Le porte-hélicoptère Dixmude dans le cadre de l'opération Cèdre Bleu 2019. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés
Le Dixmude, au Liban pour des manoeuvres entre Armée Libanaise et Française. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés.

Face à cette nouvelle dégradation de la situation, la France a pris des mesures préventives pour protéger ses citoyens au Liban. Le 30 septembre 2024, l’état-major des armées françaises a annoncé l’envoi d’un navire de guerre vers les côtes libanaises, conformément à une déclaration faite à l’agence de presse française AFP. Ce navire, qui a quitté le port de Toulon en direction de la Méditerranée orientale, doit arriver aux abords des côtes libanaises dans les prochains jours, avec pour mission principale de faciliter l’évacuation des ressortissants français en cas de besoin.

Ce déploiement fait partie d’une série de mesures prises par plusieurs pays européens pour garantir la sécurité de leurs citoyens face à l’escalade des combats. La France avait déjà envoyé un navire militaire en 2006 lors de la guerre de juillet, pour évacuer plus de 15 000 ressortissants de nationalités diverses depuis le port de Beyrouth. Cet envoi s’inscrit dans une tradition de précautions prises par Paris lors de crises régionales au Moyen-Orient, et démontre l’importance accordée à la protection de ses citoyens dans les zones de conflit.

L’escalade militaire entre Israël et le Liban a atteint un nouveau sommet avec l’invasion terrestre israélienne qui a débuté dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2024. Cette invasion marque une nouvelle étape dans le conflit qui oppose l’État hébreu au Hezbollah, réminiscence des précédentes guerres de 2006 et 1982, où les deux parties s’étaient déjà affrontées dans des combats acharnés sur le sol libanais. Face à cette nouvelle dégradation de la situation, la France a décidé d’envoyer un navire de guerre vers les côtes libanaises en vue de potentiels évacuations de ses ressortissants. Cet article revient sur le contexte actuel de l’invasion, les précédents historiques, et l’intervention préventive de la France.

Contexte actuel de l’invasion israélienne

Le sud du Liban est à nouveau en proie à des affrontements intenses entre les forces israéliennes et le Hezbollah. Depuis plusieurs jours, des échanges de tirs d’artillerie, des bombardements aériens, et des tirs de roquettes ont transformé la frontière sud du Liban en zone de guerre. Le 30 septembre 2024, après des semaines de tensions croissantes, Israël a annoncé le lancement d’une opération terrestre limitée visant à « sécuriser » ses frontières face aux attaques régulières du Hezbollah. L’invasion a commencé par l’incursion de troupes israéliennes dans plusieurs villages frontaliers libanais, sous la couverture d’attaques aériennes et d’artillerie lourde. Des affrontements intenses ont été rapportés dans les villes de Kfar Kila, Adaisseh, et Aita al-Shaab.

Le Hezbollah a immédiatement riposté avec une série de tirs de roquettes visant des colonies israéliennes, notamment dans le nord de la Galilée. Les autorités israéliennes ont répondu en intensifiant les frappes aériennes sur le sud du Liban, mais aussi sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion traditionnel du Hezbollah. Cette nouvelle escalade rappelle les précédents conflits entre Israël et le Liban, notamment la guerre de 2006, qui avait déjà causé des destructions massives et fait des milliers de victimes civiles.

Les précédents : Guerres de 1982 et 2006

Pour comprendre l’invasion israélienne actuelle, il est essentiel de revenir sur les précédents historiques des guerres de 1982 et 2006.

  • 1982 : L’Opération Paix en Galilée
    En 1982, Israël a lancé une invasion massive du Liban, officiellement pour repousser les combattants palestiniens de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) qui opéraient depuis le territoire libanais. L’opération « Paix en Galilée » a conduit à l’occupation du sud du Liban par Israël et à la prise de Beyrouth, où les troupes israéliennes sont restées jusqu’en 1985, avant de se retirer partiellement sous la pression internationale. Cette guerre a marqué la montée en puissance du Hezbollah, qui a vu le jour dans les années qui ont suivi, en réaction à l’occupation israélienne. Israël a maintenu une zone de sécurité au sud du Liban jusqu’en 2000, date à laquelle ses troupes ont finalement quitté le territoire libanais sous la pression des attaques répétées du Hezbollah.
  • 2006 : La Guerre de Juillet
    Le 12 juillet 2006, un raid du Hezbollah contre une patrouille israélienne déclenche une nouvelle guerre entre Israël et le Liban. Pendant 34 jours, les deux camps s’affrontent, Israël menant des bombardements massifs sur le Liban tandis que le Hezbollah tire des milliers de roquettes sur le nord d’Israël. Ce conflit a laissé des cicatrices profondes, tant sur le plan humain qu’économique, avec plus de 1 200 morts côté libanais, principalement des civils, et des destructions majeures d’infrastructures. La guerre s’est achevée par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelait à un cessez-le-feu et au déploiement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) pour superviser le retrait israélien et prévenir de nouvelles hostilités.
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