Ce lundi marque un tournant critique dans le conflit en cours entre Israël et le Hezbollah, avec une intensification sans précédent des frappes israéliennes visant des infrastructures présumées du Hezbollah dans tout le sud du Liban, ainsi que dans la vallée de la Bekaa. Le bilan humain est extrêmement lourd, avec plus de 100 morts et plus de 500 blessés, selon un communiqué officiel du ministère de la Santé libanais, alors qu’une 3ème vague d’attaques israéliennes serait en cours.
Une attaque de grande ampleur bien planifiée
Selon le porte-parole de l’armée israélienne, les frappes d’aujourd’hui s’inscrivent dans une vaste opération militaire préparée de longue date, avec l’appui du renseignement militaire et de l’armée de l’air israéliens. Cette offensive, qualifiée de « broad attack » par les autorités israéliennes, vise à démolir les infrastructures du Hezbollah dans plusieurs régions du Liban, notamment le Sud et la Bekaa.
Les frappes israéliennes, qui ont ciblé plus de 300 positions du Hezbollah depuis le début de la journée, ont notamment touché les villes de Ansar, Kafour, Kafr Sir, et Ainatha, avec des maisons civiles frappées de plein fouet. Parmi les autres zones visées figurent Kawthariyeh al-Siyad, al-Sharqiya, al-Numayriyeh, Zafta, Ain Qana, et al-Duwayr.
Des sources sécuritaires israéliennes, citées par le journal Yedioth Ahronoth, ont révélé que ces frappes avaient été minutieusement préparées depuis des années. Le renseignement israélien a joué un rôle clé dans l’identification des cibles, et les frappes sont orchestrées dans le cadre d’une stratégie militaire plus vaste visant à neutraliser les capacités militaires du Hezbollah dans la région.
Des cibles civiles et militaires touchées
Les frappes n’ont pas seulement visé des positions militaires. Plusieurs localités résidentielles ont été directement impactées, notamment à Bint Jbeil, Qantara, Burj al-Shamali, et Wadi al-Numayriyeh, où les dégâts sont colossaux. Les raids ont également touché des infrastructures civiles dans les villages de Ain Baal et Burj Rahal.
Des rapports font état de frappes ciblant des zones résidentielles densément peuplées, ce qui a conduit à des scènes de désolation, avec des bâtiments effondrés et des rues dévastées. Un raid israélien particulièrement destructeur à Al-Kharayeb a rasé plusieurs bâtiments et véhicules, faisant un grand nombre de victimes.
Les infrastructures libanaises sous pression
Face à l’ampleur des bombardements, le ministère libanais de la Santé a ordonné à tous les hôpitaux du Sud et de la Bekaa de suspendre les opérations non urgentes, afin de se concentrer sur la prise en charge des blessés. Les services d’urgence et les ambulances sont en état d’alerte maximal, alors que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.
Des scènes de chaos se sont déroulées sur les routes du Sud-Liban, alors que des milliers de civils fuyaient leurs villes et villages pour échapper aux bombardements israéliens. À Saïda, les rues principales ont été bloquées par la circulation, avec de nombreux parents venant récupérer leurs enfants après l’annonce de la fermeture des écoles et des universités en raison de la détérioration rapide de la situation.
La vallée de la Bekaa, nouvelle cible stratégique
Le porte-parole de l’armée israélienne a averti les habitants de la vallée de la Bekaa que des frappes imminentes visaient cette région, où le Hezbollah aurait stocké des armes dans des bâtiments civils. Les autorités israéliennes ont accusé le Hezbollah d’utiliser la population locale comme boucliers humains, mettant ainsi en danger des vies innocentes. Selon les services de télécommunications libanais, 80 000 tentatives d’appels psychologiques auraient été lancées par Israël pour inciter les habitants à fuir leurs maisons.
La région de la Bekaa a déjà subi plusieurs frappes israéliennes, avec des bombardements signalés autour du lac de Qaraoun, à Mashghara, Sahmar, et Yahmor. Ces frappes, en plus de cibler des positions présumées du Hezbollah, ont touché des habitations civiles, ajoutant à la gravité de la situation humanitaire dans la région.



