Franchement naze la blague des saoudiens avec notre drapeau national en poisson d’avril. Pourtant, le Liban est un pays savament dessiné au crayon mine lors du traité de Sexe-Picon.

Je dis crayon mine en référence à la confusion qui régne sur les hameaux de chebaa que personne ne sait exactement à qui elles appartiennent et à la frontière avec la Syrie que personne ne veut retracer au feutre et qui a départagé un même peuple entre deux pays. Heureusement, le problème ne se pose plus maintenant que tous les cousins syriens ont débarqué chez nous.

Le peuple libanais est très diversifié, ce qui représente une richesse culturelle unique qui nous permet de trouver des raisons de nous entretuer tous les dix ans. C’est pourquoi on dit que le Liban est un message d’épée. Notre système politique est inspiré de la Chine des trois royaumes en 262. Nous pensons d’ailleurs évoluer en démocratie maintenant que nous avons trouvé un maronite fort. Il faut juste convaincre les chiites que c’est lui, le plus fort. Notre histoire est extrêmement riche et, si tu fais très vite, tu pourrais encore voir quelques vestiges avant que ne passe le bulldozer (ce qui ne nous empêche pas de nous moquer des talibans et autres daeshites). Nous sommes un peuple innovant et créateur. Dans le Guiness, nous avons deux entrées: la plus grande assiette de hommos et le plus grand serpent d’ordures de l’histoire de l’humanité. Le libanais est aussi un homme à principes même si les principes changent selon les intérêts de son chef de clan et de la politique de l’Iran, de l’Arabie Saoudite ou de je ne sais quel autre pays. La légende veut qu’au Liban tu puisses faire le ski et la plage le même jour. Ceux qui ont essayé, se sont cassé le bras parce que neige il n’y a pas et ont attrapé des allergies parce que ce n’est pas évident de choisir entre la méduse et le sac d’ordures flottant. Le Libanais rayonne à l’étranger. Dans le pays, il crève la dalle et se fait tabasser lorsqu’il s’arrête au feu rouge. Le Libanais est très attaché à sa terre, c’est pourquoi il ne la vend qu’au plus offrant, généralement toi ou d’autres aussi radicaux que toi.

Je comprends ta frustration M. le Saoudien. C’est méchant qu’on te tourne le dos comme des ingrats après tout ce que tu as fait pour nous (ton sarcastique, cqfd). Mais, ne t’en fais pas, ce ne sera que passager. Le Liban est aussi un pays de mercenaires qui se vendent et s’achètent et font la guerre des autres tous le temps. Ton tour reviendra…

Nasri Messarra

Nasri Messarra
Nasri Messarra est maître de conférences et docteur en gestion, spécialisé dans la communication et les stratégies du marketing viral sur Internet et sur les réseaux sociaux en ligne. Il joue le rôle de consultant auprès de plusieurs entreprises, organisations et individus (personal branding) depuis 1994.

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