En dépit des paroles rassurantes hier du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé concernant la solidité du secteur bancaire, un nouveau rapport publié par Standard & Poors jette le froid avec des estimations de décôtes allant jusqu’à atteindre plus de 100% du PIB avant toute dévaluation officielle de la livre libanaise face au dollar.

Cette restructuration et décôte des actifs des banques libanaises pourrait même atteindre 134% du PIB en 2021, estiment ainsi les auteurs du rapport qui accusent les autorités monétaires d’avoir fait assumer aux déposants ces pertes et non aux actionnaires des banques via la circulaire 154 qui appelait à une hausse des fonds propres des établissements.

Le rapport rappelle que 60% des actifs des banques sont investis sous forme de Certificats de Dépôts investis auprès de la Banque du Liban et 11% sous forme d’Eurobonds et de bons du trésor en livre libanaise.

Par ailleurs, la BdL elle même possèderait 44% de la dette publique et 26% des dettes des banques.

Element clé, du rapport, le coût de la restructuration pourrait dépasser les 100% du PIB, 134% au pire même.

Trois scénarios sont ainsi évoqués, avec un coût allant de 30% à 134% du PIB et leurs impacts respectifs sur les dépôts de la clientèle qui pourraient aboutir à des haircuts de 4% à 63%. À noter que selon les 3 scénarios, les fonds propres des banques sont tous épuisés au final, empêchant une relance de l’économie libanaise, amenant à ce nécessaire Bail-In de 4% à 63% des fonds. Pour rappel, un bail-in est un appel au déposants pour couvrir les pertes supplémentaires via transformation d’une partie de leurs fonds en action des banques.

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