La livre libanaise poursuit sa chute au marché noir avec un taux de parité qui a pulvérisé le seuil des 95 000 LL/USD et qui s’achemine vers celui des 100 000 LL/USD, estiment les observateurs qui désormais s’affranchissent ce mot tabou, cela sans aucune réaction des autorités monétaires et alors que les banques libanaises reprendront dès ce mardi leur mouvement de grève.

À l’heure où sont écrites ces lignes, la parité de la livre libanaise à l’achat est de 95 100 LL/USD et de 95 600 LL/USD à la vente, perdant 3 000 LL en l’espace d’une journée et même 1 500 LL en l’espace d’une matinée.

La Banque du Liban, estiment les spécialistes, démontre ainsi qu’elle n’a plus les moyens même de freiner cette chute de la monnaie nationale face au dollar, ayant épuisé toutes ces munitions et alors que les soldes des banques locales auprès des banques correspondantes étrangères seraient également négatives à hauteur de 204 millions de dollars, a admis la semaine dernière un représentant de l’Association des Banques du Liban.

Pour l’heure, aucun répit n’est offert à la livre libanaise, les autorités locales semblant désormais même ne plus évoquer les réformes économiques, monétaires et même structurelles du système financier nécessaires au déblocage de l’aide économique internationale via l’achèvement des négociations avec le FMI. Les dernières procédures judiciaires en cours contre les banques ont été marquées par l’ingérence directe du premier ministre Najib Mikati – lui même actionnaire de banque – qui a ordonné au ministre de l’intérieure Bassam Mawlawi de donner les instructions aux FSI à ne pas obéir aux injonctions judiciaires de la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun qui enquête par ailleurs sur les détournements de fonds dont serait coupable le gouverneur de la BdL lui-même Riad Salamé. Ces réformes sont pourtant jugées nécessaires pour la communauté internationale alors que les ingérences politiques sur le plan judiciaire pourrait avoir des conséquences les plus graves sur les négociations.

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