Une présidence des absences et des monologues?

340

Dans une régression psychologique il y a ce moment où la personne perd contact avec le milieu ambiant pour basculer dans le vide affectif jusqu’à l’indifférence relationnelle. Cet état intime entraîne l’individu à convenir au point de non retour. Il va lâcher prise sur la considération des vues non semblables ou contradictoires et se focaliser sur une logique allant de soi, non controversée par les siens mais peu soucieuse d’interagir avec autrui. Elle se fixe le leitmotiv des mêmes constantes. La verbalisation s’autosuffit alors d’un langage hermétique qui défend un déjà dit et redit sur tous les sens propres et figurés. Néanmoins, celà se passe souvent au détriment d’aménager la moindre ouverture envers des contextes peu semblables et conflictuels inhérents aux monde ambiant.

Au Liban, ce paysage psychique inquiétant nous rappelle des tendances partisannes bien connues du public libanais . Là où ne subsiste chez la personne que le flux des paroles qui abondent en hauts principes et en monologues connus d’avance. Ils confirment la coupure des “politiques” subjectives avec le sens adéquat d’une politique proprement interactive et nationale.

En ces temps catastrophiques pour le Liban, le devoir de chacun est d’accomplir des actes courageux et utiles dans l’ici et le maintenant!
Ces actes sont fréquemment remplacés par la sournoiserie du verbe. Ainsi prédomine l’absence d’une vie politique fonctionnelle au jour le jour, au gré des pressions mutuelles. La majorité des politiciens se débarrasse de concilier des options vers un sérieux dialogue et un secours national effectif!
Vouloir parler sans rien ajouter de plus à ce que le public sait déjà, traduit chez de nombreux “représentants” l’attente du temps qui passe, en attendant la conjoncture propice des intérêts spécifiquement partagés. Ils seraient initiés aux normes de la contrainte ou du changement de cap au gré des convenances circonstancielles.

Les principes de la souveraineté nationale, de la lutte pour la maintenance des équilibres confessionnels divers entre nos multiples composantes et de la participation du citoyen au renforcement de sa constitution et de ses institutions ne peuvent être compris par des expressions centrées sur le culte de soi. Il n’énonce finalement que la volonté de vivre à part dans un ensemble.

Une nation en grave balbutiement démocratique ne peut perdurer à travers la préservation des lois sans suites, des verbes sans actions, des sièges réservés par de prétendus représentants et d’une présidence parmi un tas d’absences, de manquements et de monologues!

Joe Acoury.

Un commentaire?