, l’on peut dire
    Qu’il était digne de tous maux,
    Étant de ces gens-là qui sur les animaux
    Se font un chimérique empire. »
    Ainsi dit le Renard ; et flatteurs d’applaudir.
    On n’osa trop approfondir
    Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
    Les moins pardonnables offenses.
    Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins[n. 9],
    Au dire de chacun, étaient de petits saints.
    L’Âne vint à son tour, et dit : « J’ai souvenance
    Qu’en un pré de moines passant,
    La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
    Quelque diable aussi me poussant,
    Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
    Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. »
    À ces mots, on cria haro[n. 10] sur le baudet.
    Un Loup, quelque peu clerc[n. 11], prouva par sa harangue
    Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
    Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
    Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
    Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
    Rien que la mort n’était capable
    D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
    Selon que vous serez puissant ou misérable,
    Les jugements de cour[n. 12] vous rendront blanc ou noir.
    JEAN DELAFONTAINE

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