Les autorités ont débuté ce samedi, la distribution des urnes électorales pour les élections du dimanche 6 mai. Crédit Photo: NNA
Les autorités ont débuté ce samedi, la distribution des urnes électorales pour les élections du dimanche 6 mai. Crédit Photo: NNA

Les élections législatives compteront 1043 candidat pour l’heure, même s’il est possible qu’un certain nombre se retire dans les 30 jours à venir. Parmi les 1043 candidats, se trouvent 155 femmes.

Par ailleurs, on apprend que l’Union Européenne fournira 1 770 isoloirs et 7 000 flacons d’encre. Ce matériel serait déjà en possession du ministère de l’intérieur qui tente aussi de sécuriser un approvisionnement en électricité durant le processus électoral.

7 000 bureaux de votes devraient être mis en place.

Des enjeux multiples mais la crise économique prend le dessus.

Les autorités libanaises craignent une dégradation supplémentaire des conditions sociales et économiques en raison de l’impact de la situation en Ukraine.

Celle-ci a en effet provoqué une forte hausse des prix.

Déjà précédemment à cette énième crise, 82% de la population se trouvait à vivre sous le seuil de pauvreté et plus de 36% dans un état de pauvreté extrême, alors que l’épargne de celle-ci est bloquée par les banques libanaises depuis octobre 2019. La monnaie nationale a ainsi perdu plus de 92% de sa valeur avec l’instauration de multiples taux de change comme le taux officiel toujours de 1507 LL/USD mais qui n’est plus guère utilisé, le taux de la plateforme électronique de la Banque du Liban Sayrafa, divers taux mis en place par des circulaires comme celui de la 158 amendée de 3 900 LL/USD à 8 000 LL/USD ou encore le taux du marché noir.

Des pénuries de produits essentiels sont ainsi craints également à l’image de la situation concernant les carburants l’été dernier avec des files interminables devant les stations essence en raison des difficultés à importer le précieux liquide. Par ailleurs, le Liban important 55% de son blé d’Ukraine, se pose aussi désormais une question quant à la sécurité alimentaire de sa population.

Sur le plan judiciaire, ce premier scrutin depuis l’explosion du port de Beyrouth est marqué par la candidature de 2 anciens ministres Ali Hassan Khalil et Ghazi Zoaiter, proche du président de la chambre Nabih Berri, qui jouissent jusqu’à présent d’une immunité parlementaire pour éviter d’être interrogé par le juge d’instruction en charge du dossier, le juge Tarek Bitar, alors même que ce dernier les a déjà mis en examen pour homicide volontaire et négligence criminelle.

Autre enjeu, outre la restructuration du secteur financier alors que 46% des personnes exposées politiquement sont actionnaires de banques, certains même dirigeants de ces établissements se sont portés candidats à l’image de Marwan Kheireddine qui figure sur la liste du mouvement Amal à Hasbaya.

Il reviendra en effet au prochain parlement d’adopter le plan de relance économique en cas de conclusion des négociations avec le FMI et ainsi décider de la restructuration du secteur financier alors que les partis liés aux banques souhaitent faire porter l’essentielle des pertes de ce secteur aux déposants et non à leurs actionnaires.

Enfin, des questions relatives à la présence des réfugiés syriens ou encore la place des armes du Hezbollah continuent à être sur le devant de la scène même si quelque peu occultées aujourd’hui par les conséquences de la crise économique décrite comme l’une des 3 pires crises depuis le XIXème siècle par la Banque Mondiale.

Par ailleurs, il s’agira du premier scrutin depuis la fin de la guerre civile qui sera marqué par l’absence d’anciens premiers ministres, faisant craindre pour certains une forte abstention de la communauté sunnite.

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