Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial français pour le Liban, est arrivé à Beyrouth en fin d’après-midi dans un contexte marqué par une escalade militaire sans précédent entre Israël et le Hezbollah. L’arrivée de Le Drian survient alors que le sud du Liban est la cible de frappes israéliennes massives. Depuis plusieurs jours, la région est le théâtre de violents affrontements entre les forces israéliennes et le Hezbollah. Cependant, il semble que sa visite, initialement prévue la semaine prochaine ait été avancée en urgence en raison de la brusque dégradation de la situation.
L’armée israélienne a annoncé avoir mené plus de 400 raids aériens depuis ce matin sur le Sud du Liban mais également depuis cet après-midi sur la Vallée de la Békaa, ciblant officiellement des infrastructures du Hezbollah, notamment dans le sud du pays et la région de la Békaa. Le Hezbollah, de son côté, a riposté en lançant des missiles sur Haïfa et le nord d’Israël, causant plusieurs blessés. Des sirènes ont retenti dans plusieurs localités israéliennes, et le système de défense antimissile, l’Iron Dome, a intercepté plusieurs projectiles.
Le bilan humain s’alourdit rapidement actuellement: selon les dernières informations du ministère libanais de la Santé, les frappes israéliennes ont fait 182 morts et plus de 727 blessés au Liban, dont des femmes, des enfants et des secouristes. De nombreux habitants du sud du Liban fuient leurs foyers pour se réfugier dans des zones plus sûres, tandis que les infrastructures civiles, y compris des routes et des habitations, sont lourdement endommagées par les bombardements, alors que le ministère de l’intérieur indique avoir réquisitionné les écoles publiques.
Dans ce contexte explosif, la mission de Jean-Yves Le Drian consiste à tenter de désamorcer la crise et à encourager la reprise des discussions diplomatiques, non seulement entre les factions politiques libanaises mais aussi entre le Liban et la communauté internationale. La France, historiquement liée au Liban, se trouve une nouvelle fois en position de médiateur, cherchant à éviter une extension du conflit qui pourrait avoir des répercussions désastreuses pour la stabilité régionale.