À J-2 des élections législatives, toujours pas l’ombre d’un programme mais les insultes, elles pleuvent. À croire qu’invectiver son adversaire par des noms d’oiseaux soit l’apanage des “grandes plumes” de ce pays.

Cependant, la meilleure stratégie est de répondre par des arguments à ces insultes, il ne s’abaisserait pas à répondre. Faire circuler des informations diffamatoires est bien facile, dans un pays où l’on prête l’oreille à bien des mensonges déjà hors calendrier électoral, surtout que la Justice, elle, prend son temps. Hier encore, un journaliste a été condamné à une amende pour des mensonges diffusés lors d’une émission de télévision… 3 ans après les faits, alors que le mal lui, perdure à ce moment-là. Il aurait fallu que Justice se fasse plus tôt. Aucun candidat n’évoque d’ailleurs l’accélération du travail de notre système judiciaire qui en aurait bien besoin.

À ce propos, on aimerait plutôt entendre des solutions, entendre la formulation d’un programme social et économique, on aimerait entendre parler d’avenir et non de ressasser des histoires du passé dont ils ne sont souvent que les héritiers par filiation, un passé peu glorieux fait des larmes et du sang de nos aïeux et dont on a l’impression qu’aujourd’hui, on cherche à nous faire encore verser.

À fur et à mesure que le moment fatidique avance, que l’échéance électorale arrive, la tension monte, heureusement, la plupart du temps, non pas dans la rue comme cela était auparavant le cas, mais sur les réseaux sociaux.

Alors on balance, un tel a dit ceci, ou cela, on traite les candidats de la société civile d’œuvrer pour un tel ou un tel en réalité, on accuse un candidat dont le passé ne souffre d’aucune dispute d’être allié avec un démon quitte peut-être à le dénigrer avec des documents sortis d’on ne sait d’où, on affabule son adversaire d’un nom bien peu glorieux pour l’amoindrir et l’affaiblir. Toujours sans preuve concrète. De la médisance pour pallier à un manque d’argument sur le fond et tenter de convaincre que l’autre est le mal incarné.

Mais ce genre de manœuvre aboutit la plupart du temps au contraire, parce que les électeurs ne sont plus dupes. Ce n’est pas en agissant ainsi, en décrédibilisant son adversaire avec ce genre de propos qu’on se grandit également. On contraire, on se ra-petit parce qu’on apparait ainsi comme devant recourir à de tels armes électorales faute de mieux.

« Qui ne réfléchit pas et méprise l’ennemi sera vaincu.» Sun Tzu, L’art de la guerre

En abaissant son adversaire en essayant de l’humilier, on fini également par le sous-estimer et à perdre les batailles.
Il faut au contraire se mettre à sa place, penser comme lui pour connaitre et comprendre ses forces. Mais faire ce travail c’est prendre le risque d’en sortir avec des convictions différentes et finir par accepter qu’il ait raison.

Il y va également du fairplay et aussi de la véritable noblesse de la politique qui est celle de respecter son adversaire.
Le respecter, c’est aussi finir par le comprendre et cela est une porte pour le dialogue et à trouver des solutions bien éloignées de la violence gratuite, c’est accepter une vision ou une expérience différente et donc des conclusions et des solutions peut-être plus à même de résoudre nos problèmes.

Ces personnes apparaissent donc comme les véritables perdants. Ils perdent leurs nerfs et seront jugés inaptes à un mandat qui réclame le calme et le travail acharné à la vue de la situation exécrable dans laquelle les précédents locataires de la Place de l’Étoile ont laissé notre Liban Il est certain alors que de nouveaux visages ou que l’expérience prouvée de ceux qui se sont acharnés à nous défendre en vérité lors des moments les plus noires de notre Histoire contemporaine dérangent cet establishement déjà en place.

Et bien qu’ils tremblent parce que ce ne sont pas ni la diffamation ni la calomnie qui décident d’une victoire.

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