La BLOM Bank aurait décidé de clôturer les comptes de l’ordre des ingénieurs et des architectes après que celui-ci ait demandé le versement de 4 millions de dollars sur un total de 21 millions de dollars. Cette somme était destinée à payer les pensions et les frais hospitaliers de ses membres.

L’ordre des ingénieurs a répliqué refusant le chèque bancaire, par ailleurs que les autres banques refusent d’encaisser, ce vendredi, celui ayant été par la suite déposé auprès d’un notaire et aurait parallèlement décidé de porter plainte contre l’établissement financier. Cette nouvelle affaire fait suite à celle déjà opposant le conseil de l’ordre des ingénieurs à la Fransabank et qui s’était soldée par une victoire judiciaire pour le syndicat, obligeant l’établissement à rouvrir ses comptes à la valeur réelle du dépôt.

Cette information intervient alors que ce mardi, les banques reprendront leur mouvement de grève générale en signe de protestation contre les différentes procédures judiciaires les visant appelant les juges à les protéger face aux déposants. En effet, depuis l’instauration informelle d’un contrôle des capitaux en novembre 2019, les déposants ne peuvent plus disposer librement des fonds qui avaient été confiés aux établissements financiers, y compris pour payer les frais médicaux indispensables.

Des banques lourdement impactées par la crise économique 

Les banques libanaises sont, pour leur part, lourdement impactées par la crise économique que traverse le Liban. Cette crise est apparue au grand jour avec les fameuses pénuries de devises étrangères dès mai 2019, d’abord mises sur le dos de problèmes logistiques par la Banque du Liban avant de finalement reconnaitre que les établissements privés faisaient face à d’importantes crises de liquidité. L’ABL avait alors mis en place un contrôle informel des capitaux dès novembre 2019.  

Jusqu’à présent, les banques libanaises refusent généralement de permettre aux déposants de disposer librement de leurs fonds.

Dès 2019, de nombreux incidents avaient alors éclaté dans les succursales bancaires, des déposants exigeant de pouvoir retirer leurs fonds, ce que refusaient les responsables des banques alors que devrait prochainement être détaillé la répartition des pertes du secteur bancaire, estimée à 69 milliards de dollars selon le gouvernement Mikati III, 83 milliards de dollars selon le gouvernement précédent, un chiffre proche de celui du FMI et à 103 milliards de dollars selon certaines agences de notation.

Au total, les 14 premières banques libanaises à elles-seules nécessiteraient une injection de 65 milliards de dollars, bien au-delà des possibilités d’aide économique estimée à 26 milliards de dollars. Aussi, les haircuts sur les eurobonds ou encore sur une partie des obligations libanaises semblent devenir inévitables, en dépit de la hausse des fonds propres sur décision d’une circulaire de la Banque du Liban.

Depuis, si côté libanais, les décisions judiciaires sont pour l’heure bloquées et l’épargne toujours bloqué amenant à des opérations de retraits forcés menés par des déposants en colère, côté international, plusieurs banques libanaises ont été condamnées à verser d’importantes sommes dues à des résidents à l’étranger, notamment en Angleterre ou encore en France. ,

Newsdesk Libnanews
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