MFAlors que le parlement libanais est réuni pour examiner le très controversé projet de budget 2022, le Fonds Monétaire International “se réjouit de soutenir le Liban, mais la mise en œuvre de réformes est nécessaire pour mettre fin à la crise”, annonce le porte-parole de l’institution internationale Gerry Rice lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce jeudi.

Il a également annoncé l’envoie prochain d’une nouvelle mission de l’institution dès la semaine prochaine pour discuter des retards pris par le Liban dans la mise en place des réformes nécessaires et conformes à l’accord préliminaire précédemment conclu et qui devait amener à la signature d’un accord définitif avec le pays des cèdres.

Gerry Rice, qui est sur le point de prendre sa retraite, a tout de même admis qu’il y a eu des progrès lents dans la mise en œuvre de certaines des mesures sont nécessaires pour faire avancer le programme de prêts. 

Pour rappel, des sources proches du FMI avaient estimé que les projets de réforme adoptées par le Liban dénaturaient l’accord contre avec l’organisation internationale, notamment sur les points concernant les amendements relatifs au secret bancaire ou encore ceux liés à l’instauration d’un contrôle officiel des capitaux sans évoquer la nécessité de mener un audit juricomptable de la Banque du Liban et de plusieurs institutions publiques. Des experts soulignaient ainsi que 27 milliards de dollars auraient été dépensés entre 2003 et 2018 sans qu’on sache comment.

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Une classe politique déjà mise en cause hier par la directrice du FMI

Hier déjà, la directrice du FMI Georgieva avait estimé, dans un langage diplomatique, que les contraintes actuelles concernant l’application du plan de réforme concernaient avant tout la sphère politique en réponse à une question qui comparait le pays des cèdres à la situation au Srilanka.

Donc, sur le Sri Lanka, il y a trois gros créanciers, le Japon, l’Inde, la Chine. Nous avons bon espoir de voir un engagement du côté public qui viendra rapidement. Et puis, bien sûr, en examinant tous les paramètres, en associant le secteur privé. Sur le Liban, nous devons reconnaître qu’il s’agit principalement de contraintes politiques intérieures, malheureusement. Mais, ce qui est commun, c’est que nous ne reconnaissons pas tout à fait l’urgence de traiter ces problèmes et nous savons ce qui doit être fait. Si vous avez besoin de cette transparence, s’il vous plaît, montrez-moi tout, pas seulement la pointe de l’iceberg. Deuxièmement, nous avons besoin de règles qui offrent un traitement égal aux créanciers. Troisièmement, nous avons besoin d’une configuration organisationnelle qui rassemble les créanciers. Et quatrièmement, nous avons besoin d’une volonté politique dans les pays pour travailler avec les créanciers, pour travailler avec nous, pour travailler avec d’autres institutions, et ensuite être décisifs dans l’égalité de traitement pour tous.

Par ailleurs, elle avait indiqué qu’un traitement égal entre créanciers devait être appliqué, alors que les autorités libanaises se proposent de faire porter à la population les importantes pertes du secteur financier, cela afin d’épargner au possibles les actionnaires des banques locales.

Elle avait déjà regretté indirectement l’absence d’une volonté politique.

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