Carlos Ghosn arrive à point nommé dans le chaudron libanais.
Un homme de poigne et de décision qui pourrait jouer le rôle de Premier ministre. Confessionnalisme oblige, il ne peut accéder à ce poste. Un petit avenant à la constitution ou une conversion expresse, le tour serait joué.
Carlos est un vrai technocrate au-dessus des partis, fidèle à sa classe, celle des entrepreneurs au service des actionnaires. Celui qui a « sauvé » Nissan par des milliers de licenciements, ne pourrait-il faire pareil au Liban : points de licenciements, mais en route pour l’émigration. La voie préconisée par le président Michel Aoun pour les Libanais mécontents de la situation. Un départ par consentement mutuel en quelque sorte.
« Persécuté » par les procureurs japonais, Carlos a réussi, clandestinement, à quitter le pays du soleil levant. Était-il déguisé avec de faux papiers ? L’avenir le dira. Toujours, élégant et glamour, il s’est embarqué sur un jet privé pour finir son périple sur la terre de ses aïeux. Carole, son épouse, est-elle la cheville ouvrière de cette saga ?
Carlos ne veut pas échapper à son destin. Il est là pour préparer sa défense en vue du procès en terres nippones. Sa défense est impossible à organiser là-bas, entre les séjours en cellule, les contrôles judiciaires et les assignations à domicile. Il fallait le Liban pour mener tout cela à terme au milieu des panneaux publicitaires de son comité de soutien.
Prendra-t-il quelques instants de repos en sa belle maison en pierre de taille sous surveillance à Beyrouth ou ira-t-il se ressourcer en son domaine vinicole au nord de la capitale ? Bourreau du travail, il ne tardera pas à occuper le devant de la scène pour claironner ses aphorismes et ses certitudes.