De nouvelles informations provenant de documents classifiés divulgués révèlent qu’Israël a mené des exercices militaires simulant une attaque contre l’Iran, en ciblant spécifiquement son programme nucléaire. Les exercices, non révélés auparavant, se sont déroulés en février 2024, juste après que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a découvert des traces d’uranium enrichi en Iran, atteignant presque le seuil des armes nucléaires.
Ces documents, révélés en ligne vendredi, proviennent de l’institut NIMSAT (National Incident Management Systems and Advanced Technologies). Ils montrent qu’Israël intensifie ses efforts pour réagir à une potentielle attaque iranienne, notamment en réponse au lancement de missiles balistiques le 1er octobre en réponse à l’attaque israélienne visant le consulat iranien à Damas et l’assassinat du dirigeant du Hamas Ismaël Haniyeh à Téhéran.
Selon les documents, Israël a procédé à des manœuvres aériennes impliquant des dizaines d’avions, avec pour objectif de démontrer sa capacité à frapper les installations nucléaires iraniennes. Cependant, malgré cette démonstration de force, la CIA et le Pentagone ont exprimé des doutes sur les intentions d’Israël, notamment en raison d’une baisse supposée des capacités militaires israéliennes. Cet affaiblissement serait dû aux divisions internes provoquées par les protestations contre la réforme judiciaire du gouvernement israélien. Plusieurs pilotes de l’armée de l’air, pièce maîtresse des opérations prévues contre l’Iran, ont menacé de ne plus participer à ces missions à cause de leurs désaccords avec les décisions politiques du gouvernement Netanyahu.
D’autre part, Israël n’a pas encore pris de décision ferme sur une frappe contre l’Iran, semblant attendre l’évolution des réactions internationales, notamment américaines, après la découverte par l’AIEA des traces d’uranium enrichi. Une attaque pourrait être envisagée si l’Iran franchit une nouvelle étape dans son enrichissement d’uranium, dépassant ainsi la « ligne rouge » que l’État hébreu a définie.
Un contexte de tension croissante avec l’Iran
Les documents précisent également que la Force Al-Qods iranienne, une branche des Gardiens de la Révolution, aurait utilisé les expéditions d’aide humanitaire envoyées après le séisme en Syrie pour transférer des armes vers ses alliés en Syrie et au Liban. Israël surveille de près ces livraisons et les cible régulièrement, affirmant qu’elles contiennent des équipements militaires, tandis que l’Iran soutient qu’il s’agit de matériel humanitaire. Cela témoigne d’une escalade constante des tensions entre les deux pays.
Des capacités militaires en question
La fuite a révélé un détail significatif : Israël, bien qu’en train de se préparer, pourrait faire face à des difficultés militaires croissantes, exacerbées par les divisions internes au sein des forces armées.
Selon l’un des documents, un exercice conjoint entre les forces américaines et israéliennes a eu lieu fin janvier 2024, une indication supplémentaire que les deux pays coordonnent de près leurs efforts pour dissuader l’Iran. L’exercice a notamment mis en scène des simulations d’attaques contre des sites iraniens.
Les révélations sur les préparatifs israéliens ont des répercussions majeures sur la scène internationale. Si Israël venait à attaquer, cela pourrait non seulement déclencher une guerre ouverte avec l’Iran, mais aussi entraîner l’implication d’autres acteurs régionaux comme le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran. Les relations déjà tendues entre Israël et les États-Unis pourraient également être affectées, notamment si Washington ne soutenait pas une action militaire préventive.