La situation sécuritaire au Liban continue de s’aggraver avec une intensification des affrontements entre Israël et le Hezbollah. Ce matin, des vidéos diffusées montrent l’ampleur des dégâts à Gazieh, dans le sud du Liban, suite à une série de frappes israéliennes. Selon les médias locaux, plusieurs habitations et infrastructures ont été endommagées, tandis que les bilans humains s’alourdissent, notamment dans les zones frontalières où de nombreux civils ont trouvé la mort. À Nabatiyeh, des bombardements violents ont été signalés tôt ce matin, causant des scènes de destruction et de désolation.
L’armée israélienne a annoncé avoir attaqué plus de 1 600 cibles au Liban au cours des dernières 24 heures, concentrant ses opérations sur les positions supposées du Hezbollah dans le sud du pays. Ces frappes, qui s’étendent également à la région de la Bekaa, suscitent de vives inquiétudes, notamment à Baalbek et ses environs, où plusieurs villages ont été touchés. Les raids nocturnes sur Duris et Ei’at ont provoqué des explosions massives, ajoutant à l’escalade des tensions.
Le Hezbollah réplique et pleure un commandant
Face aux frappes israéliennes, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques en représailles, notamment une attaque sur une base israélienne située à Meichar, dans le nord du pays. Le Hezbollah a également annoncé la mort de Mohammad Sarour, commandant de sa force aérienne, tué lors d’un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth. Sarour, figure clé de l’organisation, était connu pour son rôle dans la lutte en Syrie depuis 2020. Sa disparition constitue un coup dur pour le Hezbollah, qui pourrait renforcer sa riposte dans les jours à venir.
Appels internationaux à la désescalade
Sur le front diplomatique, le ministre des Affaires étrangères libanais, Abdallah Bou Habib, a lancé un avertissement ce matin, appelant à un cessez-le-feu immédiat. Il a souligné que le Liban rejette fermement cette guerre et que la poursuite des hostilités pourrait conduire à un « grand effondrement ». Bou Habib a exhorté à l’application rapide du cessez-le-feu proposé par les États-Unis et l’Europe, avertissant que les conséquences pourraient être désastreuses pour la région entière si la violence continue de s’intensifier. En parallèle, la diplomatie internationale, notamment par le biais de la France et des États-Unis, poursuit ses efforts pour mettre en place une trêve temporaire de 21 jours, bien que les négociations soient au point mort.
Crise humanitaire majeure
Le Liban fait face à une crise humanitaire sans précédent. Plus de 250 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, principalement dans le sud, où les frappes israéliennes se multiplient. Dans la région de Chebaa, un bombardement israélien a causé la mort de neuf personnes, après qu’un obus a détruit une maison. Les infrastructures civiles et agricoles sont également durement touchées, et le recours à des armes comme le phosphore blanc dans certaines zones a gravement endommagé les terres agricoles, empêchant leur utilisation pour plusieurs années.
La circulation perturbée malgré la guerre
Sur un autre front, bien que la guerre occupe l’essentiel de l’actualité, le quotidien des Libanais est également marqué par de graves incidents routiers. Ce matin, les autorités ont rapporté une circulation dense entre Antelias et Zalka, une situation aggravée par les déplacements massifs dus aux bombardements. La Croix-Rouge libanaise a aussi fait état de 5 blessés dans trois accidents de la route distincts au cours des dernières 24 heures, illustrant à quel point le pays est en proie au chaos.
Le Liban est aujourd’hui à un tournant critique. Entre l’intensification des combats et les tentatives diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu, l’avenir du pays demeure incertain. Tandis que les voix s’élèvent pour une désescalade, sur le terrain, la violence ne faiblit pas et menace de faire sombrer la région dans une crise encore plus profonde.