Le ministre de l’Économie et du Commerce dans le gouvernement libanais intérimaire, Amine Salam, a entamé ses réunions à Washington ce matin, où il a rencontré des responsables de l’administration américaine, en particulier au sein du Trésor américain. L’objectif de ces rencontres est de discuter des moyens de soutenir le Liban sur le plan économique et social face aux défis constants que le pays et son peuple doivent affronter en raison du conflit en cours, ainsi que d’explorer des stratégies de redressement après la guerre.
Discussions avec les responsables du Trésor américain
Le ministre Salam a rencontré Eric Meyer, le sous-secrétaire adjoint au Trésor pour l’Afrique et le Moyen-Orient, ainsi que Jessie Beck, la sous-secrétaire adjointe pour l’Asie et le Moyen-Orient au sein du Bureau de financement du terrorisme et des crimes financiers. Ils ont discuté de l’importance des réformes en cours au Liban, en particulier la décision du ministère de l’Économie de dollariser le marché libanais, une mesure qui a contribué à stabiliser le taux de change à 89 500 livres libanaises pour un dollar américain depuis la mi-2023. Ils ont également évoqué la suspension de la plateforme « Sayrafa » et les restrictions imposées sur le financement du budget par la Banque du Liban, ce qui a permis d’augmenter les réserves de la banque centrale de 546 millions de dollars au cours des cinq premiers mois de 2024, portant le total des réserves à 10,2 milliards de dollars.
Retard des réformes et défis du secteur bancaire
Le ministre Salam a abordé les raisons du retard dans la mise en œuvre des réformes exigées par la communauté internationale, ainsi que la nécessité de réformer le secteur bancaire libanais en coordination avec le Trésor américain. Les responsables américains ont exprimé leur volonté de soutenir l’État et le peuple libanais, à condition que les institutions constitutionnelles libanaises reprennent leur fonctionnement normal. Ils ont également discuté de programmes de développement et de stimulation visant à relancer l’économie libanaise.
Discussions autour de la « liste grise »
Le ministre Salam a également évoqué les conséquences potentielles de l’inscription du Liban sur la « liste grise » avant la tenue de la conférence internationale intitulée « Soutien au peuple libanais », prévue à Paris le 24 octobre, sous la présidence du président français Emmanuel Macron. Salam a exprimé le souhait de reporter cette inscription afin de donner une chance à cette conférence de réussir à tracer une voie d’espoir pour le Liban, et de l’aider à sortir de la crise actuelle.
Renforcement de la coopération bilatérale
Salam et le Trésor américain ont convenu de renforcer la coopération entre les deux pays, notamment pour protéger les intérêts des entreprises et des institutions publiques et privées au Liban. Ils ont également discuté de la modernisation du système financier, du rétablissement de son bon fonctionnement, et de la protection du secteur financier, incluant les compagnies d’assurance, les institutions financières et les banques. Cette coopération s’étend à l’échange d’expertise et d’informations concernant les efforts visant à prévenir les risques liés au financement illicite.