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Donald Trump : « Gaza est un site immobilier stratégique »

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Une déclaration qui ravive les tensions au Proche-Orient

Dans une déclaration qui a immédiatement provoqué une levée de boucliers au sein de la communauté internationale, Donald Trump a affirmé que « Gaza est un site immobilier stratégique », ajoutant que « les Palestiniens ne pourront pas y retourner ». Ces propos, tenus dans une interview télévisée le 10 février 2025, s’inscrivent dans la lignée des positions controversées de l’ancien président américain sur le conflit israélo-palestinien. En niant implicitement le droit au retour des réfugiés, reconnu par la résolution 194 de l’ONU, Trump réactive une fracture diplomatique entre les États-Unis et plusieurs pays arabes, alors que la région traverse une période de vives tensions.

Une rupture avec les engagements internationaux des États-Unis

Depuis des décennies, la politique étrangère américaine oscille entre soutien indéfectible à Israël et tentatives de médiation avec les Palestiniens. Toutefois, sous l’administration Trump, l’équilibre a été rompu avec des décisions qui ont modifié en profondeur la donne diplomatique. En 2017, la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël a marqué une rupture avec les principes du droit international. En 2020, le « Plan du siècle », proposé par son administration, a confirmé un alignement total avec les intérêts israéliens, reléguant la solution à deux États à un projet quasi irréalisable. Avec cette nouvelle déclaration, Trump semble aller encore plus loin en envisageant Gaza non pas comme un territoire palestinien, mais comme un potentiel centre d’investissement et de développement économique à la faveur d’Israël.

Les réactions internationales : une vague de condamnations

Les réactions n’ont pas tardé à fuser après ces déclarations. Le gouvernement palestinien a dénoncé des « propos dangereux qui sapent toute perspective de paix », tandis que l’ONU a rappelé que le statut de Gaza était régi par le droit international et ne pouvait être modifié de manière unilatérale. Plusieurs États arabes, dont l’Arabie saoudite et l’Égypte, ont réaffirmé leur attachement au droit des Palestiniens à revenir sur leurs terres, rejetant toute tentative de confiscation ou d’expulsion forcée.

Israël, de son côté, est resté discret, bien que certains ministres du gouvernement de Benjamin Netanyahou aient laissé entendre que cette déclaration reflétait une « réalité politique à laquelle le monde devait s’habituer ». L’opposition israélienne, notamment les voix les plus modérées, a cependant mis en garde contre une « escalade inutile », susceptible d’embraser un conflit déjà à vif.

Un impact direct sur le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

Depuis plusieurs semaines, les négociations pour maintenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sont au point mort. Le refus du gouvernement israélien de relâcher un plus grand nombre de prisonniers palestiniens et les restrictions sur l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave ont contribué à une nouvelle montée des tensions. Dans ce contexte, la déclaration de Trump intervient comme un catalyseur potentiel d’un nouveau cycle de violence.

Le Hamas a immédiatement dénoncé « une provocation inacceptable », appelant les factions armées à « résister à toute tentative d’expulsion de la population palestinienne ». À Gaza même, des manifestations ont éclaté, réunissant des milliers de personnes scandant des slogans contre les États-Unis et Israël. Des appels à une journée de colère ont été lancés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Une déclaration aux implications économiques et stratégiques

L’idée de considérer Gaza comme un « site immobilier stratégique » n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une vision à long terme qui vise à remodeler la région sur des bases économiques favorables à Israël et à ses alliés. Certains experts estiment que cette vision pourrait être inspirée par les accords d’Abraham, qui ont permis une coopération économique accrue entre Israël et plusieurs États du Golfe.

Toutefois, le cas de Gaza est bien différent. L’enclave palestinienne est l’un des territoires les plus densément peuplés du monde et souffre d’une crise humanitaire chronique. Transformer ce territoire en zone d’investissement immobilier, comme le suggère Trump, supposerait soit une coopération avec l’Autorité palestinienne – une hypothèse aujourd’hui improbable – soit une expulsion de la population locale, un scénario qui provoquerait un tollé international.

Les conséquences diplomatiques pour les États-Unis

Cette déclaration pourrait aussi avoir des répercussions négatives pour la diplomatie américaine. Sous l’administration actuelle, Washington tente de rétablir des liens avec certains partenaires arabes tout en maintenant son soutien à Israël. La sortie de Trump compromet cette approche en renforçant la défiance des pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, qui reste attachée au respect du droit international sur la question palestinienne.

Par ailleurs, cette position pourrait exacerber les tensions entre les États-Unis et l’Iran, ce dernier se présentant comme le principal défenseur de la cause palestinienne face à l’Occident. En Iran, les dirigeants ont dénoncé « une nouvelle provocation impérialiste », appelant la communauté internationale à « stopper toute tentative d’annexion de Gaza ».

Une stratégie électoraliste pour Trump ?

À moins d’un an des élections présidentielles américaines, plusieurs observateurs estiment que cette déclaration s’inscrit avant tout dans une stratégie électoraliste. En adoptant une posture encore plus radicale que celle de son premier mandat, Trump cherche à renforcer son soutien auprès de l’aile la plus conservatrice du Parti républicain et des lobbies pro-israéliens influents aux États-Unis.

L’ancien président semble vouloir s’appuyer sur son bilan en matière de politique étrangère, notamment sa proximité avec Netanyahou et sa décision controversée sur Jérusalem, pour mobiliser son électorat. Cette approche pourrait cependant nuire aux relations diplomatiques des États-Unis, notamment si elle pousse l’administration en place à adopter des positions plus tranchées vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.

Vers une escalade du conflit ou un coup politique sans lendemain ?

Si la déclaration de Trump a eu un impact immédiat sur les relations internationales, il reste à voir si elle se traduira par une évolution concrète sur le terrain. Plusieurs experts estiment que cette sortie médiatique pourrait n’être qu’un coup politique sans véritable portée.

Toutefois, dans un contexte déjà explosif, cette déclaration risque d’être instrumentalisée par les différentes parties prenantes au conflit. Le Hamas pourrait s’en servir pour justifier une reprise des hostilités, tandis que Netanyahou pourrait y voir une opportunité pour durcir sa politique vis-à-vis de Gaza.

L’ONU et plusieurs pays européens appellent désormais à une clarification de la position américaine, alors que Washington semble tenter de minimiser la portée de ces propos. Quoi qu’il en soit, cette déclaration marque un nouveau tournant dans la politique étrangère de Trump, qui pourrait peser sur les relations internationales bien au-delà du conflit israélo-palestinien.

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Newsdesk Libnanews
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