Une mobilisation populaire exceptionnelle et ses répercussions
Les affrontements survenus au Sud-Liban, après l’expiration de la période de 60 jours fixée par l’accord de cessez-le-feu, ont été largement relatés par les médias libanais. La situation a suscité un débat national et international, mettant en lumière l’impact de cette crise sur la souveraineté et la sécurité du pays.
Selon Al Akhbar (27 janvier 2025), les habitants de plusieurs villages frontaliers ont bravé les lignes israéliennes pour tenter de regagner leurs terres. Ce média a particulièrement mis en avant le courage de la population, qualifiant ces événements de « résistance populaire spontanée ». Les journalistes rapportent que la population n’a pas attendu les actions des autorités ou des instances internationales, jugeant ces dernières inefficaces pour faire respecter les termes de l’accord.
D’un autre côté, Al Jounhouriyat (27 janvier 2025) a mis en lumière le contexte humain, décrivant les scènes tragiques des affrontements. Des familles entières ont été prises pour cibles par des tirs israéliens, ce qui a conduit à des pertes humaines importantes, dont 22 morts et plus de 124 blessés. Parmi ces victimes, six femmes et un soldat de l’armée libanaise sont morts, ce dernier étant célébré comme un « héros national » par plusieurs commentateurs. Ce bilan dramatique a suscité des appels à l’unité nationale et à une réponse diplomatique plus ferme de la part des autorités libanaises.
Les accusations contre Israël : Une condamnation unanime
La majorité des journaux, notamment Ad Diyar (27 janvier 2025) et Al Sharq (27 janvier 2025), ont dénoncé les actions israéliennes. Ces médias décrivent comment Israël, au lieu de respecter le cessez-le-feu, a érigé des barrières, installé des positions militaires renforcées et ouvert le feu sur des civils désarmés. Les journaux ont également souligné le rôle de l’armée israélienne dans l’échec des négociations sur l’application des termes de l’accord de cessez-le-feu.
Al Quds (27 janvier 2025) a cité des sources internationales affirmant qu’Israël justifie son refus de retrait par des préoccupations sécuritaires liées à la présence du Hezbollah dans la région. Ce point de vue a été rejeté par les médias libanais, qui considèrent cette justification comme une tentative de légitimer une occupation prolongée des territoires.
Le rôle central de l’armée libanaise et de la FINUL
La presse a également mis en avant le rôle clé joué par l’armée libanaise dans l’encadrement des mobilisations populaires. Selon Nida’ Al Watan (27 janvier 2025), l’armée a permis à des centaines de familles de franchir les barrages et de rejoindre leurs villages. Cependant, cette tâche s’est avérée difficile face aux tirs israéliens, qui ont ciblé non seulement les civils mais aussi les militaires libanais.
La FINUL a également été au centre des critiques. Plusieurs journaux, comme Al Sharq Al Awsat (27 janvier 2025), ont rapporté que la mission de maintien de la paix des Nations unies n’a pas été en mesure de prévenir les violences ou de garantir la sécurité des habitants. Cette incapacité a alimenté les doutes sur l’efficacité des mécanismes internationaux pour résoudre les conflits dans la région.
Une réponse diplomatique insuffisante
Les médias libanais ont souligné les limites de la réponse internationale face aux événements. Al Bina’ (27 janvier 2025) a critiqué l’ambivalence des États-Unis, qui, bien qu’engagés dans des pourparlers avec les autorités libanaises et israéliennes, n’ont pas pris de mesures concrètes pour forcer Israël à respecter l’accord. Parallèlement, la France, par la voix d’Emmanuel Macron, a appelé à un retrait immédiat des forces israéliennes, une position saluée par Al Akhbar (27 janvier 2025) comme un geste important, mais encore insuffisant.
La mobilisation populaire : Une résistance au cœur de la souveraineté nationale
Les médias comme Al Liwa’ (27 janvier 2025) et Ad Diyar (27 janvier 2025) ont largement insisté sur l’unité du peuple libanais face à l’occupation. Des témoignages de civils rapportés dans Al Jounhouriyat (27 janvier 2025) décrivent une détermination inébranlable à retrouver leurs terres, malgré les risques de représailles israéliennes. Ces actions, bien qu’approuvées par une partie de la classe politique, ont également suscité des inquiétudes quant à une escalade potentielle.
D’autres journaux, comme Al Sharq, ont souligné le rôle central des partis politiques locaux et des organisations de résistance, en particulier le Hezbollah, dans la coordination des retours des habitants. Cela a toutefois suscité des critiques de certains acteurs politiques, qui craignent une instrumentalisation de cette crise pour renforcer le pouvoir de ces groupes au détriment de l’État.
Un impact politique et militaire durable
Les tensions au Sud-Liban, selon plusieurs observateurs cités par Nida’ Al Watan, pourraient avoir des conséquences durables sur le paysage politique libanais. Les affrontements et la perte de vies humaines ont ravivé le débat sur la souveraineté nationale et le rôle de la résistance dans la protection des frontières. Les déclarations du président libanais Jozef Aoun sur l’importance de l’unité nationale ont été perçues comme un appel à une mobilisation générale face à l’agression israélienne.
Par ailleurs, les perspectives de règlement pacifique semblent limitées, en raison de la rigidité des positions israéliennes et de l’incapacité des médiateurs internationaux à imposer des solutions contraignantes. Les analyses publiées dans Al Akhbar et Al Quds concluent que la crise actuelle risque de prolonger l’instabilité dans une région déjà marquée par des décennies de conflits.