Ecouter sans répondre?

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“Quelle fausse idée que de croire qu’au Liban, pays réputé pour sa convivialité, les invitations ornées de beaux sourires seraient autrement ajustées qu’aux riches petits plats des mezzes traditionnels” dira ce spécialiste des esthétiques éphémères. La “communication” chez nous serait selon lui, “un label de bienvenue” définit par; des mots flatteurs, une élégante courtoisie des gestes, la qualité des goûts du terroir et l’insistance à resservir avidement l’hôte jusqu’à négliger fièrement le choix d’une saturation”. Le but ultime serait donc, chez tant de libanais, de marquer autant de points que possible pour sceller sans controverses et devant tout public, la caractéristique historique suivante: “Cellle du déballage des apparences diffuses afin de combler tout vide inhérent à de véritables échanges responsables”. Cette légendaire générosité de surface va, bon gré malgré la crise économique aiguë, persister coûte que coûte à préserver notre réputation d’amoureux des formes impeccables. Une sollicitation à partager un repas pour deux pourrait faire subsister le ventre creux de l’un interdit même de gazouiller,
comme une banale illustration.

On préférerait recevoir et paraître au delà de ses moyens, acheter cher pour ne pas ressembler à un quelconque “ordinaire”, parler chic pour cacher son ignorance et surtout, ne pas transparaître une réelle spontanéité qui ne correspondrait pas au masque déjà choisi pour l’autre. Ces politiciens que nous blâmons si justement de n’avoir agit qu’à la surface des choses ont pourtant bien saisi ce message tacite de tant d”électeurs” qui critiquent toujours leurs actions et choisissent les mêmes pour les représenter. Quand, seul l’artifice attire ou domine on se permet de convenir aux désobligeants constats. On pense préserver ainsi la forme par des résolues abstinences. Cependant lorsqu’on choisi de garder pour soi de profondes crises intérieures qui concernent notre identité nationale, notre sécurité, notre cohérence citoyenne, nos angoisses et nos paniques au présent, nous devenons alors complices par ce lourd silence. Celui de taire notre rôle. 

De nombreux responsables ont bien compris que malgré toutes leurs inadmissibles incompétences, ils veulent perdurer tranquillement, user de toutes les figures verbales pour vous servir une table riche en nouvelles, en appétits stratégiques et en promesses pour un avenir proche meilleur. Serez-vous d’accord encore une fois pour les écouter sans vouloir réagir ni répondre?! 

Joe Acoury.

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