Trafic d’armes au Liban : Une cargaison destinée à des groupes salafistes signalée à Sabra

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Des sources de sécurité ont confirmé au journal Al-Akhbar que le vendredi soir dernier, une importante cargaison d’armes légères et moyennes a été livrée à un groupe composé de Syriens et de Libanais ayant des affiliations salafistes dans la région de Sabra. Parmi les personnes impliquées figure un certain J.H., un Libanais lié à un groupe accusé d’actes terroristes.

Cette livraison s’inscrit dans une chaîne de trafic d’armes transfrontalière qui s’intensifie via le passage de Wadi Khaled, au nord du Liban. La tentative de sécurisation de cette zone par l’armée libanaise exacerbe les tensions avec le nouveau pouvoir en Syrie, rendant la situation explosive.

Wadi Khaled, un passage clé pour le trafic

La majeure partie de ces armes provient de stocks syriens pillés ou revendus dans le chaos de la guerre. Des soldats syriens, souvent confrontés à des pressions économiques ou à des défections, auraient vendu des quantités importantes d’armes, y compris des mitrailleuses et des munitions. Ces cargaisons entrent au Liban principalement par Wadi Khaled, un point de passage clé situé dans le nord du pays.

Les gangs libanais et les trafiquants transfrontaliers exploitent les failles de surveillance dans cette région. L’armée libanaise a intensifié ses efforts pour sécuriser Wadi Khaled, installant des barrages et multipliant les patrouilles. Cependant, ces mesures ont entraîné des tensions croissantes avec le nouveau pouvoir en Syrie, qui considère ces actions comme une entrave à ses propres intérêts.

Une livraison inquiétante dans un contexte tendu

Les informations disponibles indiquent que la réception des armes s’est déroulée dans la zone d’Ard Jaloul, adjacente à la New Road et au camp de Shatila, à proximité de la clinique Hariri. Ce lieu, déjà connu pour son instabilité, est devenu un point de transit stratégique pour le trafic d’armes. Selon les sources, il ne s’agirait pas d’un incident isolé, mais d’une répétition d’un schéma observé à plusieurs reprises depuis la chute du régime syrien le 8 décembre dernier.

Les groupes ayant reçu cette cargaison ne se limitent pas à des individus isolés. Parmi eux, des factions ayant participé aux troubles routiers de 2012, des membres affiliés à des organisations palestiniennes opérant dans le camp de Shatila, ainsi que des groupes criminels impliqués dans des vols et le trafic de drogue. Ces individus font l’objet de nombreux mandats d’arrêt, mais continuent d’opérer en toute impunité dans ces zones marginalisées.

Une origine transfrontalière alimentée par le chaos syrien

Le commerce illégal d’armes dans le nord du Liban a pris une ampleur alarmante ces dernières semaines. Les sources de sécurité ont révélé que ces cargaisons proviennent principalement de stocks d’armes pillés en Syrie. Des soldats syriens, confrontés à des conditions de guerre et à des défections massives, auraient vendu des quantités importantes d’armes issues de leurs propres entrepôts. Par ailleurs, des gangs libanais ont profité du chaos syrien pour piller des dépôts d’armes et alimenter le marché noir local.

Une menace régionale croissante

La prolifération d’armes dans des zones comme Sabra et Shatila soulève de nombreuses préoccupations en matière de sécurité. Ces quartiers, déjà marqués par des tensions sociales et ethniques, pourraient devenir le théâtre d’affrontements armés plus fréquents. La présence de groupes salafistes dans ces régions ajoute une dimension religieuse et idéologique à la violence potentielle, augmentant les risques d’attentats ou de conflits avec d’autres factions locales.

En outre, les liens de ces groupes avec des réseaux criminels plus larges posent la question de leur financement et de leur capacité logistique. Le trafic de drogue, les vols et d’autres activités illégales continuent d’alimenter ce cercle vicieux, rendant toute tentative de stabilisation particulièrement complexe.

Les défis pour les autorités libanaises

Pour les autorités libanaises, la gestion de cette crise représente un défi de taille. La multiplication des passages illégaux entre le Liban et la Syrie complique les efforts de sécurisation des frontières. De plus, les régions comme Sabra et Shatila, caractérisées par une densité de population élevée et une pauvreté endémique, offrent un terreau fertile à l’expansion de ces groupes armés.

Bien que des mandats d’arrêt aient été émis contre plusieurs membres de ces groupes, l’application de la loi reste entravée par une coordination insuffisante entre les différentes forces de sécurité. La surveillance accrue des zones frontalières, ainsi que des efforts pour réduire le commerce illégal d’armes, semble être une priorité pour contenir la situation. Cependant, les ressources limitées de l’État libanais, couplées à une instabilité politique persistante, compliquent la mise en œuvre de telles mesures.

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Newsdesk Libnanews
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