Les derniers articles

Articles liés

Le président Joseph Aoun confirme la confiscation continue des armes par l’armée au sud du Litani

- Advertisement -

Le chef de l’État a rappelé devant les représentants américains et militaires l’engagement de l’armée libanaise à désarmer toutes les milices au sud du Litani. Il plaide pour une réactivation du comité de surveillance afin d’intensifier la pression sur Israël.


La sécurité du Sud-Liban au cœur de la politique de souveraineté nationale

Depuis plusieurs mois, la frontière sud du Liban demeure le théâtre d’une forte instabilité. Les tensions avec Israël, les mouvements armés non étatiques présents dans la zone, et les incertitudes politiques internes complexifient la situation sécuritaire. Dans ce contexte, le président de la République, Joseph Aoun, a récemment affirmé la détermination de l’État à renforcer sa souveraineté, en s’appuyant sur deux leviers principaux : la confiscation des armes au sud du fleuve Litani par l’armée libanaise et la relance du comité international de surveillance du cessez-le-feu.

Recevant à Baabda le général américain Jasper Jevers, président sortant du comité de surveillance de la cessation des hostilités, accompagné de son successeur, le général Michael Lenny, et de l’ambassadrice américaine au Liban, Lisa Johnson, le président Aoun a martelé que la sécurité du Sud et le respect de la souveraineté libanaise passaient inévitablement par un contrôle total des armes sur l’ensemble du territoire national.


Une armée mobilisée pour désarmer toutes les factions

Le sud du Litani, zone prioritaire

Le président Aoun a rappelé que, conformément aux engagements de l’État et aux résolutions internationales en vigueur, l’armée libanaise poursuit avec constance sa mission de désarmement au sud du fleuve Litani. Cette zone stratégique, située à proximité immédiate de la frontière israélienne, est considérée comme sensible en raison de la présence persistante de groupes armés non étatiques, certains lourdement équipés.

Le chef de l’État a précisé que les forces armées libanaises mènent une politique systématique de confiscation des armes et munitions non autorisées. Cette stratégie vise à faire appliquer la légalité sur l’ensemble du territoire, à limiter les provocations susceptibles d’entraîner une escalade militaire, et à restaurer la confiance dans les institutions de défense du pays.

Des résultats visibles sur le terrain

Depuis la fin de l’année 2024, les opérations militaires se sont intensifiées dans la région. Selon les données officielles, plusieurs milliers de caches d’armes ont été démantelées. Les patrouilles de l’armée mènent quotidiennement des opérations de contrôle, de fouilles et de destruction de matériel militaire illicite.

Le président Aoun insiste sur le fait que cette mobilisation n’est pas dirigée contre une faction particulière, mais qu’elle s’inscrit dans une démarche d’unité nationale. Le message est clair : aucune milice, quelle que soit son appartenance, ne peut conserver un arsenal militaire hors du cadre étatique.


Le comité de surveillance, outil diplomatique et stratégique

Une instance clé à réactiver

Créé dans la foulée de l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin au conflit de 2006, le comité de surveillance de la cessation des hostilités regroupe des représentants militaires de plusieurs pays, dont les États-Unis, la France, et les contingents de la FINUL. Son objectif est double : surveiller le respect du cessez-le-feu entre le Liban et Israël, et servir de canal de communication et de médiation en cas d’incidents.

Le président Aoun, dans ses échanges avec les responsables américains, a insisté sur la nécessité de redynamiser ce comité. Il appelle à une reprise active de ses missions d’inspection, de documentation et d’alerte, afin de documenter les violations israéliennes et d’exercer une pression diplomatique renforcée sur Tel-Aviv.

Une réponse aux violations israéliennes

Dans son discours, le président libanais a dénoncé la persistance des attaques israéliennes sur le territoire national, qualifiées de provocations injustifiées. Il a notamment mentionné l’occupation continue de cinq collines au sud du pays, en violation du cessez-le-feu en vigueur. Ces positions stratégiques sont considérées comme illégalement occupées par Israël et doivent, selon le chef de l’État, faire l’objet d’un retrait immédiat.

En parallèle, Joseph Aoun demande que la question des prisonniers libanais encore détenus par Israël soit remise sur la table des négociations. Il souligne que le respect des droits des détenus constitue un préalable essentiel à toute avancée diplomatique durable.

Une situation régionale sous haute tension

Le Sud-Liban, foyer potentiel d’escalade

La situation à la frontière sud reste explosive. Les échanges de tirs, bien que sporadiques, témoignent de la fragilité du cessez-le-feu. La moindre altercation pourrait dégénérer en affrontement ouvert, avec des conséquences régionales graves. Le président Aoun met en garde contre toute tentative de provocation, qu’elle vienne d’un État étranger ou d’une faction armée libanaise.

Il appelle à une extrême vigilance, mais aussi à la retenue. Il insiste sur le rôle que doit jouer la diplomatie multilatérale pour contenir les tensions, rétablir la communication entre les parties, et désamorcer les conflits par des mécanismes de médiation.

Une conjoncture politique délicate

Le contexte intérieur libanais complique encore la donne. La crise économique persistante, les tensions confessionnelles latentes et l’effritement de la confiance dans les institutions politiques rendent toute action gouvernementale plus difficile. Dans ce climat tendu, l’action de l’armée est perçue par une majorité de la population comme un facteur de stabilité.

Le président Aoun a tenu à rappeler que sa stratégie de désarmement n’est pas un acte de défi envers une communauté, mais une exigence républicaine partagée. Il appelle à l’unité nationale et à la coopération de tous les acteurs pour garantir la paix durable.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.