Depuis ce matin, un groupe de manifestants s’est dirigé vers la Banque Audi, branche Sofil, afin de faire pression pour pouvoir permettre aux clients de retirer leur argent confisqué par la banque.

Ils ont fini par réussir à retirer chacun, ainsi que les clients présents, la somme en dollars qu’ils réclamaient, faisant fi de la limitation des retraits chiffrée à 300$ par semaine.

Après quelques bousculades avec les FSI, un avocat présent avec les manifestants a expliqué aux forces de l’ordre que s’ils prétendent protéger un établissement privé, ils n’ont pas le droit de les faire sortir de l’établissement puisque leurs comptes qui s’y trouvent sont à leurs tours leurs propres propriétés privées.

Ils ont par la suite fait un sit in à l’intérieur de la banque, qui a décidé de fermer ses portes. Puis à l’issue de plusieurs négociations, ils ont fini par obliger la banque à leur verser les sommes qu’ils réclamaient.

D’autres manifestations ont eu lieu en ce 75ème jour de manifestation, depuis la nuit du 17 au 18 octobre, ce lundi à Beyrouth contre des succursales de la Byblos, Blom ou encore devant le siège de la Banque du Liban (BDL), accusée de collusion dans l’affaire des 11 milliards de dollars, appartenant, selon les informations à des personnalités politiques et transférés à l’étranger en dépit du moratoire actuel.

Pour rappel, l’association des banques du Liban et non la banque centrale ou les autorités publiques, a décidé unilatéralement d’instaurer un contrôle des capitaux et de limiter les retraits à 1 000 USD par semaine au maximum, début novembre en raison des difficultés grandissantes auxquelles font face les établissements bancaires dans la fourniture de devises étrangères et alors que des craintes de voir la livre libanaise être dévaluée et la dette restructurée se précisent. Le Liban fait en effet face à un important endettement public – principalement détenu par les banques libanaises avec des taux d’intérêts élevés – de l’ordre de 154% par rapport au PIB, un déficit public estimé à 11.9% en cette fin d’année, un taux de chômage estimé entre 30% à 40% de la population active, 50% de la population contre 30% actuellement qui risque de passer sous le seuil de pauvreté en 2020.

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