Le Weekend a été sans nul doute marqué par les manifestations des Gilets Jaunes en France et les incidents qui se sont déroulés à proximité de l’Arc de Triomphe à Paris.

Des volontaires appartenant à des associations collectant des dons pour personnes nécessiteuses au centre-ville de Beyrouth (Liban). Source photo: capture Facebook

Paradoxalement, l’image du Weekend au Liban a été celui de Gilets Jaunes de mouvements associatifs – en réalité totalement indépendants du mouvement français – qui collectent des vêtements et de la nourriture pour les pauvres et les nécessiteux. Et le Liban est une société au combien inégalitaire avec des problèmes socio-économiques beaucoup plus graves qu’en Métropole. Une belle image en somme face à la violence de la capitale française.

En France, le principal vecteur de mobilisation des Gilets Jaunes, mouvement en soit non structuré se fait via les réseaux sociaux. Il est intéressant de l’examiner assez attentivement.
Les raisons de la mobilisation sont légitimes. Il existe en effet un certain nombre de problèmes sociaux et économiques auxquels nos compatriotes font face tout comme les Français de l’Étranger et d’autres dans un environnement mondial plus compétitif.

Les Gilets Jaunes se divisent, le Gouvernement en appelle aux partis traditionnels

À une époque différente, le jeu politique se serait exercé avec une majorité qui impose des mesures et une opposition qui critique ses mesures. Toutefois cette opposition aurait été structurée et aurait peut-être amenée à des discussions et à un compromis, ce que le mouvement des Gilets Jaunes n’offre pas faute justement de structure.

La dernière élection présidentielle qui amené Emmanuel Macron au pouvoir a bouleversé le jeu politique traditionnel, c’était d’ailleurs son leitmotive et nul doute aucun que cela – dès l’époque – pouvait faire le jeu des extrêmes droites et gauches comme on peut le constater aujourd’hui. 
Face à son échec, Emmanuel Macron a pris note aujourd’hui avec un recours aux partis traditionnels qui sont appelés à se réunir avec lui à l’Élysée pour discuter de la crise.

Face à cette flambée de violence, le mouvement des Gilets Jaunes se divise également entre modérés qui souhaitent discuter et arriver à un compromis et personnes plus extrémistes qui souhaitent un tout ou rien, mais surtout, à en lire les réseaux sociaux, « la Révolution » et qui se préparent à la prochaine confrontation.

Des demandes économiquement aberrantes

Évidemment que ces demandes ne sont pas le fait de tous les Gilets Jaunes qui expriment souvent plutôt un mal-être.
En lisant les demandes des Gilets Jaunes publiés par certains sites, certains réclament ainsi la hausse du SMIC en ignorant que cette hausse ne peut se faire sans gain de productivité conséquents au risque de provoquer une inflation.

La France ici n’est pas seule décisionnaire puisque cette hausse ne peut manquer d’augmenter les déficits publics d’une part ou de nuire à l’Euro et aussi est sujette en soit à des décisions acceptées par nos partenaires européens. Ceci est loin d’être évident.

Il existe en effet un certain nombre de problèmes économiques auxquels fait face la population de la métropole, amenant la hausse des taxes et cette hausse des taxes, les Français de l’Étranger y sont eux-mêmes exposés sans que cela ne soit trop évoqué dans la presse.

Un amendement du gouvernement adopté dans le cadre du projet de loi de finances, prévoit de relever de 20 à 30% l’imposition des revenus de source française alors que généralement, ces biens immobiliers ou financiers servent de garantie en cas de retour forcé dans un environnement mondial parfois instable. On est bien placé au Moyen-Orient pour apprécier cette sécurité en cas de coup dur. Pourtant, les Français de l’Étranger ne manifestent pas et aujourd’hui peuvent avoir des craintes quant à ce que semble offrir comme spectacle la Métropole. Les Français de l’Étranger sont parmi les principaux vecteur du rayonnement économique de la France dans le Monde, en faisant notamment la promotion d’un savoir-faire et ainsi en étant parmi les pourvoyeurs les plus importants d’emplois dans la Métropole. Il convient de le souligner.

Aujourd’hui, le mouvement des Gilets Jaunes est donc dépassé par des extrémistes dont les casseurs qu’on a pu voir à l’Avenue des Champs-Élysées n’est qu’une preuve plus flagrante, celle non pas de la dimension de la problématique économique en soit, mais celle d’un rejet des institutions de la République Française. Certains Gilets Jaunes l’ont d’ailleurs compris, peut-être un peu tardivement quand ils ont protégé la Flamme du Soldat Inconnu en formant un bouclier humain quand d’autres voulaient l’éteindre.

Sur ces mêmes réseaux sociaux, cette cassure au sein du mouvement des Gilets Jaunes commence à apparaitre, avec l’apparition de groupes modérés qui estiment que ces incidents sont allés trop loin, quand d’autres comme les Black Blocks se battent, cassent du flic sur ce qui était la plus belle avenue du Monde, une image plus que troublante pour l’Étranger puisque la presse internationale – contrairement à la presse française – n’hésite plus à parler non pas de manifestations ou d’incidents mais d’insurrection et souligne la volonté de révolution de certains extrémistes.

Cet état de fait est chose totalement regrettable pour la France. Il y a la destruction de commerces donc d’emplois. Il y a également l’image d’un pays en proie à une insurrection, ce qui amène de nombreux touristes par exemple à ne pas visiter la France à la veille des vacances de Noël. Il y a donc pertes d’opportunités économiques pour un Pays qui en aurait besoin et qui ne peut s’en permettre aujourd’hui le luxe.

Une image regrettable de la France à l’Étranger

La Marianne défigurée de l'Arc de Triomphe, une photographie largement partagée sur les réseaux sociaux. Crédit Photo DR.
La Marianne défigurée de l’Arc de Triomphe, une photographie largement partagée sur les réseaux sociaux. Crédit Photo DR.

L’image de la Marianne défigurée probablement à coup de burin a été source d’indignation plus d’un, notamment pour les Français de l’Étranger et du Moyen Orient mais aussi pour toute personne admirant cette France en rappelant sans doute aucun, celle d’extrémistes comme Daesh qui avaient saccagé les musées d’Irak, de Syrie ou même d’Afghanistan encore il y a peu.

La dimension symbolique de cette Marianne désormais défigurée est désormais devenue idéologique. Il convient de ne pas faire d’amalgame cependant, tous les gilets jaunes n’en sont pas responsables. Ceci est du fait d’extrémistes, ceux-là même qui en appellent à une Révolution et qui évoquent une volonté de renverser la République sur les réseaux sociaux.

Il est en effet important de noter les symboles. La révolution française a vu les statues équestres de rois être déboulonnées détruites comme celles des cathédrales. Plus proche de nous, la chute de l’URSS a été, comme un des actes symboliques premiers, celui du déboulonnage des statues de Lénine.

Que cela soit le fait de personnes isolées ou organisées, les Gilets Jaunes faute de structure et d’organisation propres se sont donc laissés dépasser par des mouvements d’extrémistes.

Cette attaque du symbole même de la République doit par conséquent faire réfléchir les personnes quelque responsables au sein des Gilets Jaunes concernant ce mouvement sans contrôle et au sein du Gouvernement pour proposer une sortie de crise, au risque de voir de nouveaux affrontements, plus graves se dérouler et faire le jeu, lors des prochaines élections des extrémistes de gauche et de droite.

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