Un drame a secoué hier soir la localité de Mazraat Yachouh, située sur la route Antelias-Bikfaya, dans le district du Metn. Le propriétaire d’une station-service a été retrouvé mort dans des circonstances effroyables, mobilisant les autorités et choquant profondément la population locale. Le corps de la victime a été découvert dans les toilettes de la station, les mains liées, portant des traces visibles de torture.
Cette découverte macabre, réalisée par des employés ou des passants, a immédiatement conduit à l’intervention des forces de l’ordre. Les autorités se sont rapidement rendues sur les lieux pour sécuriser la zone et collecter les premiers éléments de preuve.
Les enquêteurs ont minutieusement relevé les indices présents sur la scène, notamment des empreintes digitales, les enregistrements des caméras de surveillance et d’autres objets susceptibles de fournir des pistes. L’état dans lequel le corps a été retrouvé suggère que le crime a été prémédité et exécuté avec une violence choquante.
Les témoignages des employés et des clients ayant fréquenté la station dans les heures précédentes sont désormais au centre de l’enquête. Par ailleurs, une autopsie a été ordonnée pour préciser la cause du décès et déterminer le moment exact de l’agression, tandis que les experts médico-légaux examinent les blessures pour identifier les armes utilisées.
Une insécurité croissante dans un contexte de crise
Ce crime brutal s’inscrit dans un contexte d’insécurité grandissante qui inquiète les Libanais. La crise économique, qui frappe le pays depuis 2019, a exacerbé les tensions sociales et favorisé la recrudescence des actes criminels. La dégradation du pouvoir d’achat, la précarité et l’instabilité politique rendent les institutions sécuritaires moins efficaces dans la prévention des délits. Parallèlement, la multiplication des vols et des actes violents visant des commerces, comme les stations-service, témoigne de l’impact direct de la crise sur la vie quotidienne des citoyens. Ces lieux sont particulièrement vulnérables, car ils génèrent d’importants flux de liquidités, attirant ainsi les criminels. Les habitants de Mazraat Yachouh, réputée pour être une région paisible, sont profondément choqués par cet acte de violence. Plusieurs commerçants de la région expriment leur inquiétude face à l’augmentation des agressions. Certains envisagent d’installer davantage de dispositifs de surveillance, mais le coût élevé de ces mesures les freine. Ce sentiment d’impuissance reflète une réalité plus large, où la population libanaise vit dans une peur constante face à une sécurité publique de plus en plus défaillante.
Des crimes similaires en augmentation
Le meurtre de Mazraat Yachouh rappelle d’autres incidents violents qui ont secoué le pays ces derniers mois. Des commerces et des stations-service sont fréquemment ciblés par des criminels motivés par l’appât du gain. En décembre 2024, une station-service à Beyrouth a été le théâtre d’un vol à main armée. Le mois précédent, à Tripoli, un commerçant a été agressé dans son magasin.
Ces exemples soulignent une tendance inquiétante, alimentée par la précarité économique et l’affaiblissement des institutions de sécurité. Les données disponibles montrent une recrudescence des crimes violents dans les zones urbaines et périurbaines. Ces agressions, souvent accompagnées de brutalité, traduisent une détérioration des conditions de vie dans un pays déjà ébranlé par l’effondrement de sa monnaie et par des coupures d’électricité incessantes.
Les mesures nécessaires pour répondre à la crise
La brutalité de ce meurtre soulève une question cruciale : comment renforcer la sécurité dans un pays qui fait face à de multiples crises ? Les experts appellent à des efforts concertés pour rétablir la confiance des citoyens. Parmi les solutions proposées, l’amélioration des moyens alloués aux forces de sécurité est jugée essentielle.
Des patrouilles renforcées et une meilleure couverture des zones sensibles pourraient dissuader les criminels. D’autres initiatives, comme le soutien aux commerçants pour installer des systèmes de sécurité, sont également évoquées.
Cependant, dans un contexte de faillite économique, ces solutions semblent difficiles à concrétiser sans une assistance internationale ou une stabilisation préalable de la situation financière. La population, de son côté, est appelée à collaborer en signalant tout comportement suspect afin de prévenir d’autres tragédies.