L’Institut français du Liban propose le projet Mon histoire : raconter, en français et en arabe, une histoire du Liban, à travers la vie de femmes libanaises qui marquent et font l’histoire du pays. Un projet qui a pour marraine l’artiste française Pénélope Bagieu dont le travail met en avant la vie de femmes influentes. Mon histoire souhaite sensibiliser la jeunesse libanaise aux droits des femmes au Liban et prend la forme d’une plateforme collaborative pluridisciplinaire et numérique. Son lancement aura lieu mardi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, et proposera une exposition de 40 portraits de femmes réalisés par dix artistes libanais(es) et une programmation de rencontres et performances tout au long de la soirée dans la galerie de l’Institut français du Liban à Beyrouth.

L’objectif de ce projet pluridisciplinaire est de sensibiliser la jeunesse libanaise aux droits des femmes au Liban, de l’inviter à mieux connaître l’histoire de son pays et à se la réapproprier, en (re)découvrant ses femmes d’exception. Il s’inscrit en cohérence avec la politique générale de coopération éducative, linguistique, culturelle, et de débats d’idées menée par l’Ambassade de France au Liban, en matière de diplomatie publique et droits de l’homme.

La genèse du projet :

Initié en 2018 dans la lignée du mouvement international de libération de la parole de la femme, le projet Mon histoire est né du constat que parmi les nombreux ouvrages récemment publiés « honorant le rôle des femmes », très peu évoquent les femmes du Liban et du Moyen-Orient.

L’Institut français du Liban a donc invité, pendant trois ans, près de 300 lycéens, de quinze établissements scolaires, à enquêter en journalistes pour redécouvrir les femmes d’exception de leur pays, sous l’encadrement de professionnels.

Mon histoire a en effet une double démarche de formation à la mobilisation citoyenne et à l’éducation artistique et culturelle avec une double visée : sensibiliser les élèves et les rendre acteurs, en français et en arabe d’un engagement de société, et former les enseignants à de nouvelles pratiques pluridisciplinaires et citoyennes dans un environnement plurilingue. 

Le projet a ainsi généré l’intervention d’ONG et de treize artistes : auteure, designer du son, webdesigner et artistes visuels, toutes et tous libanais, toutes et tous profondément engagés. 

L’engagement des femmes dans le monde arabe a été très médiatisé au Liban en octobre 2019 à la faveur des protestations de la « révolution libanaise », avec des revendications liées à leur statut de citoyennes précaires. Or, depuis, devant l’ampleur des crises successives qui se succèdent au Liban, les droits des femmes sont de nouveau passés au second plan de l’actualité, alors que, entre autres, les violences conjugales et la précarité menstruelle ne cessent d’augmenter.

Ce projet répond donc à un besoin et vient soutenir une mobilisation civique et citoyenne à l’œuvre dans le Liban, à laquelle il rend également hommage. 

Une plateforme numérique et un appel à participation du public

Mon histoire prend la forme d’une plateforme collaborative et offre un site internet avec trois aspects mis en exergue pour chaque femme choisie : sa courte biographie romancée ; une illustration réalisée par un(e) artiste libanais(e) ; un podcast. La plateforme présente également des ONG libanaises de défense des droits des femmes, de nombreuses ressources et toutes celles et ceux qui prennent part au projet. C’est une plateforme engagée, avec une grande dimension artistique et une vocation pédagogique.

Le projet Mon histoire est lancé le 8 mars 2022, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Il présente 40 femmes, choisies dans un premier temps, avec les trois critères principaux suivants :

  • impact positif et durable qu’elles ont sur la société libanaise ;
  • pionnière (La 1e femme libanaise / du Moyen-Orient / du monde arabe / du monde à avoir…) ou leader ;
  • incarner un modèle auquel les filles et les garçons peuvent s’identifier, dans un domaine dans lequel une femme n’est pas forcément attendue, « inhabituel pour une femme », dans une société patriarcale.

A partir du 8 mars, le public va découvrir le portrait de ces 40 femmes d’exception… et est invité à participer et s’engager sur la plateforme collaborative. 

Chaque personne peut en effet ajouter sur la plateforme collaborative Mon histoire des informations sur une des femmes choisies ou présenter une autre femme, en expliquant pourquoi. Le public est ainsi invité à faire connaître « ses » femmes d’exception.

Le site internet du projet sera dévoilé le mardi 8 mars à l’occasion du lancement de Mon histoire.

Un projet à long terme

L’aspect participatif du projet a vocation à générer d’autres portraits de femmes qui viendront s’ajouter à cette première sélection. 

Une campagne de sensibilisation et de formation va ensuite être lancée dans de nouveaux établissements scolaires en septembre 2022, à l’issue de laquelle 40 nouveaux portraits (textes et podcasts) seront dressés.

Un nouvel appel à participation des artistes visuels sera lancé en juin 2023. Le projet dans sa globalité permettra de :

  • servir d’outil pédagogique dans les établissements scolaires ;
  • devenir un modèle pour être reconduit dans d’autres pays ;
  • être traduit en anglais, afin d’être plus accessible à l’échelle internationale.

Celles et ceux qui font l’exposition Mon histoire

L’auteure : 

VALERIE CACHARD

Artiste et auteure, Valérie Cachard est libanaise et française. Parmi ses dernières créations, Victoria K, Delphine Seyrig et moi ou la petite chaise jaune, spectacle (2022), Beyrouth, la lumière, ce qui reste quand tout s’effondre, podcast documentaire en collaboration avec Alice Lefilleul (2021), et Agenda 1979, une vidéo, réalisée avec Grégory Buchakjian, pour l’Opéra du Rhin (2021). Lauréate du prix RFI-Théâtre en 2019, ses textes ont été lus ou joués au Liban, en France, en République Tchèque et à Haïti.

Les artistes visuels :

DALIA BAASSIRI

Artiste reconnue mondialement, Dalia Baassiri est née au Liban en 1981 et a grandi pendant la guerre civile. Dans son discours artistique croisant différents médias (dessin, peinture, sculpture), elle s’interroge sur sa relation avec un pays en conflit permanent : comment s’identifier à une terre tout en ayant passé son enfance à l’abri entre quatre murs ? 

Elle trouve refuge et réponses au sein de sa propre maison. Du grain de poussière jusqu’aux murs, tout est source d’inspiration.

ZEINA BASSIL, alias ZENOBIE

Zeina Bassil est une illustratrice libanaise, curieuse et touche à tout. D’un coup de crayon magique, elle donne vie à ses dessins. Elle est aussi experte dans la transformation des citrons en margarita.

RALPH DOUMIT

Né à Beyrouth en 1985, Ralph Doumit se passionne très jeune pour la bande dessinée et la littérature jeunesse. Après une enfance vécue entre la France et le Liban, il est aujourd’hui installé à Beyrouth, où il est professeur d’histoire de la bande dessinée et de l’illustration, journaliste culturel et auteur pour la jeunesse.

KAMAL HAKIM

Né en 1980 à Beyrouth, Kamal Hakim est auteur de bande dessinée. Il a deux formations et deux passions : les sciences politiques et le dessin. Il raconte et illustre donc d’une manière très personnelle l’actualité complexe du Liban et du Moyen-Orient, et ce, dès sa première BD, Le Temps des Grenades.

SINAN HALLAK

Créateur passionné à plein temps et papa comblé, Sinan Hallak est un globe-trotteur installé à Beyrouth, sa ville natale. 

Illustrateur, graphiste et enseignant à l’université, ses livres, à destination de la jeunesse, sont publiés dans le monde entier. Patient et doué avec les enfants, Sinan trouve une grande inspiration en se mettant à table avec eux, les manches retroussées. 

Il a notamment produit 3 livres entièrement illustrés par des enfants. Nommé pour le prestigieux prix Hans Christian Andersen 2022, Sinan a déjà gagné plusieurs prix régionaux pour son travail.

NOEMIE HONEIN

Noémie Honein est une artiste autrice pluridisciplinaire née en 1993 au Liban. Elle publie son travail sous son pseudonyme : Noémie نعومة, une façon de donner de l’importance à son identité libanaise. 

Noémie s’exprime en couleurs, que ce soit dans son travail plastique ou dans sa cuisine, pour mieux rendre hommage à la richesse foisonnante de l’environnement dans lequel elle a grandi, enlacée par les montagnes du Kesrouan qu’elle aime tant. 

LAURE IBRAHIM

Laure Ibrahim est née et a grandi à Beyrouth. Jeune dessinatrice en cours de formation illustration et bande dessinée, elle est très influencée par son héritage libanais. Le patrimoine, l’humour et les couleurs de son pays rythment son travail. Elle adore le dessin, les frites, les chiens et les fous rires.

JOSEPH KAI

Connu pour sa ligne délicate et son ton introspectif empruntés tantôt à la BD traditionnelle, tantôt aux nouvelles tendances beyrouthines, Joseph Kai traite des non-dits, de la marginalisation et de la sexualité. Il fait partie du collectif de BD Samandal et participe à de nombreux festivals et expositions dans toute l’Europe. En 2021, Joseph publie chez Casterman L’Intranquille, son premier roman graphique au long cours.

MOHAMAD KRAYTEM

Né à Beyrouth en 1991, Mohamad Kraytem a grandi avec le dessin, la bande dessinée et les comics. À l’âge de neuf ans, il découvre la série de l’Inspecteur Bayard dans la bibliothèque de son école… Sa vocation est née. Il s’inspire de cette BD pour dessiner et raconter ses propres histoires. Diplômé en illustration en bande dessinée, il travaille actuellement en tant qu’illustrateur et dessinateur de storyboards, avec de nombreux projets au Liban et en Europe.

MAYA ZANKOUL

Maya Zankoul est une autrice, illustratrice, et réalisatrice libanaise, connue pour ses dessins critiques du Liban publiés sur son blog et livres Amalgame. Elle travaille depuis douze ans dans l’illustration et l’animation à travers son studio wezank, et sa chaîne de vidéos animés en libanais pour enfants Lila TV. Ses projets récents incluent un livre illustré pour enfants et son premier court-métrage animé Peek-A-Boom qui a gagné plusieurs prix internationalement.

Le design de la plateforme numérique a été conçu par MASSOUD HABIB.

L’univers sonore des podcasts a été réalisé par EMMANUEL ZOUKI.

Avec la participation de onze établissements scolaires suivants :

Collège des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, Clémenceau-Beyrouth 

College Khaled bin el Walid-horj – Association Makassed, Beyrouth

Collège Saint Antoine, Hammana 

Collège des sœurs du Bon Pasteur, Hammana

Collège Notre Dame de la Délivrance des Soeurs maronites de la Sainte Famille, Zalka 

École Notre-Dame de la Lumière-Okaïbé, Kesrouan 

École Notre-Dame Sahel-Alma des Sœurs Maronites de la Sainte Famille 

École Saint Joseph Filles de la Charité, Zouk Mikaël 

Collège de la Sainte Famille française, Jounieh 

Lycée Officiel Georges Frem, Jounieh 

École secondaire officielle Amchit

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