Le 25 mars 2025, l’actualité au Liban et dans la région est marquée par une intensification des tensions militaires avec Israël, des débats institutionnels internes liés à la réforme électorale, ainsi que des repositionnements politiques face aux enjeux de souveraineté nationale et de sécurité régionale.
L’escalade israélienne et ses répercussions au Liban
Plusieurs journaux libanais soulignent une nette montée de tension sur la frontière sud du pays. Selon Ad Diyar (25 mars 2025), les autorités libanaises maintiennent leur refus de toute négociation directe avec Israël, tout en exigeant l’application intégrale de l’arrêt du feu et le retrait israélien des cinq points encore occupés. Cette ligne politique, appuyée par Paris, coïncide avec des frappes israéliennes répétées et des accusations lancées par Tel-Aviv contre le Liban pour des tirs de roquettes, que Beyrouth nie formellement.
Dans le même temps, Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025) rapporte que le Hezbollah affirme ne pas avoir violé l’accord de cessez-le-feu, tout en dénonçant les intentions israéliennes de désarmer la résistance libanaise et d’imposer un processus de normalisation sous pression américaine. Un responsable du mouvement souligne que le parti reste attaché à l’accord du 1701 et que toute tentative d’imposition de nouvelles règles du jeu est inacceptable.
Al Akhbar (25 mars 2025) évoque également le contexte régional, affirmant que la situation au Liban ne peut être dissociée des grandes reconfigurations en cours au Proche-Orient, notamment en Syrie, au Yémen et à Gaza. Le journal met en garde contre des tentatives d’ingérence accrue visant à affaiblir l’axe de la résistance et à redéfinir les équilibres géopolitiques par le biais de la pression militaire, diplomatique et économique.
Joseph Aoun et le débat sur les réformes : entre leadership et blocages
Sur le plan interne, le rôle du président de la République Joseph Aoun est largement commenté dans la presse. Al Sharq(25 mars 2025) publie une tribune de soutien signée par Élie Mahfoud, président du parti Harakat al-Taghyir, appelant à laisser les mains libres à Joseph Aoun pour nommer le gouverneur de la Banque du Liban. Il vante les qualités de rigueur, de compétence et d’intégrité du chef de l’État et dénonce l’obstruction des milieux proches du Hezbollah, qualifiés de « zaa‘ran » (voyous).
Dans Ad Diyar (25 mars 2025), Joseph Aoun est présenté comme une figure de stabilité et de vision réformatrice. Lors d’un entretien avec des étudiants, il affirme que chaque fois que le Liban entame des réformes, il bénéficie immédiatement d’un soutien international accru. Il appelle à persévérer sur cette voie malgré les résistances internes.
Réformes institutionnelles et bataille pour la loi électorale
Une autre thématique dominante est la relance du débat parlementaire sur la loi électorale. Nahar (25 mars 2025) indique que deux propositions de loi ont été présentées : l’une prévoyant une circonscription unique, l’autre l’instauration d’un Sénat. Ces textes sont proposés par Ali Hassan Khalil, député du mouvement Amal. La proposition de circonscription unique est rejetée unanimement par les principaux partis chrétiens, notamment les Forces libanaises, le CPL et les Kataëb, qui y voient une tentative de marginalisation politique. Le projet de Sénat suscite, quant à lui, des réserves mais reste ouvert à la discussion.
Le journal Al Akhbar (25 mars 2025) aborde la réforme électorale dans un contexte de « remplissage du vide institutionnel », estimant que ces projets ne visent pas nécessairement un consensus mais cherchent à occuper l’espace politique dans un moment de transition et d’incertitude sur l’avenir du pays.
Le Hezbollah réaffirme ses positions
Du côté du Hezbollah, plusieurs sources signalent une volonté de recentrage stratégique. Ad Diyar (25 mars 2025) cite le député Ihab Hamadeh affirmant que le parti « s’enracine davantage dans sa mission de résistance face aux projets ennemis ». Il réagit aux appels occidentaux à désarmer le Hezbollah en soulignant que « la résistance est un droit fondamental face aux violations israéliennes » et appelle à une mobilisation accrue de la base militante et populaire.
Le même journal accuse les États-Unis d’utiliser Israël comme un levier de pression sur le Liban pour imposer une reconfiguration politique allant jusqu’à la normalisation avec Israël. Selon l’article, la diplomate américaine Morgan Ortagus aurait affirmé, lors d’une visite dans la région, que le désarmement du Hezbollah est un préalable incontournable à toute aide américaine, ce que les autorités libanaises rejettent fermement.
Politique locale : réformes institutionnelles, nominations sensibles et recompositions partisanes
L’actualité politique libanaise du 25 mars 2025 est dominée par trois dynamiques convergentes : la relance du débat sur la réforme électorale, les tensions autour des nominations dans les institutions clés de l’État, et la recomposition des alliances partisanes à l’approche des élections municipales puis législatives.
Les tensions autour des nominations et l’affirmation de Joseph Aoun
Le président de la République, Joseph Aoun, continue de s’imposer comme l’un des pôles structurants de la scène politique. Il défend une vision de l’État fondée sur l’autorité institutionnelle et la transparence des nominations, dans un contexte de paralysie prolongée du gouvernement et de pression externe pour la mise en œuvre de réformes. Dans une tribune relayée par Al Sharq (25 mars 2025), Élie Mahfoud, chef du parti Harakat al-Taghyir, appelle explicitement à laisser à Joseph Aoun les « mains libres » pour nommer le prochain gouverneur de la Banque du Liban. Il soutient que seul le président dispose de l’autorité morale et institutionnelle pour procéder à une telle désignation, dans l’intérêt du redressement monétaire du pays.
La question des nominations cristallise les tensions avec les formations proches du Hezbollah et du Courant patriotique libre. Dans la même édition, Al Sharq cite des sources affirmant que certaines composantes politiques bloquent volontairement le processus de nomination afin de conserver un levier de négociation. Le quotidien évoque une « guérilla administrative » qui affaiblit la présidence et empêche la stabilisation de la gouvernance financière du pays.
Joseph Aoun, de son côté, insiste sur la nécessité de réformer les institutions en profondeur. Lors d’une intervention à l’université, rapportée par Ad Diyar (25 mars 2025), il affirme que « chaque réforme sérieusement entamée attire aussitôt un appui international réel ». Il appelle à dépasser les logiques d’obstruction et de quotas confessionnels au profit d’un État de droit basé sur le mérite et la responsabilité.
Le débat relancé sur la loi électorale : entre tensions communautaires et logiques de pouvoir
Parallèlement, la réforme de la loi électorale est revenue au cœur des débats parlementaires. Selon Nahar (25 mars 2025), deux propositions de loi ont été déposées par le député Ali Hassan Khalil du mouvement Amal. La première vise à instaurer une circonscription nationale unique, tandis que la seconde propose la création d’un Sénat chargé de représenter les communautés au sein du système législatif.
Ces propositions ont été reçues avec méfiance par les principales forces chrétiennes. Les Forces libanaises, le Courant patriotique libre (CPL) et les Kataëb dénoncent une manœuvre visant à marginaliser leur poids politique dans un système majoritaire. Ils estiment que la circonscription unique remettrait en cause le pacte national de 1943 et les équilibres communautaires établis par les accords de Taëf. Le projet de Sénat, bien que plus consensuel, est perçu comme un ballon d’essai destiné à détourner l’attention d’un déséquilibre croissant au sein de la Chambre des députés.
Al Akhbar (25 mars 2025) analyse cette offensive législative comme une tentative de « remplissage du vide politique » en l’absence d’un consensus clair sur les grandes orientations nationales. Le journal souligne que ces initiatives sont souvent brandies à l’approche des scrutins comme outils de chantage politique, destinés à ouvrir la voie à des marchandages plus larges sur les alliances locales et nationales.
Dans ce climat tendu, certains élus, comme le député Samy Gemayel, ont appelé à la formation d’un comité parlementaire mixte pour trancher les questions techniques de la loi électorale de manière apaisée. Il propose que cette réforme soit dissociée des agendas partisans immédiats et intégrée à une vision plus large de la gouvernance démocratique au Liban. Cette proposition reste toutefois minoritaire, tant les enjeux confessionnels et politiques dominent encore les débats.
Recomposition des alliances locales : vers de nouvelles coalitions ?
À l’approche des élections municipales prévues en mai, la scène politique est en pleine recomposition. Al Liwa’ (25 mars 2025) rapporte que plusieurs figures locales, y compris dans des bastions traditionnels comme Zgharta ou Jbeil, envisagent de constituer des listes indépendantes, rompant ainsi avec les alliances classiques entre le CPL et le Hezbollah ou entre les Forces libanaises et les Kataëb. Des dynamiques similaires sont observées dans la Békaa et au Sud, où des coalitions transversales se forment autour de thèmes socio-économiques plus que confessionnels.
Selon Al Joumhouriyat (25 mars 2025), cette reconfiguration est alimentée par le désenchantement d’une grande partie de l’électorat face aux formations traditionnelles. Le journal cite une enquête d’opinion révélant que 57 % des électeurs se disent prêts à voter pour des listes indépendantes si celles-ci présentent un programme crédible sur les services publics, la transparence municipale et la relance économique locale.
Cette dynamique pousse les partis à revoir leur stratégie. Le Hezbollah et Amal, traditionnellement dominants au Sud et dans la banlieue sud de Beyrouth, multiplient les réunions de coordination pour verrouiller leurs fiefs électoraux. Le CPL, affaibli par les divisions internes et les critiques croissantes contre son chef, tente de maintenir son influence en insistant sur la nécessité d’une réforme de la fiscalité municipale et d’une meilleure gestion des déchets.
Les Forces libanaises, quant à elles, insistent sur le renouvellement des élites locales et la lutte contre la corruption, espérant ainsi capter l’électorat jeune et urbain. Les Kataëb proposent un programme de décentralisation administrative renforcée, s’appuyant sur leur expérience municipale dans certaines régions chrétiennes.
Blocages persistants au Parlement et stratégies d’obstruction
La session parlementaire du 24 mars 2025 a une nouvelle fois été marquée par des tensions. Selon Al Akhbar (25 mars 2025), les discussions autour de la loi sur l’indépendance du pouvoir judiciaire ont été ajournées après un affrontement verbal entre les députés du CPL et ceux du mouvement Amal. Le journal évoque une stratégie délibérée d’obstruction par certains partis qui refusent toute réforme judiciaire avant d’avoir obtenu des garanties sur d’autres dossiers clés, notamment les nominations au sein des instances de régulation et les postes diplomatiques.
Ce blocage est dénoncé par plusieurs ONG et associations de juristes qui appellent à une mobilisation citoyenne pour exiger le vote immédiat de la loi. Selon Nida’ Al Watan (25 mars 2025), une manifestation est prévue devant le Parlement à l’initiative du Collectif pour la Justice et la Transparence, avec le soutien de plusieurs syndicats de magistrats .
Diplomatie : repositionnements stratégiques et initiatives internationales
L’actualité diplomatique libanaise du 25 mars 2025 se caractérise par un regain d’activité internationale autour du Liban. Entre pressions américaines, soutien français, dialogues discrets avec la Syrie, et convergences ponctuelles avec l’Iran, la diplomatie libanaise tente de ménager ses équilibres dans un contexte de forte instabilité régionale. Le président Joseph Aoun, en poste depuis quelques mois, semble engager une réorientation de la politique étrangère vers un axe plus institutionnel, centré sur le respect des résolutions internationales et la préservation de la souveraineté nationale.
Joseph Aoun défend une ligne de souveraineté à Paris et dans les forums multilatéraux
Selon Ad Diyar (25 mars 2025), Joseph Aoun a récemment réaffirmé, lors d’un échange téléphonique avec la diplomate américaine Morgan Ortagus, que le Liban ne participera à aucune négociation directe avec Israël en dehors du cadre de la FINUL et des résolutions du Conseil de sécurité. Il a précisé que toute tentative visant à imposer la normalisation ou le désarmement du Hezbollah par des moyens coercitifs serait perçue comme une violation flagrante de la souveraineté libanaise. Cette position, relayée dans la presse comme un acte de fermeté, a été saluée par plusieurs capitales européennes, notamment Paris, qui soutient la position libanaise quant à la nécessité de l’application intégrale de la résolution 1701 sans modification unilatérale du mandat de la FINUL.
Le même journal indique que Joseph Aoun a mandaté un représentant spécial auprès de l’Union européenne afin de renforcer les canaux diplomatiques permanents et de sortir d’une logique d’actions ponctuelles. Il s’agirait d’un ancien ambassadeur de carrière, chargé de préparer un forum interparlementaire euro-libanais à Bruxelles au mois de juin prochain. Ce projet vise à inscrire le Liban dans une coopération renouvelée avec ses partenaires européens, dans des domaines tels que l’énergie, la gestion migratoire et la lutte contre la corruption.
Pressions américaines et lignes rouges libanaises
La visite dans la région de la diplomate américaine Morgan Ortagus suscite de fortes réactions. Ad Diyar (25 mars 2025) souligne que les déclarations d’Ortagus, qui accuse l’armée libanaise de ne pas empêcher les tirs de roquettes vers Israël, ont été perçues comme une tentative d’imposer un nouvel agenda diplomatique sans respect du processus multilatéral. La presse y voit une stratégie concertée de Washington visant à conditionner toute aide militaire ou économique au Liban à une révision de son positionnement stratégique vis-à-vis d’Israël et de l’Iran.
Dans ce contexte, le gouvernement de Nawaf Salam, selon Al Akhbar (25 mars 2025), s’efforce de contenir les tensions tout en maintenant une distance avec les diktats étrangers. Le Premier ministre a chargé une cellule de diplomatie discrète de préparer une réponse à Washington, insistant sur l’attachement du Liban aux institutions internationales et à la neutralité de ses forces armées. Il souhaite que les critiques américaines soient discutées dans les forums officiels, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, et non relayées dans les médias comme une forme de pression publique .
Rapprochement tactique avec Damas : vers une relance du dialogue sécuritaire
La diplomatie libanaise ne se limite pas aux grands axes occidentaux. Un déplacement du ministre de la Défense libanais Michel Mounsef à Damas est prévu cette semaine, selon Ad Diyar (25 mars 2025). Cette visite s’inscrit dans un processus de coordination sécuritaire destiné à apaiser les tensions sur la frontière orientale, notamment dans les zones de passage entre la Békaa et la région de Qousseir.
Ce rapprochement, bien que pragmatique, suscite des débats internes. Certaines formations politiques y voient une relance implicite des relations bilatérales avec le régime syrien, ce que Joseph Aoun dément formellement. Dans une note diplomatique interne citée par Al Liwa’ (25 mars 2025), la présidence précise que cette visite vise uniquement à résoudre les différends opérationnels sur la sécurité frontalière et ne préfigure en rien une réhabilitation politique de Damas.
Ce canal discret bénéficie toutefois du soutien de plusieurs acteurs régionaux, notamment l’Égypte et la Jordanie, qui estiment que la stabilité au Liban passe aussi par une coordination minimale avec les autorités syriennes. Il est prévu que cette rencontre aboutisse à la mise en place d’un comité technique permanent de suivi des incidents transfrontaliers.
Dialogue complexe avec l’Iran et ajustements stratégiques
Le rôle de l’Iran dans le cadre de la diplomatie libanaise est de plus en plus complexe. Si l’État libanais officiel maintient une certaine distance vis-à-vis de Téhéran, le Hezbollah continue d’entretenir des relations étroites avec la République islamique. Al Akhbar (25 mars 2025) note que Joseph Aoun tente d’équilibrer cette relation en consolidant les mécanismes de dialogue indirect à travers des canaux multilatéraux, en particulier via l’ONU et la Ligue arabe .
Selon Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), des échanges récents ont eu lieu entre des diplomates libanais et iraniens à Amman, en marge d’une conférence sur l’énergie régionale. Ces discussions ont porté sur les possibilités de coopération technique dans les domaines de l’électricité et de la santé, mais aussi sur les garanties que l’Iran pourrait offrir pour éviter une escalade militaire au Sud-Liban. Bien qu’informels, ces échanges témoignent d’un changement de ton, marqué par une volonté mutuelle de prévenir les risques d’embrasement .
Soutiens arabes prudents mais constants
Enfin, le soutien des pays arabes, en particulier du Golfe, reste un levier essentiel pour la diplomatie libanaise. Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025) rapporte que l’Arabie saoudite a récemment renouvelé son aide humanitaire au Liban, via un don de 50 millions de dollars destiné à l’éducation et à la santé. Ce soutien, géré par le Centre King Salman, est explicitement conditionné à une meilleure gouvernance et à une transparence accrue dans la gestion des fonds. L’ambassadeur saoudien à Beyrouth aurait, selon la même source, exprimé sa confiance dans le nouveau président Joseph Aoun et son engagement en faveur de la réforme de l’État .
Les Émirats arabes unis, pour leur part, ont invité une délégation libanaise à participer au sommet arabe sur la transition énergétique prévu à Abou Dhabi en avril. Cette invitation est considérée comme un signal positif dans le contexte des relations traditionnellement prudentes entre les pays du Golfe et le Liban, souvent affectées par les positions du Hezbollah sur les dossiers régionaux.
Politique internationale : escalades, tensions et négociations diplomatiques
L’actualité internationale du 25 mars 2025 se structure autour de plusieurs foyers de crise et de recompositions diplomatiques majeures. De la guerre en cours à Gaza aux affrontements militaires au Soudan, en passant par la diplomatie américaine menée par Donald Trump et les tensions croissantes entre Israël et la Turquie, la scène mondiale est marquée par une fragmentation géopolitique croissante, des alliances fluctuantes et une accélération des dynamiques conflictuelles.
Gaza : la guerre continue, Le Caire tente une médiation
Le conflit à Gaza reste l’un des principaux centres de gravité de la politique internationale. Plusieurs quotidiens arabes rapportent l’intensification des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, ayant causé la mort de plus de 700 Palestiniens en une semaine, dont près de 400 femmes et enfants. Selon Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), un nouveau plan de cessez-le-feu égyptien est actuellement en discussion entre Israël, l’Égypte et les États-Unis. Ce plan prévoit la libération progressive de cinq otages israéliens chaque semaine, en échange d’un arrêt des hostilités et d’un retrait graduel des troupes israéliennes de Gaza avec des garanties américaines .
Annahar Int’l (25 mars 2025) confirme que le gouvernement israélien a exprimé un intérêt prudent pour la proposition égyptienne, bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahou ait été critiqué pour avoir écarté son chef du Shin Bet, Ronen Bar, en pleine crise, ce qui a ravivé les divisions au sein de la coalition gouvernementale .
Du côté palestinien, Al Akhbar (25 mars 2025) rapporte que le mouvement Hamas a publié une vidéo montrant deux otages vivants détenus à Gaza, en signe de sa volonté de négocier. Par ailleurs, la branche militaire des Brigades al-Qassam continue de cibler les positions israéliennes autour du centre de Gaza. La situation humanitaire, selon l’UNRWA, est critique, avec plus de 124 000 déplacés en une semaine et un accès restreint à l’aide alimentaire.
Donald Trump relance la diplomatie américaine par le choc
L’ancien président Donald Trump, revenu à la Maison Blanche après les élections de novembre 2024, imprime une nouvelle dynamique à la politique étrangère des États-Unis. Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025) souligne son intention d’étendre les Accords d’Abraham, déjà signés avec plusieurs pays arabes en 2020, à de nouveaux États comme Oman, le Tchad et l’Indonésie. Lors d’une déclaration à la Maison Blanche, Trump a affirmé que « plusieurs nations sont prêtes à reconnaître Israël en échange de garanties économiques et militaires américaines » .
Cette stratégie provoque des remous. Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025) évoque un rejet de cette démarche par la Turquie, qui voit dans cette expansion des accords une tentative d’isolement de ses propres ambitions régionales, notamment en Syrie et en Méditerranée orientale. Le journal cite des sources proches du ministère turc des Affaires étrangères qualifiant la nouvelle politique américaine de « dangereusement unilatérale » et susceptible d’aggraver les tensions régionales .
Israël-Turquie : vers une confrontation ouverte en Syrie ?
Les tensions entre Israël et la Turquie connaissent une escalade préoccupante. Selon Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), Israël redoute un renforcement de la présence militaire turque dans le centre de la Syrie, notamment autour de Palmyre. Le Premier ministre israélien Netanyahou aurait ordonné des consultations urgentes pour préparer une riposte militaire en cas d’incursion turque dans les zones jugées sensibles du sud syrien, à proximité du plateau du Golan .
De son côté, Ankara a nié toute intention hostile, affirmant que son objectif est de sécuriser les zones d’influence sunnite et de renforcer la coordination avec Damas dans la lutte contre les résidus de groupes jihadistes. Cette coopération turco-syrienne inédite inquiète Tel Aviv, qui y voit une tentative de Damas de se repositionner géopolitiquement avec l’appui d’un membre clé de l’OTAN. Al 3arabi Al Jadid indique que l’axe Damas-Ankara pourrait s’étendre à d’autres domaines, notamment économiques et énergétiques.
Soudan : regain de violence et interventions régionales
La guerre au Soudan connaît une nouvelle phase de violence. Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025) rapporte que l’armée soudanaise a repris le contrôle de plusieurs quartiers de Khartoum, tandis que les combats se sont intensifiés dans la région du Darfour, notamment autour de la ville de Fasher. Les forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti) continuent de lancer des offensives contre les bastions gouvernementaux, causant un exode massif de la population .
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) signale le déplacement de plus de 15 000 familles dans la seule journée du 24 mars. Le conflit semble s’enliser dans une logique de guerre d’usure, avec des implications régionales grandissantes. Le Tchad, l’Éthiopie et l’Égypte ont convoqué des réunions d’urgence pour discuter des répercussions sécuritaires et humanitaires.
Ukraine : pourparlers à Riyad entre les États-Unis, la Russie et l’Ukraine
Dans un contexte de guerre persistante en Ukraine, Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025) annonce que des pourparlers ont eu lieu à Riyad entre les délégations américaine, russe et ukrainienne. Ces discussions, menées dans le cadre d’un sommet diplomatique organisé par l’Arabie saoudite, visent à négocier un cessez-le-feu partiel dans la région de la mer Noire et à garantir la sécurité des infrastructures énergétiques .
Le ministre ukrainien de la Défense, Rouslan Hamrov, a déclaré à la presse que « des progrès réels ont été accomplis, notamment sur le dossier du retour des enfants ukrainiens déplacés en Russie ». Du côté russe, les émissaires de Vladimir Poutine affirment que « la participation de l’Arabie saoudite comme médiateur crédible est essentielle au processus de paix ».
Irak : tensions avec l’Iran autour du trafic de pétrole
Le gouvernement irakien a révélé une série de pratiques de contournement des sanctions internationales par l’Iran. Selon Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), le ministre irakien du Pétrole, Hayyan Abdel Ghani, a dénoncé l’utilisation de faux documents d’origine irakienne par des navires transportant du pétrole iranien à destination des marchés asiatiques et africains. Ces pratiques, selon Bagdad, mettent en péril la réputation commerciale du pays et risquent de l’exposer à des sanctions secondaires de la part des États-Unis .
Cette révélation survient alors que Washington et Téhéran poursuivent une guerre économique larvée à travers le Moyen-Orient, alimentée par les tensions en Syrie, au Liban et au Yémen.
Économie : pression monétaire, blocages institutionnels et urgences sociales
L’économie libanaise au 25 mars 2025 demeure en situation critique. La volatilité de la livre libanaise, le flou autour de la Banque du Liban (BDL), l’absence de budget voté et la crise du secteur public alimentent un climat d’instabilité chronique. L’incapacité des institutions à enclencher des réformes structurelles bloque également les aides internationales et accentue les tensions sociales.
Dépréciation continue de la livre libanaise
La monnaie nationale continue de se déprécier sur le marché parallèle, aggravant l’inflation importée. Al Liwa’ (25 mars 2025) rapporte que le dollar s’échangeait à 96 500 livres libanaises, marquant une nouvelle phase de dévaluation après quelques semaines de stabilité relative. Cette chute est attribuée à une demande accrue en devises à l’approche du mois de Ramadan, à l’absence de régulation sur le marché des changes et à la spéculation alimentée par les incertitudes politiques.
Les commerçants répercutent ces variations sur les prix. Ad Diyar (25 mars 2025) souligne que le coût de plusieurs denrées alimentaires, notamment les légumes, a sensiblement augmenté dans les marchés populaires de la capitale. La hausse est d’autant plus marquée que l’État ne dispose d’aucun mécanisme de régulation des prix ou de soutien direct aux consommateurs.
Nominations à la BDL : blocage autour de Jihad Azour
Le dossier de la succession à la tête de la Banque du Liban reste l’un des principaux points de friction politique. Al Liwa’ (25 mars 2025) indique que le nom de Jihad Azour, ancien directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, circule comme candidat privilégié du président Joseph Aoun, avec un appui discret de Paris. Toutefois, cette proposition est bloquée par le tandem Hezbollah-Amal, qui refuse un profil perçu comme proche de l’axe occidental.
L’intérim prolongé à la tête de la BDL accroît l’opacité des décisions monétaires et affaiblit la crédibilité de l’institution, au moment où la confiance des déposants et des partenaires internationaux est au plus bas.
Pression salariale dans le secteur public
Le mois de mars est marqué par un durcissement de la contestation sociale, notamment dans la fonction publique. Al Akhbar (25 mars 2025) rapporte que près de 90 % des établissements scolaires publics étaient fermés en raison de la grève des enseignants, qui réclament des ajustements de salaires et d’indemnités de transport. Plusieurs syndicats d’enseignants ont également dénoncé le non-paiement de leurs salaires depuis janvier dans certaines régions.
Ad Diyar (25 mars 2025) relaie l’appel de la Ligue des fonctionnaires à une revalorisation immédiate des salaires, aujourd’hui érodés par l’inflation. Le mouvement syndical critique le maintien de la grille salariale de 2022, devenue obsolète face aux hausses successives des prix.
Blocages institutionnels et budget en attente
Sur le plan budgétaire, l’État fonctionne depuis le 1er janvier sur la base du douzième provisoire. Aucune loi de finances n’a été votée pour l’année 2025. Si le ministère des Finances affirme avoir finalisé un projet, aucun consensus politique ne permet pour l’instant de le déposer devant le Parlement.
Les raisons de ce blocage ne sont pas clairement explicitées dans la presse, mais plusieurs sources évoquent des désaccords sur les priorités fiscales et les allocations des dépenses sociales et sécuritaires. L’absence de budget empêche également de mobiliser certains financements extérieurs, notamment ceux de la Banque mondiale ou de programmes bilatéraux.
Hausses des prix et difficulté d’accès aux biens essentiels
L’augmentation des prix ne touche pas uniquement l’alimentation. Ad Diyar (25 mars 2025) mentionne que les coûts du transport, des fournitures scolaires et des soins de santé sont également en hausse. Dans plusieurs quartiers périphériques de Beyrouth, des familles ont témoigné de leur incapacité à payer les consultations médicales, faute de couverture publique opérationnelle.
En l’absence de données consolidées par l’administration centrale de la statistique, la presse s’appuie sur des enquêtes ponctuelles de terrain, qui décrivent une précarisation accélérée de pans entiers de la population. Les aides sociales, souvent promises mais rarement distribuées, ne suffisent pas à amortir le choc pour les foyers à revenu fixe.
Justice : lenteurs judiciaires, affaires sensibles et tensions sur l’indépendance du pouvoir judiciaire
L’actualité judiciaire au Liban au 25 mars 2025 reflète une justice confrontée à des blocages multiples, entre interférences politiques, absence de réformes effectives et accumulation d’affaires sensibles. Des revendications récurrentes d’indépendance du pouvoir judiciaire se heurtent à un système marqué par la paralysie institutionnelle. Aucune avancée significative n’est enregistrée dans les grands dossiers de corruption ou les crimes politiques, alors que les syndicats de magistrats et la société civile continuent de dénoncer un climat d’impunité généralisé.
Réforme du pouvoir judiciaire : le texte bloqué en commission
La question de la réforme de la justice revient régulièrement dans les débats politiques et institutionnels. Al Akhbar (25 mars 2025) indique que le projet de loi visant à garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire est toujours bloqué au Parlement, plus précisément au sein de la commission des affaires juridiques. Ce texte, présenté dès 2022, prévoit de renforcer les prérogatives du Conseil supérieur de la magistrature et de limiter les interventions du pouvoir exécutif dans les nominations judiciaires.
La lenteur du processus législatif est dénoncée par plusieurs magistrats, qui y voient une volonté politique délibérée de maintenir les juges sous pression. Les associations de juristes, dont le Collectif pour la Justice et la Transparence, ont publié un communiqué appelant les députés à sortir ce texte du formalisme parlementaire pour le faire adopter en séance plénière. Les protestations prennent une ampleur croissante alors que plusieurs décisions judiciaires ont été suspendues ou modifiées sous influence politique.
Affaire de corruption à la BDL : pas de suite judiciaire
Le dossier de la corruption à la Banque du Liban, révélé en 2022 et centré autour de l’ancien gouverneur Riad Salamé, demeure à l’arrêt. Ad Diyar (25 mars 2025) rappelle que malgré les dizaines d’interrogatoires, mandats d’amener, commissions rogatoires internationales et saisies de biens, aucune inculpation formelle n’a été prononcée au Liban à ce jour. Le parquet financier invoque l’attente des réponses aux commissions d’entraide judiciaire adressées à la France, la Suisse et le Luxembourg.
L’instruction judiciaire semble piétiner, alors même que plusieurs procédures sont en cours à l’étranger. Des sources judiciaires évoquent des pressions politiques majeures exercées sur les juges en charge du dossier. L’absence de nomination d’un président stable au Conseil supérieur de la magistrature aggrave cette paralysie, en empêchant toute impulsion politique cohérente pour faire avancer le dossier.
Crimes en série non élucidés et justice pénale saturée
La presse revient également sur l’affaire du double meurtre de Hadath, survenu en janvier 2024. Nahar (25 mars 2025) note que malgré les promesses faites à l’époque par le ministre de l’Intérieur d’alors, aucun suspect n’a été formellement inculpé et l’instruction reste ouverte. Des fuites dans la presse judiciaire indiquent que les caméras de surveillance ont été exploitées mais sans identification concluante des auteurs.
Ce dossier s’ajoute à d’autres enquêtes criminelles en cours, notamment à Zahlé et Saïda, où des meurtres en lien avec des affaires de trafic de drogue n’ont toujours pas donné lieu à des inculpations. Al Liwa’ (25 mars 2025) rapporte que les juges d’instruction sont submergés, avec en moyenne 40 dossiers actifs par magistrat, sans moyens logistiques adaptés et dans des conditions de sécurité dégradées.
Interférences politiques et désengagement de l’exécutif
La magistrature libanaise souffre également du désengagement de l’exécutif. Al Akhbar (25 mars 2025) rappelle que le Conseil des ministres n’a toujours pas nommé les membres restants du Conseil supérieur de la magistrature, malgré les appels répétés du président Joseph Aoun à le faire dans les délais légaux. Ce vide institutionnel empêche la nomination de juges aux postes clés, notamment dans les cours d’appel et les tribunaux financiers.
Les interférences partisanes continuent par ailleurs à orienter certaines décisions. Des exemples récents incluent le retrait de certains dossiers à des magistrats connus pour leur intransigeance, remplacés par des juges jugés plus « flexibles » par les acteurs politiques. Ces pratiques renforcent la perception d’une justice sélective, incapable de traiter équitablement les dossiers sensibles impliquant des personnalités politiques ou financières.
Société : précarité croissante, blocages institutionnels et malaise éducatif
La situation sociale au Liban au 25 mars 2025 est marquée par une précarisation continue de la population, un effondrement des services publics essentiels, et un profond malaise dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Alors que l’État ne parvient pas à relancer les filets sociaux, les initiatives restent éparses et insuffisantes. À cela s’ajoutent les effets psychologiques et sociaux de l’inflation sur les familles et les jeunes, dans un climat d’insécurité croissante.
Une précarité alimentaire aggravée par le Ramadan
Avec l’approche du mois de Ramadan, la situation alimentaire devient plus critique pour de nombreux foyers. Ad Diyar(25 mars 2025) rapporte une forte augmentation des prix des produits de base sur les marchés populaires de Beyrouth, notamment les légumes, la viande et les denrées de première nécessité. Ces hausses sont attribuées à la spéculation et à l’absence de régulation étatique, les contrôles des prix ayant été suspendus dans la majorité des districts.
Cette situation met en difficulté des centaines de milliers de familles qui dépendent de revenus fixes et dont le pouvoir d’achat a été érodé par la dépréciation continue de la livre libanaise. Le journal indique que des ONG locales, comme Beit el Baraka, tentent de pallier les manques par des distributions alimentaires, mais que l’ampleur des besoins dépasse largement leurs capacités logistiques.
Santé publique défaillante et système hospitalier sous pression
Le secteur de la santé est en crise. Al Akhbar (25 mars 2025) évoque la situation des hôpitaux publics, dont certains fonctionnent à moins de 30 % de leur capacité. Le personnel médical continue de travailler dans des conditions précaires, avec des salaires impayés depuis plusieurs mois et un accès réduit aux médicaments essentiels.
Le journal souligne également que le financement du secteur hospitalier public dépend en grande partie des programmes d’aide internationaux, notamment ceux de la Banque mondiale, dont le déblocage est suspendu en raison de l’absence de garanties sur la gestion des fonds. Le ministère de la Santé a reconnu l’existence d’une pénurie de médicaments dans plusieurs établissements, notamment dans les régions du Akkar et de la Békaa.
Crise dans l’éducation : grève prolongée et perte de repères
Le secteur éducatif est lui aussi en grande difficulté. Al Akhbar et Ad Diyar (25 mars 2025) confirment que la majorité des écoles publiques sont fermées en raison d’une grève illimitée des enseignants, en protestation contre la stagnation de leurs salaires, la dégradation des conditions de travail, et le retard des indemnités de transport.
Des enseignants ont témoigné de leur impossibilité à assurer le trajet jusqu’aux établissements faute de moyens financiers. Certains dénoncent également le manque de chauffage, de matériel pédagogique et de soutien psychologique aux élèves. Des syndicats alertent sur le décrochage scolaire massif observé depuis janvier, en particulier dans les zones rurales et périphériques.
Émigration et désespoir de la jeunesse
Le sentiment de désespoir se répand dans la jeunesse libanaise. Al Liwa’ (25 mars 2025) rapporte que de plus en plus de jeunes diplômés cherchent à quitter le pays, attirés par des offres d’emploi dans les pays du Golfe ou en Europe. Des agents de voyages interrogés par le journal notent une recrudescence des demandes de visas étudiants et de procédures d’émigration économique depuis janvier.
Ce phénomène touche notamment les secteurs médical, informatique et de l’ingénierie, vidant progressivement le pays de ses compétences. Des familles évoquent le départ de plusieurs membres à l’étranger dans l’espoir d’un meilleur avenir, quitte à se séparer durablement. Les ONG alertent sur les conséquences psychologiques de cette dislocation familiale et sociale.
Absence d’aides sociales structurées
Malgré l’ampleur de la crise sociale, aucun programme structuré d’aides sociales n’est opérationnel à l’échelle nationale. Nahar (25 mars 2025) signale que les cartes d’assistance du programme « DAEM », lancées en 2022 avec le soutien de la Banque mondiale, ne sont plus rechargées régulièrement, faute de budget. Les bénéficiaires se retrouvent ainsi sans appui financier stable, alors que les prix de l’alimentation, du transport et des soins continuent d’augmenter.
Le ministère des Affaires sociales, en sous-effectif et sans feuille de route claire, se limite à la gestion de projets ponctuels avec des ONG ou des institutions religieuses. Les tentatives de mise en place d’un registre social unifié sont au point mort, bloquées par des conflits de compétence entre ministères et par l’absence de décisions gouvernementales.
Culture : scènes alternatives, engagements féminins et transformations numériques
L’actualité culturelle du 25 mars 2025, telle que rapportée par la presse libanaise, témoigne d’une dynamique concentrée dans les espaces indépendants de Beyrouth et portée par des initiatives à la croisée de l’art, du militantisme et de la réflexion sociétale. Loin d’un agenda culturel institutionnalisé, ce sont les lieux alternatifs qui accueillent les projets les plus visibles, souvent en lien avec des enjeux régionaux ou sociopolitiques.
Cinéma engagé à Beyrouth : projection à Dar El-Nimer
Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025) annonce la projection du film documentaire « أجساد بطولية » (Bodies as Battlegrounds) à Dar El-Nimer, un espace culturel actif à Beyrouth. Réalisé par la cinéaste soudanaise سارة سليمان, ce film met en lumière les luttes des femmes soudanaises pour leurs droits dans un contexte de répression politique et sociale. Il explore des thématiques liées à la liberté corporelle, à la participation politique et à la réappropriation des espaces publics par les femmes. La projection a été suivie d’un débat ouvert au public, en présence de la réalisatrice, permettant un échange sur les intersections entre genre, résistance et mémoire dans les sociétés arabes contemporaines.
Le film, salué par la critique lors de sa première au festival de Khartoum, s’inscrit dans une nouvelle génération de documentaires arabes qui articulent les revendications sociales à une écriture visuelle sensible et politique. L’événement confirme le rôle de Dar El-Nimer comme espace d’accueil de cinémas engagés et de débats publics autour de la condition féminine dans le monde arabe.
Musique indépendante : soirée fusion à « Jadal lil-Ma’rifa wal-Thaqafa »
Toujours dans Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025), une autre initiative culturelle est mise en avant : une soirée musicale intitulée « مزيج شرقي » (Mélange oriental) organisée dans l’espace « جدل للمعرفة والثقافة ». Ce lieu, situé à Beyrouth, s’est imposé ces dernières années comme un carrefour de la culture alternative, en accueillant concerts, débats et lectures.
La soirée a réuni les musiciens بشار حمودة، سليم العيد، ياسمين، زينة رامي et عبد الغنام, autour d’un programme qui combine des instruments traditionnels comme le oud et le qanûn avec des rythmes contemporains inspirés du jazz et de l’électro. Le public, composé majoritairement de jeunes adultes, a salué la fraîcheur de cette proposition musicale qui mêle les traditions sonores du Levant à des expérimentations plus globalisées.
L’initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de résurgence musicale alternative, qui échappe aux formats commerciaux et investit les lieux culturels indépendants à travers le Liban. Elle illustre aussi une volonté de réappropriation culturelle par une nouvelle génération d’artistes libanais.
Algorithmes, mèmes et identité culturelle : un regard sociétal
Dans une contribution socioculturelle publiée par Ad Diyar (25 mars 2025), l’auteur propose une réflexion critique sur les effets des algorithmes numériques sur la culture et la jeunesse libanaise. L’article décrit comment des expressions comme « sigma », « rizz », « ghost » ou « giga chad », issues des mèmes et des plateformes globales, deviennent des codes identitaires chez les adolescents et jeunes adultes, tout en favorisant un appauvrissement du langage et une standardisation des comportements.
L’auteur met en garde contre une « culture des extrêmes », dans laquelle les émotions fortes sont survalorisées, et où les contenus culturels se réduisent à des formats brefs, sensationnalistes ou stéréotypés. Il y voit une menace pour la diversité linguistique, la profondeur critique, et l’enracinement culturel spécifique. L’article appelle à une politique éducative et médiatique consciente pour réhabiliter la culture écrite, la lecture prolongée et l’analyse contextuelle, notamment dans les établissements scolaires.
Cette réflexion, bien que publiée dans une rubrique généraliste, s’inscrit dans un courant de plus en plus visible dans le monde arabe, qui interroge l’impact des plateformes numériques sur les pratiques culturelles et la production du savoir chez les jeunes générations.
Sport : qualifications, projets fédéraux et enjeux de relance
L’actualité sportive du 25 mars 2025, telle que rapportée dans la presse libanaise, met en lumière les performances remarquées de la sélection nationale de football de plage, les efforts de relance de la pratique du handball et les préparatifs de la Fédération libanaise de tennis pour les prochaines échéances internationales. Ces initiatives confirment que malgré la crise structurelle du pays, les fédérations sportives et les athlètes continuent à porter haut les couleurs du Liban sur la scène régionale et internationale.
Football de plage : le Liban en quarts de finale du championnat d’Asie
L’équipe nationale libanaise de football de plage s’est illustrée en se qualifiant pour les quarts de finale du championnat asiatique, selon Al Joumhouriyat (25 mars 2025). L’équipe a brillé lors de son dernier match de groupe, en s’imposant grâce aux performances décisives de مصطفى الزين et محمد مرعي, qui ont inscrit chacun un but crucial dans une rencontre intense et maîtrisée.
L’entraîneur خالد برجاوي a salué l’engagement collectif de ses joueurs et leur concentration tactique. De son côté, جورج سولاج, président de la commission des sports de plage à la Fédération libanaise de football, a exprimé sa fierté pour cette qualification. Il a souligné que « cette performance est le fruit d’un travail structuré et d’une détermination à représenter dignement le Liban malgré les conditions difficiles ». Il a également remercié le comité olympique libanais pour son appui logistique et moral.
Cette qualification ouvre au Liban une perspective de visibilité accrue dans un sport en plein développement dans la région, notamment grâce aux investissements de pays comme le Japon, les Émirats et l’Iran. Le prochain adversaire du Liban en quart de finale devrait être désigné à l’issue du match entre l’Arabie saoudite et la Chine.
Le handball entre reconstruction et espoir
Dans Ad Diyar (25 mars 2025), un dossier met en lumière les défis du handball libanais, un sport historiquement marginalisé dans le paysage sportif national. Le journal donne la parole au joueur رودي فغالي, qui appelle à une stratégie de relance à travers la formation scolaire, les compétitions interclubs et la structuration des sélections nationales.
Fghali souligne que « malgré les crises économiques, la passion des jeunes pour le handball ne faiblit pas ». Il insiste sur la nécessité de reconstruire une dynamique compétitive, en misant sur la discipline et l’esprit d’équipe. L’article rappelle que le championnat national a été suspendu à plusieurs reprises au cours des dernières années, mais que des initiatives locales — notamment dans les écoles privées — tentent de maintenir la pratique vivante.
La Fédération libanaise de handball, selon le journal, travaille à l’élaboration d’un plan à moyen terme pour relancer le calendrier des compétitions et développer des partenariats avec des fédérations étrangères, notamment en Europe de l’Est.
Le Liban prépare la Coupe Davis 2025
Autre actualité marquante, la Fédération libanaise de tennis, présidée par صايغ, intensifie les préparatifs pour la rencontre contre la Barbade prévue en septembre 2025 dans le cadre du groupe mondial II de la Coupe Davis. Ad Diyar (25 mars 2025) rapporte que la Fédération a lancé une série d’initiatives en amont de cette échéance, avec l’organisation de tournois locaux, des stages de préparation, et une politique active de sponsoring.
La cérémonie de présentation de ces projets, organisée à l’occasion de la fête des mères, a réuni des représentants de clubs, des entraîneurs, ainsi que des membres du comité olympique. La fédération souhaite mobiliser le public autour de cette rencontre internationale pour raviver l’intérêt pour le tennis, dans un contexte où les infrastructures sportives peinent à se maintenir.
Les joueurs libanais pressentis pour représenter le pays incluent plusieurs jeunes formés localement et des joueurs issus de la diaspora. Cette stratégie mixte vise à équilibrer expérience et renouvellement générationnel.
Technologie : usage des intelligences artificielles, désinformation et cybersécurité personnelle
L’actualité technologique du 25 mars 2025 telle que rapportée dans la presse libanaise et régionale ne se focalise pas sur des développements strictement locaux, mais explore des enjeux d’usage quotidien, en particulier ceux liés aux plateformes d’intelligence artificielle générative comme Google Gemini ou ChatGPT, et au rôle croissant des réseaux sociaux dans la diffusion de fausses informations. Ces préoccupations reflètent un intérêt croissant des médias pour les dimensions éthiques, sécuritaires et sociales des usages numériques dans la région.
IA générative : comment protéger ses données personnelles
Dans un article technique publié par Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), des experts en cybersécurité partagent plusieurs conseils pratiques pour se protéger lors de l’utilisation de plateformes d’intelligence artificielle telles que ChatGPT ou Google Gemini. L’article met en garde contre la tendance croissante des utilisateurs à saisir des informations personnelles sensibles dans les interfaces de ces outils, en supposant à tort qu’elles sont privées et non archivées.
Parmi les recommandations clés figure la désactivation de l’historique de conversation, une fonctionnalité accessible dans les paramètres utilisateurs de ChatGPT, permettant d’éviter l’archivage automatique des échanges. L’article conseille également de ne jamais partager des données personnelles ou professionnelles sensibles, même de façon anecdotique, et d’utiliser les IA dans des environnements sécurisés (navigateur mis à jour, réseaux privés).
Concernant Google Gemini, l’article alerte sur les risques liés à l’intégration croissante de l’IA dans les services Google (Gmail, Docs, Meet), et recommande de vérifier systématiquement les autorisations de synchronisation dans les paramètres du compte. L’accent est mis sur la nécessité de maîtriser les flux de données entrants et sortants, afin d’éviter les fuites d’informations par inadvertance.
Ces conseils s’adressent tant aux particuliers qu’aux professionnels et illustrent un changement de paradigme où l’adoption des outils d’intelligence artificielle nécessite une culture numérique solide et une vigilance renforcée.
Désinformation numérique et manipulations algorithmiques
Dans un autre registre, Nahar Int’l (25 mars 2025) publie une analyse sur la propagation massive des fausses informations via les réseaux sociaux, en lien avec les tensions politiques mondiales et la polarisation des opinions. L’article pointe du doigt les algorithmes de recommandation, qui privilégient les contenus polarisants ou émotionnellement engageants, au détriment de la véracité ou de la rigueur factuelle.
L’auteur évoque notamment les effets de bulles cognitives, créées par la personnalisation extrême des flux d’informations, et qui enferment l’utilisateur dans une vision biaisée du monde. Il souligne que les plateformes comme Facebook, TikTok ou X (anciennement Twitter) ne fournissent pas d’outils suffisants pour distinguer l’information vérifiée des contenus manipulés.
L’article appelle à une responsabilisation accrue des utilisateurs, mais aussi à des mesures de régulation à l’échelle nationale et internationale. Il est également proposé d’intégrer des modules de littératie numérique dans les cursus scolaires pour que les jeunes développent des outils critiques face à l’information.
People : hommages émouvants et succès populaire sur les écrans
La scène médiatique et culturelle libanaise du 25 mars 2025 est marquée par deux actualités principales : le succès populaire de l’émission télévisée « Akram men meen? » animée par Wissam Hanna, et les hommages unanimes rendus à la journaliste récemment disparue Hoda Chahid. Ces événements traduisent l’attachement du public libanais à ses figures médiatiques et la vitalité persistante de la scène télévisuelle locale malgré la crise.
« Akram men meen? » : un format participatif qui séduit
L’émission « Akram men meen? », diffusée sur LBCI et animée par le comédien Wissam Hanna, connaît un succès massif auprès du public, selon Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025). Le programme, produit par Misha Shahoud, repose sur un concept participatif : des citoyens du public, tirés au sort, sont invités à réaliser des défis solidaires ou altruistes, dans une ambiance festive, enregistrée en direct depuis le Forum de Beyrouth.
L’émission se distingue par sa portée sociale, en mettant en lumière des gestes de générosité et de solidarité. Elle offre également des prix conséquents, renforçant son attrait populaire. Le ton chaleureux et humoristique de Wissam Hanna, associé à une production professionnelle, en fait l’un des programmes les plus suivis du moment.
Les séquences les plus marquantes sont relayées sur les réseaux sociaux, où elles rencontrent un écho important. Plusieurs figures publiques ont salué le programme comme une initiative porteuse de positivité dans un climat général marqué par les difficultés économiques et sociales.
Hoda Chahid : émotion collective après sa disparition
La journaliste Hoda Chahid a récemment disparu, suscitant une vive émotion dans les milieux médiatiques et artistiques. Selon Al Sharq (25 mars 2025), plusieurs personnalités libanaises lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux, exprimant leur respect et leur attachement à sa mémoire. Ziad Bourji a évoqué « une voix de vérité », Nancy Ajram a salué « une femme admirable à tous égards », et Nizar Francis a publié un poème dédié à son parcours. L’acteur Georges Khabbaz a, quant à lui, partagé une photo accompagnée d’un message de gratitude sobre et respectueux.
Ces témoignages traduisent l’estime profonde dont jouissait Hoda Chahid, connue pour son style rigoureux, son engagement pour le dialogue et sa proximité avec les réalités sociales. Un recueil numérique a circulé en ligne, rassemblant souvenirs, messages et témoignages d’amis, collègues et admirateurs.