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Liban : La justice rétablit la coopération avec le juge Tarek Bitar dans l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth

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Le procureur général près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar, a pris une décision majeure en annulant la mesure prise par son prédécesseur, le juge Ghassan Oueidate, qui avait suspendu toute collaboration avec le juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth. Cette décision marque un tournant décisif dans l’enquête, qui était paralysée depuis des mois par des conflits judiciaires et des pressions politiques.

Retour à la normale pour l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth

Depuis plusieurs mois, l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020, qui a fait plus de 220 morts, des milliers de blessés et causé des destructions massives à Beyrouth, était à l’arrêt. Le juge Tarek Bitar, chargé de l’affaire, faisait face à de nombreux obstacles judiciaires et politiques, notamment après la décision de Ghassan Oueidate en janvier 2023, qui suspendait toute collaboration de la justice avec le magistrat instructeur et ordonnait la libération des détenus dans le cadre de l’affaire.

Avec la nouvelle décision du juge Hajjar, la justice libanaise rétablit la coopération avec le juge Bitar, ce qui pourrait relancer l’enquête et ouvrir la voie à des avancées judiciaires importantes.

Conflits judiciaires et pressions politiques : un dossier explosif

Depuis le début des investigations, le juge Tarek Bitar a été la cible de critiques et de pressions politiques intenses. Il avait convoqué plusieurs hauts responsables, dont des ministres et des responsables de la sécurité, dans le cadre de son enquête sur les responsabilités de l’explosion.

Cependant, certains groupes politiques, notamment le Hezbollah et ses alliés, avaient dénoncé une enquête biaisée, accusant Bitar de ciblage politique et appelant à son dessaisissement. En réaction, plusieurs recours en justice ont été déposés pour bloquer son travail, et l’enquête avait été suspendue à plusieurs reprises.

La situation s’est encore compliquée en janvier 2023, lorsque Ghassan Oueidate, procureur général à l’époque, a ordonné la suspension totale des investigations et libéré les détenus dans l’affaire, qualifiant le travail de Bitar d’illégal. Cette décision avait provoqué une vive indignation parmi les familles des victimes et la société civile.

Le récent revirement du juge Hajjar est donc une victoire symbolique pour ceux qui réclament justice et vérité, mais il pourrait également raviver les tensions politiques et judiciaires autour de cette affaire.

Une enquête relancée, mais sous haute tension

Malgré la décision du juge Jamal Hajjar, plusieurs questions restent en suspens concernant la capacité du juge Bitar à mener l’enquête à son terme.

  1. Les blocages politiques et judiciaires : Il reste à voir si des recours supplémentaires ne viendront pas encore entraver son travail.
  2. L’absence de coopération de certaines parties : Plusieurs responsables accusés refusent toujours de se soumettre aux interrogatoires, rendant difficile l’avancée des investigations.
  3. Le risque d’ingérence extérieure : Certains observateurs estiment que des pressions internationales pourraient être nécessaires pour garantir la poursuite de l’enquête sans obstruction.

Une décision qui divise la classe politique

Si les familles des victimes et plusieurs organisations de défense des droits humains voient cette décision comme une avancée vers la justice, elle risque cependant de raviver des tensions au sein du paysage politique libanais.

Les partis proches de l’ancien gouvernement, ainsi que des figures impliquées dans l’affaire, pourraient chercher de nouvelles stratégies pour freiner l’enquête ou contester la légitimité du juge Bitar.

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Newsdesk Libnanews
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