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Le Hezbollah reprend le contrôle du port de Beyrouth (Al Arabiya)

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Une source sécuritaire occidentale, citée ce mardi par la chaîne Al-Arabiya, a lancé une alerte préoccupante : le Hezbollah a « réimposé son contrôle » sur le port de Beyrouth, cinq ans après l’explosion dévastatrice d’août 2020 qui a tué environ 220 personnes et ravagé des pans entiers de la capitale. Selon cette source, l’Iran, via les unités 190 et 700 de sa Force Qods, s’appuie sur des opérations de contrebande maritime pour approvisionner le groupe libanais, ravivant les craintes d’une nouvelle catastrophe. Cette révélation intervient alors que les autorités libanaises auraient récemment renvoyé 30 employés de l’aéroport de Beyrouth, accusés de liens avec le Hezbollah, signalant une tentative de réduire l’influence du groupe dans les infrastructures stratégiques.

Une emprise rétablie sur le port

« Après la chute d’Assad, le Hezbollah a repris le contrôle du port de Beyrouth », affirme la source, soulignant une intensification des activités maritimes du groupe. Privé de ses traditionnels canaux terrestres et aériens à travers la Syrie, le Hezbollah se tournerait désormais vers la mer pour recevoir armes, équipements et fonds. Ce pivot stratégique s’appuie sur un réseau de collaborateurs au sein des douanes et des autorités d’inspection portuaires, opérant « en toute liberté », selon Al-Arabiya.

À la tête de cette toile présumée, Wafiq Safa, haut responsable sécuritaire du Hezbollah, est pointé du doigt. « Safa supervise un réseau d’agents qui facilitent le passage de matériel, d’armes et d’argent sans aucun contrôle ni supervision », précise la source. Sanctionné par les États-Unis en 2019 pour trafic via les ports libanais, Safa est une figure clé de l’unité de liaison et de coordination du groupe, proche de son chef, Hassan Nasrallah. Ces allégations surviennent dans un contexte où le gouvernement libanais tente de reprendre la main sur ses infrastructures, comme en témoigne le récent renvoi de 30 employés de l’aéroport international Rafic Hariri, accusés d’être affiliés au Hezbollah.

Le renvoi des employés de l’aéroport : un signal fort ?

Ce licenciement, rapporté par des posts sur X et des médias comme Asharq Al-Awsat début avril 2025, marque une rupture apparente avec des années d’influence présumée du Hezbollah sur l’aéroport de Beyrouth. Ces employés, affectés à des tâches comme la manutention des bagages ou l’inspection des objets perdus, auraient facilité, selon des sources sécuritaires, le passage de fonds et de matériel pour le groupe. Cette purge, qualifiée de « grand ménage sécuritaire » par un officiel anonyme, vise à répondre aux pressions internationales, notamment américaines, pour limiter l’emprise du Hezbollah sur les points d’entrée stratégiques.

Ce geste intervient après plusieurs incidents troublants. En janvier 2025, les autorités ont intercepté 2,5 millions de dollars en liquide sur un vol en provenance de Turquie, destinés au Hezbollah, selon Reuters. Des fouilles d’avions iraniens, suivies de manifestations de partisans du groupe, ont également révélé des tensions croissantes autour de l’aéroport. Pour certains analystes, ce renvoi pourrait annoncer une volonté similaire au port, bien que l’État libanais reste fragilisé par des divisions internes et une capacité limitée à contrer le Hezbollah.

Une menace pour la stabilité libanaise

La source occidentale n’hésite pas à tirer la sonnette d’alarme : « L’utilisation par le Hezbollah du port de Beyrouth, le plus important du pays, compromet les intérêts libanais et menace les investissements étrangers. » Ce contrôle illégal pourrait, selon elle, exposer le Liban à un nouveau désastre similaire à celui de 2020, lorsque 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, stockées sans précaution, ont explosé, causant des dégâts estimés à 15 milliards de dollars (Banque mondiale, 2021).

Elle appelle l’État libanais à « agir de toute urgence » face à ces « violations » qui risquent de transformer le port en une poudrière. Les unités 190 et 700 de la Force Qods, spécialisées dans la logistique clandestine, orchestreraient ces transferts, soit directement vers le Liban, soit via des pays intermédiaires, exploitant la faiblesse des contrôles. Cependant, des observateurs doutent de la véracité ou de l’ampleur de cette emprise sur le port, notant que même des navires de guerre américains y transitent régulièrement, ce qui rend improbable un contrôle total par le Hezbollah sans une complicité ou une négligence plus large des autorités internationales présentes.

Un port sous influence, mais des doutes persistants

Le port de Beyrouth, poumon économique du pays, a longtemps été un foyer de corruption et d’influence politique. Après l’explosion de 2020, des enquêtes ont révélé une négligence généralisée, mais aussi des soupçons d’implication du Hezbollah dans le stockage de matériaux dangereux. Bien que le groupe ait nié tout lien, des rapports, comme celui de l’AFP en 2020, ont souligné son « laissez-passer » grâce à des complices dans l’administration portuaire.

En 2025, la situation semble s’aggraver. La chute du régime Assad en Syrie a fermé les routes terrestres traditionnelles de l’Iran vers le Hezbollah, poussant ce dernier à renforcer sa mainmise sur le port. Un article de The Jerusalem Post du 23 juin 2024 avait déjà signalé une présence accrue de Safa à l’aéroport de Beyrouth, suggérant une stratégie similaire dans les infrastructures clés. Pourtant, la présence de navires de guerre américains, documentée par des observateurs maritimes, complique cette narrative. « Un contrôle exclusif du Hezbollah semble exagéré, vu le trafic international surveillé par des puissances comme les États-Unis », note un expert régional anonyme, interrogé par L’Orient-Le Jour.

Une économie au bord du gouffre

Cette reprise de contrôle intervient alors que le Liban reste englué dans une crise économique sans fin. Avec une inflation à 150 % (Statista, mars 2025), un chômage touchant 40 % de la population active (INSEE) et une dette publique dépassant 100 milliards de dollars, le pays dépend cruellement des investissements étrangers. Mais l’ombre du Hezbollah sur le port risque d’effrayer les partenaires internationaux, déjà méfiants face à l’instabilité chronique.

La source occidentale insiste : « Le Liban doit protéger ses infrastructures vitales. » Pourtant, l’État, fragilisé par des divisions politiques, peine à imposer son autorité. Le gouvernement de Nawaf Salam, en place depuis février, a promis des réformes, mais les résistances, notamment de factions proches du Hezbollah, freinent toute avancée. Le renvoi des employés de l’aéroport pourrait être un premier pas, mais son extension au port reste incertaine face à l’enracinement du groupe.

Un écho international

Les déclarations d’Al-Arabiya font écho à d’autres mises en garde. Le 8 avril, Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe des États-Unis, qualifiait le Hezbollah de « cancer » lors de sa visite à Beyrouth, appelant à son désarmement et à des réformes pour sauver le pays. La FINUL, le même jour, dénonçait des violations de la résolution 1701 au Sud-Liban, impliquant des armes illégales attribuées au groupe.

Face à ces pressions, le Hezbollah reste silencieux sur ces allégations. Mais son influence, renforcée par l’absence d’un État fort, pose une question lancinante : le port de Beyrouth, symbole d’un Liban en perdition, deviendra-t-il le théâtre d’une nouvelle tragédie ? L’urgence d’une réponse collective, nationale et internationale, n’a jamais été aussi criante.

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Newsdesk Libnanews
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