” La vie n’est qu’un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite son heure durant sur la scène, et qu’ensuite on n’entend plus. C’est une histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, — et qui ne signifie rien.” William Shakespeare Macbeth, (acte V, scène 5), 1606

Rien de plus étrange que de s’éveiller à des visages masqués par obligation, alors que ceux-ci ont longtemps défendu des façades comme la norme ordinaire du semblant, de la fête agitée, du tourbillon ou du vertige . Ainsi à l’heure de la propension du Coronavirus COVID-19 au Liban, le comportement de tant de libanais s’est transposé de l’égard obligé au silence tumultueux. Les manifestations superficielles ont pourtant marqué un territoire de liens attractifs, de séductions et d’inconsistances pour un grand nombre  d’adultes dépendants et pour le dit “citoyen” qui continue d’accuser et de blâmer la planète entière à part lui-même.

Néanmoins, pour survivre au Coronavirus certains initient parfois le grave choix de la fantaisie macabre en des soirées de rassemblements afin de “célébrer” le défi à la maladie et à la mort. Ces élans régressifs et dépressifs des uns font indéniablement partie des graves symptômes d’une société dont les membres ont rarement appris dans leurs familles à devenir des citoyens au sens propre du terme. On en est encore à ne pas patiemment attendre son tour, à ne pas tolérer la valeur d’une réponse non immédiate et à ne pas saisir qu’il n’y a pas d’Etat cohérent sans des électeurs effectivement capables d’assumer, sans tutelle particulière, des choix et des comportements dignes et indépendants. L’Etat libanais continue de souffrir de tant d’absences d’éthique et de respect alors que les formes infinies de corruptions sont souvent devenues une pratique courante. Le vivre ensemble, au delà des conflits tacites et des faux semblants est pourtant à re-découvrir autrement, avec des verbes succints et des délais appliqués définitivement.

Une personne qui crie de faim ou de fièvre ne peut être secourue dans l’ici et le maintenant par des réflexions supplémentaires ou des initiatives à venir mais par un chantier de dévouements partagés. Celui qui consiste à parler moins et à ouvrir largement tant de portes toujours fermés à tant de démunis !! 
On en est arrivé là dans ce triste désordre mondial parce que le gain des uns a prévalu sur  le bien être de millions de personnes. Il a fallu construire dans la tête des gens un avenir existant aux dépends du vécu humain proactif. Le matériellement correct s’est avéré être aussi insécurisant pour un cerveau créatif que pour cheminer vers une plénitude émotionnelle. Apprenons, faute de mieux de ce qui se passe d’inhabituel et parfois de terrible autour de nous, à ne plus s’attendre d’un  lendemain si précaire afin de ne pas vivre “une histoire contée..” parmi les morts !!