Ce 3 septembre 2024, le ministre des Déplacés, Issam Charafeddine, a tenu une conférence de presse marquante en présence de figures clés telles que le général George Jasser, représentant du « Groupe des Militaires pour la Récupération des Dépôts », et Samer Bastani, expert international en lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. Cet événement a rassemblé également plusieurs directeurs de ministères, présidents d’associations de déposants, et des représentants de la société civile.
Une Déclaration Accusatrice Contre les Banques Libanaises
Dès le début de la conférence, Samer Bastani a exprimé sa gratitude envers le ministre Charafeddine pour avoir organisé cet événement crucial. Il a sévèrement critiqué le récent communiqué de l’Association des Banques du Liban, le qualifiant de « harcèlement » et de « tentative de déformation des faits. » Dans une déclaration forte, il a dénoncé les banques en ces termes : « Qui êtes-vous pour accuser, alors que vous êtes vous-mêmes accusés de commettre la plus grande fraude de l’histoire, celle de voler les économies des citoyens sans respecter les accords internationaux ? »
Bastani a également salué l’engagement indéfectible du ministre Charafeddine aux côtés des déposants, déclarant que cette cause était devenue une priorité absolue pour le ministre, tant au sein du gouvernement qu’à l’extérieur. Il a remercié toutes les associations de déposants pour leurs efforts constants en faveur de la justice.
Le Cri du Cœur des Militaires Déposants
Le général George Jasser a pris la parole pour exprimer la frustration des militaires déposants, qui se retrouvent désormais à manifester devant les institutions qu’ils ont jadis protégées avec courage et dévouement. « Nous avons juré de défendre la sécurité du peuple, de l’État et des institutions, et nous avons honoré ce serment sur les champs de bataille, » a-t-il déclaré. Jasser a souligné l’importance de l’unité parmi les déposants, affirmant que leur cause n’était pas seulement celle d’un groupe, mais bien une cause nationale.
Il a ensuite énoncé une série de demandes essentielles, notamment la hausse du plafond des retraits mensuels à 1000 dollars par déposant, sans distinction entre les types de dépôts, et la libération du taux de change du dollar pour aligner les retraits sur le taux du marché libre. Ces mesures visent à alléger la pression financière sur les déposants, dont beaucoup sont des retraités militaires et des fonctionnaires.
L’Engagement du Ministre Charafeddine
Le ministre Issam Charafeddine a conclu la conférence en rappelant que la question des dépôts bloqués est une priorité nationale. Il a insisté sur le fait que les déposants sont des citoyens ordinaires, confrontés à des besoins urgents tels que la nourriture, les soins médicaux et l’éducation de leurs enfants. Le ministre a souligné l’importance de ces revendications immédiates, qui concernent environ 500 000 déposants et leurs familles, affectant ainsi une grande partie de la population libanaise.
Charafeddine a réitéré son engagement à poursuivre la lutte aux côtés des déposants, en utilisant tous les moyens possibles, y compris les actions judiciaires et les manifestations publiques. Il a également fait état des discussions récentes avec le gouverneur par intérim de la Banque centrale du Liban et le ministre des Finances, où il a proposé des solutions pratiques pour résoudre la crise des dépôts.
Le Réveil des Déposants et l’Appel à la Justice
Le même jour, la « Commission Nationale pour le Signalement du Génocide Financier », composée d’experts et d’avocats, a déposé une plainte officielle auprès du procureur général, accusant les banques libanaises et leurs complices de faillite frauduleuse. La plainte, soutenue par des preuves détaillées, exige que les banques soient tenues responsables de la disparition de 40 milliards de dollars, transférés à l’étranger dans des conditions suspectes avant et après la crise bancaire de 2019.
Cette action judiciaire reflète la détermination des déposants à obtenir justice face à ce qu’ils considèrent comme une « crise fabriquée » par des intérêts puissants au détriment du peuple libanais. La Commission a demandé la restitution des fonds détournés et la saisie des biens des administrateurs de banques impliqués dans ces pratiques illégales.