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Mohammad Raad critique les réformes : Un bras de fer avec Nawaf Salam

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Une voix critique dans un contexte tendu
Mohammad Raad, député du Hezbollah et chef de son bloc parlementaire, a récemment fait des déclarations marquantes sur les réformes économiques proposées par le nouveau Premier ministre Nawaf Salam. Dans un contexte où le Liban fait face à une crise économique sans précédent, les propos de Raad reflètent à la fois une critique des plans internationaux de réforme et une défense des intérêts communautaires chiites. Ses déclarations illustrent les tensions politiques et confessionnelles qui accompagnent chaque tentative de changement structurel dans le pays.

Une opposition aux réformes imposées par le FMI
Raad a exprimé des réserves sur les réformes exigées par le FMI, soulignant qu’elles pourraient aggraver les inégalités sociales et économiques déjà profondes au Liban. Il a notamment critiqué la restructuration bancaire, qui selon lui, vise à protéger les grandes institutions financières tout en transférant le fardeau des pertes sur les citoyens.

Il a également remis en question la levée des subventions sur des produits essentiels comme le carburant et le pain, une mesure qui pourrait entraîner une hausse des prix et une pression supplémentaire sur les ménages les plus vulnérables. Raad a qualifié ces réformes de « diktat économique » imposé par les puissances étrangères, affirmant qu’elles ne prennent pas en compte les besoins réels des Libanais.

La défense des intérêts communautaires
Au-delà des critiques générales, Raad a insisté sur l’impact spécifique des réformes sur les régions à majorité chiite. Selon lui, les zones rurales du Sud et de la Bekaa, qui dépendent fortement des subventions pour maintenir leur activité agricole, risquent d’être particulièrement touchées. Il a également évoqué la nécessité de protéger les infrastructures locales, notamment dans le secteur de l’énergie, où des projets essentiels pour ces régions pourraient être mis en péril par les coupes budgétaires.

Raad a souligné que les réformes devraient être conçues pour renforcer la résilience des communautés marginalisées, plutôt que de les exposer à davantage de précarité. Il a appelé à une approche économique équilibrée qui prenne en compte les spécificités régionales et communautaires.

Critique de la transparence des réformes
L’un des points centraux des propos de Raad est la question de la transparence. Il a mis en doute la capacité des institutions libanaises à gérer les réformes de manière équitable et à garantir que les fonds débloqués par le FMI soient utilisés à bon escient. Raad a demandé la mise en place de mécanismes de contrôle indépendants pour superviser l’utilisation des fonds publics et prévenir la corruption, un problème endémique qui a miné la confiance des citoyens dans les gouvernements successifs.

Les tensions avec Nawaf Salam
Raad a également critiqué Nawaf Salam, le décrivant comme une figure « déconnectée des réalités sociales » et alignée sur les intérêts des puissances occidentales. Cette critique s’inscrit dans une méfiance plus large du Hezbollah envers les figures perçues comme technocrates, qui, selon eux, ne prennent pas en compte les dynamiques locales et communautaires dans leurs plans de réforme.

Cependant, certains observateurs estiment que les critiques de Raad visent également à renforcer la position du Hezbollah dans les négociations pour la formation du gouvernement, en mettant en avant les préoccupations des régions chiites comme un levier politique.

Appel à des alternatives locales
Raad a proposé des alternatives aux réformes du FMI, appelant à une mobilisation des ressources internes et à une taxation plus équitable. Parmi ses propositions figurent :

  • Une taxe sur les grandes fortunes et les propriétés de luxe.
  • Une lutte accrue contre l’évasion fiscale, estimée à 5 milliards de dollars par an.
  • La relance des secteurs productifs, notamment l’agriculture et l’industrie, pour réduire la dépendance aux importations.

Ces propositions visent à réduire les pressions sur les classes populaires tout en stimulant l’économie locale.

Les implications pour les réformes économiques
Les déclarations de Raad reflètent les défis auxquels Nawaf Salam sera confronté dans la mise en œuvre de son programme économique. En critiquant les réformes du FMI et en défendant les intérêts communautaires, Raad illustre les tensions politiques et sociales qui accompagnent chaque tentative de changement au Liban. Salam devra naviguer entre les attentes des partenaires internationaux et les préoccupations des blocs locaux pour parvenir à un consensus.

Un équilibre difficile à trouver
En résumé, les propos de Mohammad Raad mettent en lumière les défis structurels du système politique libanais, où chaque réforme est perçue à travers le prisme des intérêts confessionnels et régionaux. Pour réussir, Salam devra non seulement répondre aux exigences des créanciers internationaux, mais aussi rassurer les leaders politiques locaux sur la préservation des intérêts de leurs communautés.

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Newsdesk Libnanews
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