De l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), Maurice Barrès, plus nationaliste que chrétien, disait qu’elle était le « phare spirituel de la Méditerranée orientale ». En 2025, ce « phare spirituel » célèbre ses 150 ans et vient de vivre sa 6e Semaine jésuite. L’occasion pour Libnanews de revenir sur cette manifestation annuelle, peu connue du grand public, à travers 4 interviews. Nous débutons cette série avec le Pr Salim Daccache, sj, recteur de l’USJ.
En quoi consiste la Semaine des jésuites ?
La Semaine des jésuites est un événement organisé par l’aumônerie de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth pour mettre en lumière l’héritage, les valeurs et les contributions des jésuites dans les domaines de l’éducation, de la spiritualité et de l’engagement social. Elle voudrait attirer l’attention des jeunes pour qu’eux aussi soient attentifs et nourris de cette spiritualité et, pourquoi pas, pensent à la vocation jésuite. Elle comprend généralement des conférences, des débats, des activités culturelles et des célébrations spirituelles visant à rassembler la communauté autour des idéaux jésuites.
Quels sont le but et l’origine de cette manifestation ?
L’origine de cette manifestation remonte à la tradition jésuite de promouvoir la réflexion, le dialogue et l’engagement envers la société. Cela fait une dizaine d’années que cet événement est organisé avec un thème principal qui peut être une personnalité. Elle a pour but de célébrer l’héritage des jésuites, de renforcer les liens au sein de la communauté éducative et spirituelle, et de sensibiliser aux valeurs d’excellence, de justice et de service qui caractérisent leur mission.
En cette année où l’USJ célèbre ses 150 ans, cette Semaine des jésuites revêt-elle une importance particulière ?
Oui, car elle coïncide avec le 150e anniversaire de l’Université Saint-Joseph (USJ) et les 50 ans de la publication de la Charte fondamentale qui guide nos pas et oriente le travail de l’Université. Cet événement s’inscrit dans le cadre des célébrations du siècle et demi d’existence de l’université, soulignant ainsi le rôle central des jésuites dans la fondation et le développement de cette institution emblématique.
Un hommage spécial est rendu au P. Jean Ducruet, pourquoi à ce recteur plutôt qu’à un autre ?
Le P. Jean Ducruet est honoré pour son rôle déterminant dans l’histoire de l’USJ car, en 1975, il releva le défi de continuer l’œuvre de l’Université et il l’a libanisée dans le sens où les ressources humaines locales devaient prendre le relais. Avant 1975, l’USJ était une collection de facultés, avec lui, il y eut une organisation centrale et un lien fort est établi entre toutes. Pendant son rectorat, il a contribué de manière significative au développement académique, institutionnel et spirituel de l’Université. Son leadership visionnaire et son engagement envers l’éducation et la justice sociale en font une figure marquante, justifiant cet hommage spécial.
Que retenez-vous de la personne et de l’action du P. Ducruet ?
Du P. Ducruet on retient surtout son dévouement à l’éducation, son ouverture d’esprit et sa capacité à guider l’USJ à travers des périodes de transformation. Il a su allier rigueur académique et engagement social, tout en incarnant les valeurs jésuites de service et d’excellence. Son héritage continue d’inspirer les générations actuelles et futures.
Qu’attendez-vous de cette Semaine des jésuites ? On peut s’attendre à un renforcement des liens communautaires, une réflexion approfondie sur les valeurs jésuites et une célébration de l’héritage éducatif et spirituel des jésuites. Cet événement devrait également inspirer les participants à s’engager davantage en faveur de la justice, de l’excellence et du service, tout en honorant le passé et en préparant l’avenir.

