Plusieurs experts étrangers estiment les réserves monétaires nettes du Liban déjà ou en voie d’épuisement dans les mois à venir, alors que 2 importantes émissions obligataires arrivent à maturité en mars et en avril prochain, cela pour un montant total de 2.1 milliards de dollars.

Ils estiment intenable le maintien de la parité de la livre libanaise et le paiement de ces obligations arrivées à terme. D’autres pensent, en l’absence de chiffres officiels, que les réserves monétaires nettes sont déjà déficitaires.

Ainsi, si la banque centrale détenait 31.5 milliards de dollars de réserves brutes fin décembre, certaines études publiées par Morgan Stanley estiment que les réserves nettes seraient négatives de 11.5 milliards de dollars mais ce chiffre reste une estimation

Les estimations des réserves utilisables de la BDL (Banque du Liban) étaient très variées, étant donné le lien complexe entre BDL et les banques nationales
Morgan Stanley

Oxford Economics estime que le déficit est encore plus conséquent, notant que les banques libanaises auraient déposé 67 milliards de dollars auprès de la Banque du Liban.

Pour réduire ce déficit, certains responsables avaient évoqué la mise en hypothèque possible des réserves en or de la Banque Centrale. Cependant, une telle mesure serait tributaire d’un vote par la majorité des 2/3 des parlementaires au Liban et les sommes récoltées seraient rapidement épuisées, le service de la dette publique atteignant 4.4 milliards de dollars en 2020, en raison des forts taux d’intérêts.

Jusqu’au début de l’année, les rentrées des capitaux étaient supérieures aux sorties, mitigeant les conséquences. Depuis, le contrôle des capitaux imposé par la Banque du Liban a permis également d’épargner au système bancaire et à la BDL un effondrement rapide de ses réserves.

Cependant, la Banque du Liban doit désormais également assumer, depuis l’adoption de la circulaire 530, une partie des dépenses liées à l’importation des marchandises de première nécessité, comme le blé, le pétrole ou encore les médicaments, à hauteur d’un milliard de dollars par mois, ce qui pourrait amener à l’épuisement des réserves brutes d’ici septembre prochain.

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